Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Bienvenue, M. Bush...

mardi 8 juin 2004

Le 6 juin 2004, l’Amérique est au bord d’un maelström où tourbillonne le pire. Les tortures exécutées à Abou Ghraib, Bagram et Guantanamo ne sont que les galops d’essai d’une politique de terreur voulue partout : guerre préventive contre les autres peuples, mesures liberticides (lois Ashcroft) contre le sien.

Au nom des vivants, des générations à naître et de tous ceux qui sont morts pour la liberté en 1944, il est impossible de garder le silence devant George Bush. Jacques Chirac doit le remercier d’être venu en tant que Président de son pays, mais en exigeant avec toute la fermeté nécessaire qu’il représente la vraie tradition américaine, c’est-à-dire qu’il rejette les politiques du vice-président Cheney, du secrétaire à la Défense Rumsfeld et de leurs protégés néo-conservateurs. En tant que Français, et que Français libérés, nous ne pouvons pas en effet accepter la loi de ceux qui ont pris aujourd’hui les Etats-Unis en otage.

Notre Président de la République ne peut se limiter à blâmer. Il doit, du même élan, offrir l’alternative et se battre pour elle. Il est temps, face à un monde où l’homme devient un loup pour l’homme et où le système financier et monétaire international s’écroule, de dire publiquement que l’Europe et les Etats-Unis doivent s’entendre pour remettre l’argent au service de l’homme. C’est un effort de construction européenne et eurasiatique, de la Méditerranée à la mer de Chine, qui peut redonner substance à la paix par un développement mutuel. La grande cause de l’Europe doit être, en effet, celle d’un nouvel ordre économique et monétaire international anti-guerre, défiant les oligarchies financières, pour réussir cette fois ce qu’elle a raté entre 1918 et 1939. La paix entre Palestiniens et Israéliens, suivant les grandes lignes de l’initiative de Genève, doit être le premier pas vers ce monde arraché à l’horreur. Il faut pour cela que l’Europe soit généreuse, se donnant les moyens économiques et prenant les risques politiques de sa générosité.

Nous espérons que la venue de George Bush en France ne se terminera pas par un dialogue ambigu dans quelque ranch du Texas. Ce serait pire qu’un crime, une faute scellant par omission le destin des peuples du monde.

Voter pour notre liste, c’est voter deux fois : une fois pour une Europe retrouvant un projet mobilisateur, lançant des corridors de développement vers l’Asie et l’Afrique, une autre fois contre les Cheney et les Condoleeza Rice en Amérique. Car là-bas, notre ami Lyndon LaRouche est la figure de proue qui les combat. Il représente la grande tradition européenne, celle d’un monde fondé sur le développement des pouvoirs créateurs de chacun et d’un Etat voué au bien commun.

Pour rebâtir cette union de part et d’autre de l’Atlantique, comme il faut la rebâtir d’un bout à l’autre du continent eurasiatique, vous pouvez être certains que nous aurons les combattants les plus déterminés. Lorsque Roosevelt, de Gaulle, Mendès-France et le peuple russe combattaient côte à côte, le monde échappa à l’abomination. Aidez-nous à renouer le fil !