Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Convention démocrate et Constitution européenne

mardi 3 août 2004

La Convention du Parti démocrate américain, qui vient de se tenir à Boston, a choisi John Kerry et John Edwards pour affronter George W. Bush et Dick Cheney. Comme l’a dit John Kerry lui-même, ce sera « l’élection la plus importante de notre histoire ».

Dans ces conditions, Lyndon LaRouche soutiendra la candidature de John Kerry parce que « l’alternative est impensable ». Cependant, son soutien n’est pas donné sur les bases du programme - ou, plutôt, de l’absence de programme - de la direction démocrate actuelle. Il l’est sur la base de la plate-forme rédigée par LaRouche lui-même, distribuée à plus de 50 000 exemplaires à Boston, et dans le cadre d’un Comité d’action politique qui mènera sa propre campagne.

L’objectif est de faire gagner Kerry en s’adressant aux 80% des Américains les plus défavorisés et en les invitant à voter contre Bush. Le Mouvement des jeunes larouchistes entreprendra cette tâche de remoralisation du « citoyen oublié » avec les armes de la connaissance, de la justice et de la beauté, afin de rétablir un critère de relations humaines dignes. Lyndon LaRouche entend également faire gagner les meilleurs parmi les démocrates candidats au Sénat et à la Chambre des représentants, et notamment les membres du Black Congressional Caucus, dans les districts électoraux où la tradition du mouvement des droits civiques est encore vivace. Ainsi, Kerry obtiendra la marge décisive pour gagner et après sa victoire, les idées et les conceptions de LaRouche devront nécessairement devenir la référence de la prochaine administration.

Que se passe-t-il pendant ce temps en Europe ? L’on nous propose une « Constitution » qui donnerait une valeur quasi immuable - il faudrait pour les changer l’accord des 25 membres - à des choix politiques néo-libéraux. Cette Europe-là est voulue, mise en place, organisée, défendue et offerte à nos peuples par des élites financières prédatrices. Nous crions haut et fort que la libre-concurrence érigée en principe quasi absolu, le pacte de stabilité, le statut actuel de la Banque centrale européenne et cette Constitution de 200 pages (l’américaine, elle, en compte 15 et dure depuis plus de 200 ans), qui organise un vivier de bureaucrates, ce n’est pas l’Europe ! Rodrigo Rato, l’ancien ministre de M. Aznar, ultra-libéral et pro-britannique, devenu directeur général du FMI, et José Manuel Darao Barroso, promu président de la Commission européenne, organisateur du sommet pro-guerre des Açores, ancien maoïste, « transformé » en ultra-libéral par des séjours à Londres, à l’Institut européen de l’université de Genève et à l’université de Georgetown (Washington), ce n’est plus l’Europe, c’est le nouveau visage de la synarchie.

Comme LaRouche se bat aux Etats-Unis, comme nos amis allemands se battent aujourd’hui en Saxe, nous devons aussi nous battre en France pour la même cause. Celle d’une Europe vraie, avec un programme de développement pour l’Eurasie, pour l’Afrique et pour le monde. Attendez bientôt de mes nouvelles à la rentrée.