Ce que Nous changeons

Campagne en Lorraine :
un boulevard entre banlieue et campagne

jeudi 7 juin 2007

Au sortir de la campagne présidentielle, l’objectif lancé par Jacques Cheminade est de créer un lien entre les couches populaires de banlieues urbaines et celles des zones rurales. Nos candidatures aux législatives s’inscrivent dans cette optique, particulièrement en Lorraine, où nous combinons la candidature de Gérard Chenu dans la banlieue est de Nancy, et celle de Laurent Simon dans la région limitrophe très rurale qui s’étend de Delme à Phalsbourg, avec Sarrebourg comme seule ville de plus de 10000 habitants.

Après un mois à arpenter le territoire séparant Nancy de Phalsbourg, la dernière ligne droite de la campagne législative s’ouvre en boulevard pour notre bataille. Dans la 4e circonscription de Moselle, qui se veut bien « à droite », il n’y a pas grand obstacle à la réélection d’Alain Marty (UMP), si ce n’est la tentative de Dany Kocher (MoDem), peu apprécié dans la population, tourneur de veste réputé qu’il est. Côté socialistes, Olivia Chaponet a le courage d’avoir accepté d’être parachuté ici seule, presque comme dans une tranchée d’où elle a peu de chance de sortir ne serait-ce que la tête. La rencontrant à une terrasse de bar à Phalsbourg avec son entourage, nous leur avons donné le tract de Jacques Cheminade « Socialistes, réveillez-vous ! », mais ils ont coupé court à la discussion, visiblement très préoccupés de notre présence dans cette circonscription ; réaction révélatrice du PS ici, refermé sur lui-même et sans aucun projet alternatif concret après les élections présidentielles.

Dans ce contexte, notre offensive fait beaucoup parler d’elle, malgré le relativement peu de force que nous sommes en mesure de déployer.

De Saint-Max à Vandoeuvre (2e circonscription de Meurthe-et-Moselle), Gérard Chenu n’est pas un inconnu... en tant que médecin. C’est pourquoi quelques curieux sont venus voir l’homme politique aux deux réunions organisées à Jarville et Saint-Max les 26 et 29 mai, en plus des gens invités lors des journées de porte à porte et par le bouche-à-oreille. Gérard explique à son audience que ce pourquoi il est candidat avec Solidarité & Progrès, c’est parce que ce mouvement est le seul à donner une vision cohérente des causes de beaucoup de différents problèmes que l’on rencontre au quotidien et qui détériorent peu à peu les conditions de vie depuis 20 ans, faute d’être attaqués dans leur ensemble.

Gérard Chenu 

Parmi eux, les commerçants détruits par les grandes surfaces ; un TGV-Est payé par la région, qui emmène des cadres à Paris, tout en coupant des connexions locales et rallongeant le temps de parcours de toute une série de destinations ; quasiment toutes les cliniques de Nancy rachetées par des fonds d’investissement, que Gerard appel des « fonds de désinvestissement », sabrant la politique de santé pour tous au profits de gains financiers rapides...

Malgré l’ampleur du projet, beaucoup comprennent la nécessité d’un nouveau système financier international tel que nous proposons, car comme le dit la tenancière du seul restaurant-tabac ouvert un jour férié dans la région de Dieuze, « Il n’y a que l’industrie qui amène l’emploie ! ».

Porte-à-porte, sorties d’école, visites aux commerçants, polémiques improvisées dans les cafés, au contact direct de la population, en ville comme en campagne où les gens sont très contents qu’on vienne les voir. Ayant saturé le terrain, il est très fréquent de rentrer dans un bar pour surprendre une discussion animée à propos de notre affiche, osée, vulgaire, qui tranche, ne laisse pas indifférent, que certains arrachent, d’autre se l’arrachant jusqu’à 4€, ou la collant sur leur voiture, nous laissant leur coordonnées pour être recontactés.

Certains se sont jetés sur la profession de foi dès leur réception pour comprendre et nous demandent plus dès qu’ils nous voient. Dans les villages, dès que la voiture de campagne s’arrête et que l’on croise des riverains dans la rue, d’autres à leur fenêtre nous demande de ne pas oublier de venir les voir. Contrairement aux idées reçues, les ruraux discutent beaucoup de politique et se sentent concernés personnellement.

Force est de constater qu’une partie importante de la population est en attente de politiques nouvelles, porteuses d’espoir et d’un projet cohérent à grande échelle, qu’aucun parti institutionnel n’incarne. C’est une aspiration partagée qui nous appelle à l’action et au vote. Et quand je dis « nous », je comprends évidemment nos lecteurs...