Ce que nous changeons

Législative de Villeurbanne : la joie retrouvée de faire changer le peuple.

vendredi 8 juin 2007

Les élections des députés ont lieu dimanche. Nous avons six candidats en France. Emmanuel Kapela fait campagne à Villeurbanne, à côté de Lyon. Nous avons saturé la ville de tracts depuis le début de la campagne. Nous avons fait du porte à porte, du "porte à commerçants", nous sommes allés sur tous les marchés. Un bon nombre de commerçants ont accepté de scotcher nos affiches sur leurs vitrines et de garder des tracts pour leurs clients. Emmanuel est très connu dans son quartier où beaucoup de gens le respectent et veulent voter pour lui.
La communauté africaine est aussi très mobilisée pour le faire élire, les membres de l’association ABC (association pour bâtir le Congo) étaient les premiers volontaires pour la diffusion des tracts dans leur quartier. C’est vraiment une campagne soutenue par la population à un point que nous n’avons jamais vu auparavant. Nous avons aussi un grand impact sur les autres partis dont le parti socialiste (dont les militants prennent beaucoup de temps pour nous exposer leurs divisions internes), ou l’UMP chez qui les plus susceptibles sont révoltés par nos
slogans, certes un peu incisifs.

Ce jeudi 7 juin nous avons organisé une grande manifestation dans un endroit de grand passage de la ville où nous avions une grande banderole, plusieurs affiches de campagne accrochées entre des arbres et un podium pour les discours. D’habitude à cet endroit, les gens ne s’arrêtent pas trop car ils vont d’un transport en commun à l’autre. Cette fois-ci, la scène que nous avions créée était énorme et beaucoup de gens s’arrêtaient, très intéressés. Notre "Kapela mobile" n’y était pas pour rien non plus : affiches, photos du candidat et posters sur la voiture disant "Kapela député pour réveiller l’assemblée", "Kapela député Stop le sarko-masochisme". Depuis trois jours, nous utilisons la Kapela mobile pour faire tout le tour de la ville : musique classique à bord et fenêtres grandes ouvertes. Pour les gens, c’est vraiment inhabituel de voir ça et beaucoup sont très curieux à notre passage. Nous l’utilisons pour aller voir les gens directement en bas de leur immeuble. Il y a des bonnes réactions avec certains qui veulent distribuer des tracts autour d’eux.

Plusieurs personnes rencontrées dans les trois dernières semaines en porte à porte se sont déjà abonnées et veulent s’activer. Une femme de 30 ans qui nous a rencontré il y deux semaines s’est abonnée au journal, en parle à tous ses amis et est déterminée à comprendre les enjeux. Elle a déjà commencé à militer dans la rue avec nous. Nous avons fait beaucoup de nouveaux contacts pendant cette campagne. Affaire à suivre.

Les affiches à mettre sur les emplacements libres sont le théâtre d’une lutte acharnée. On retrouve très rapidement cinq affiches superposées PS, UMP, S&P, re-UMP, re-S&P, dont les trois dernières dans la même soirée. Clément a apparemment eu le dernier mot pour cette nuit-là. Quoi qu’il en soit, nos affiches font un tabac et quelques amateurs (de bon goût) se manifestent pour en s’en procurer, chez les jeunes comme chez les plus anciens. Pour ceux qui y voient une note de vulgarité, nous pourrons au moins nous vanter d’avoir attirer sérieusement leur attention.

Ce jeudi 7 juin, il y a eu un débat organisé par une association qui invitait tout les candidats. Seul quatre sur les seize, dont Emmanuel, ont répondu à l’invitation. Il y avait les grands partis... et nous ! Le désastre, malgré un débat intéressant, est que le ratio militants/votants était plus grand encore que pendant le débat organisé par le quotodien régional le Progrès. Un problème assez récurrent. Kapela a commencé par une citation de de Gaulle qui a donné encore une fois le ton de sa candidature. Après applaudissements et quelques questions-réponses, le suppléant UMP a montré que son intime conviction était assez proche des positions de S&P. Kapela n’a pas manqué de rappeler l’écart certain qui existe entre les deux projets. Le candidat UDF, aussi absent que son suppléant, a du être remplacé par un membre du parti (depuis janvier). D’autres ont avoué sans beaucoup plus de gêne qu’il n’y connaissaient pas grand chose. Les verts et les PS (branche non dissidente), ont rapidement quitté la salle, visiblement énervés de ne pas être représentés. Un meeting pour le moins étonnant.

Nous sommes en face de candidats qui sont réellement des rouleaux compresseurs pour la politique telle que nous la concevons, avec beaucoup de moyens financiers et de partisans, et qui n’ont pas les mêmes réseaux d’influence que nous (là, nous en sommes bien heureux). Nous ne nous faisons pas trop d’illusions quant à la victoire éventuelle de Kapela à l’élection elle-même. Ce qui est sûr, c’est que notre action sur la population villeurbannaise pendant ces semaines aura fait pas mal de bruit, intrigué certains et retourné d’autres. Notre coopération avec l’association ABC, notre couverture par les média, elles, sont bien réelles. Les discussions ont du aller bon train derrière les murs du quartier Gratte-Ciel et bien au delà. Et qui sait ? Peut-être...