Editoriaux de Jacques Cheminade

Faire face

lundi 3 septembre 2007, par Jacques Cheminade

Les éditoriaux de Jacques Cheminade sont publiés tous les quinze jours dans le journal Nouvelle Solidarit&eacute, sur www.solidariteetprogres.org ainsi que www.cheminade-le-sursaut.org.

Cette rentrée ne ressemble pas aux autres. Nous sommes plongés dans des turbulences qui se forment entre deux phases de l’histoire. Notre combat, ici, est pour que nous en sortions par le haut.

La crise financière et monétaire internationale s’étend comme un feu de forêt en Grèce, sans préparation du terrain, sans stratégie et sans intervention de pompiers qualifiés. Les dettes ont été traitées comme s’il s’agissait d’actifs ; la dette d’un participant devient l’actif d’un autre, qui devient à son tour un instrument de son endettement, « transformé » bientôt en actif d’un tiers et ainsi de suite, pour former une chaîne sur laquelle, chaque fois qu’un actif maillon s’effondre, le taux de désintégration des autres actifs s’accélère. C’est le système dans lequel nous vivons, qui a d’ores et déjà fait partir en fumée 5000 milliards d’euros et tombe par contaminations successives sous nos yeux. L’on ne peut plus inonder le marché de liquidités, comme l’avait fait Greenspan en 1987, sans provoquer une hyperinflation et on ne peut l’assécher, en bloquant ou abaissant les taux d’intérêt, sans provoquer son effondrement faute de carburant.

Au niveau national, personne ne fait face. Nicolas Sarkozy anesthésie l’opinion en s’agitant constamment sur la scène, en instrumentalisant l’émotion et en pratiquant une ouverture qui a érigé la trahison en système politique. Il vend et se vend médiatiquement dans le virtuel, faute de prendre le taureau du réel par les cornes. Sa parole est donc condamnée à la suffisance et à l’impuissance. L’opposition socialiste remue les cendres de sa défaite et souffre d’une panne de stratégie, de leadership et de projet. L’on peut simplement se demander, dans ces conditions, si les éléphants-requins du PS ont commencé à collaborer avec Sarkozy après les résultats de la présidentielle ou bien avant, pour nuire à la candidature de Ségolène Royal. En tous cas, ils n’ont pas eu et n’ont toujours pas la moindre idée de comment faire face à une situation nouvelle.

Ici, nous disons « non » au déluge inflationniste et à l’austérité sociale qui nous menacent. Le projet que j’avais élaboré en 2006 pour combattre le chantage du fascisme financier reste une référence. Sauf que maintenant, il faut prendre à court terme des mesures de salut public. Pour sauver contre un système qui ne peut plus l’être les trois choses fondamentales d’une existence humaine : l’alimentation, le logement et l’énergie. Comme Lyndon LaRouche se bat aux Etats-Unis pour un Homeowners and Bank Protection Act, éliminant les spéculateurs et sauvant les propriétaires, les locataires et leurs banques, nous préparons en France et en Europe un plan qui sauvegarde ce qui fait vivre une population, et que l’Etat a pour mission de protéger. Nous avons bien dit « protéger », en vue de rétablir ensuite un ordre plus juste de solidarité, de progrès et de formation du capital humain - notre nouveau Bretton Woods et un espace eurasiatique de développement mutuel.

Le reste consiste à siffler sur le pont du Titanic. Nous avons choisi une autre musique. Celle qui éveille les consciences.