Communiqués

Arrêtons la guerre avec un mouvement de citoyens

samedi 12 octobre 2002

La guerre est à nos portes. Dire « non » n’est pas suffisant pour l’arrêter. Il nous faut des hommes et des femmes de caractère capables de faire face. C’est à eux que nous nous adressons ici.

La nature réelle de l’ennemi

Ceux qui s’opposent à la guerre se trompent trop souvent d’ennemi. L’ennemi n’est pas les Etats-Unis, les pays ou les peuples « anglo-saxons ».

L’ennemi, ce sont les idéologues et les metteurs en scène de la guerre composant l’entourage de George W. Bush, et surtout du vice-président Cheney. Ces hommes ont derrière eux tout le système corrompu de Wall Street, avec ses gansters financiers et ses gangsters tout court, prêts à tout.

Les Paul Wolfowitz, Richard Perle, Lewis Libby et Douglas Feith, liés à la fois à de réels gangsters, comme Marc Rich ou Michael Steinhardt, et au courant du Likoud promu dans les années 30 par Vladimir Jabotinski, dont Sharon et Netanyahou sont les héritiers, promeuvent un nouveau fascisme américain. Leurs amis Richard Haas et Michael Ledeen parlent ouvertement, l’un d’un « nouvel empire américain », l’autre d’un « fascisme universel ».

Quatre points essentiels sont à comprendre :

  1. C’est pour des raisons économiques, face à l’effondrement du système financier et monétaire international existant, qu’ils pratiquent une fuite en avant vers la guerre. Ils constituent ce qu’Eisenhower appelait en son temps le « complexe militaro-industriel », devenu aujourd’hui militaro-financier.
  2. Leur doctrine de guerre préventive est contraire aux principes du droit international des nations, ceux de Nuremberg (1945) comme ceux de Tokyo (1946).
  3. La guerre contre le régime irakien n’est, pour eux, qu’un début. Comme celle de l’Empire romain, leur stratégie est de lancer une « guerre perpétuelle », sans limites, pour conserver leur pouvoir. Le passage par l’ONU n’est pour eux qu’une feuille de vigne.
  4. Ils promeuvent un « choc des civilisations » (Huntington) et une politique militaire visant à détruire et à piller, sans autre objectif d’après-guerre que leur domination brutale !
  5. Cette guerre n’est donc pas une deuxième guerre du Golfe, mais, bien pire, la première guerre totale menée dans la phase ultime d’effondrement du système financier et monétaire mondial.

    Un mouvement de citoyens

    Face à la défaillance des hommes politiques ou des responsables en place, il faut bâtir, à l’échelle de la France, de l’Europe et du monde, un mouvement de citoyens.

    Le premier objectif de ce mouvement doit être d’imposer le recours à un droit de veto contre l’administration Bush par un des membres du Conseil de sécurité de l’ONU. La France a vocation pour être celui-là.

    Le second est de soutenir, au sein même des Etats-Unis, tous ceux qui combattent pour les véritables valeurs américaines, celles de Lincoln, de Martin Luther King et de Roosevelt. Car aux Etats-Unis aussi, la mobilisation pour la paix et pour une autre politique s’étend. Le mouvement de Lyndon LaRouche mène le combat avec un véritable plan économique permettant d’éviter la guerre, ouvrant une porte de sortie. LaRouche et ses amis réclament une enquête sur les activités de Lewis Libby et Douglas Feith, et la démission de leur protecteur, le vice-président Cheney. En Europe, en France, nous devons construire un pont avec cette Amérique-là, contre l’oligarchie anglo-américaine et ses monstres idéologiques de l’administration Bush.

    Le troisième objectif est de se battre pour une perspective révolutionnaire pro-paix.

    Un horizon de paix

    La vraie paix consiste à éliminer les bases mêmes d’une logique de guerre. Arrêtons donc les discours simplement anti-guerre, qui sont impuissants face à l’ampleur du défi. Menons un combat mondial pour une politique économique de sortie de guerre, en construisant un environnement de paix par le développement mutuel.

    Développement mutuel signifie arrêter le pillage monétariste et lancer de grands projets d’infrastructure, apportant le désenclavement économique et la justice sociale aux régions les plus pauvres, organisant leurs échanges, promouvant une politique de santé publique, d’éducation et de recherche. Pour cela, il faut trouver de l’argent. Aujourd’hui, il est partout, sauf là où il faut. C’est pourquoi les Etats doivent reprendre, contre les « banques de banquiers » monétaristes, comme la Réserve fédérale américaine ou la Banque centrale européenne, le contrôle de l’émission de monnaie et de crédit. Aujourd’hui, ce sont les banques privées qui, de fait, contrôlent cela, faisant imprimer de l’argent pour sauver la bulle financière. Il faut que des banques nationales reprennent ce contrôle, pour crever la bulle financière et financer de grands travaux, pour faire prévaloir l’économie physique, productive, sur l’économie spéculative.

    Il faut mettre en règlement judiciaire, non les Etats, mais les agents financiers spéculatifs qui promeuvent la guerre, en rétablissant les droits du travail et de la production. C’est ce que doit organiser un « nouveau Bretton Woods », un nouvel ordre financier et monétaire international, organisé par des Etats-nations indépendants, animés et contrôlés par leurs citoyens.

    Les idées et le bien public gagnent toujours contre la guerre, l’argent et le pouvoir des oligarchies. Encore faut-il se battre pour eux. Comme l’ont fait les électeurs brésiliens, qui ont voté contre la mondialisation financière. Comme l’ont fait les parlementaires italiens, qui ont voté pour un nouvel ordre financier et monétaire international. Comme nous le faisons, avec un mouvement de jeunes réclamant un avenir autre que la lutte de tous contre tous. Dire non à la guerre, c’est construire ensemble la paix.