Brèves

« Le poids de la Belgique en Europe, c’est zéro » affirme Cohn-Bendit

samedi 1er décembre 2007, par Karel Vereycken

Le quotidien belge Le Soir du 28 novembre, en rapportant les propos pas toujours très cohérent du député vert européen Daniel Cohn-Bendit, confirme ce que nous avons dit ici : certains élites de la technostructure impériale européenne pensent que la décomposition de la Belgique « ne serait pas un problème ».

Le journal écrit : « Cohn-Bendit, comme les milieux européens de la place bruxelloise, regarde la Belgique d’un œil un coup incrédule, un coup amusé, un coup atterré. Comme une bête curieuse. ‘Le président de la Commission, Barroso, et les autres ne se tracassent pas face à cette menace de séparation. Ils n’y croient pas. Avec le franc belge, sans Europe, sans euro, la Belgique aurait explosé. Aujourd’hui, ce ne serait pas un problème qu’elle explose. De toute façon, le poids de la Belgique en Europe, c’est zéro. C’est méchant à dire, mais le poids du Luxembourg dans l’UE, c’est Jean-Claude Junker. Le poids de la Belgique dans l’UE, c’est Verhofstadt. C’est l’homme qui fait ce poids.’ Et de rappeler que la partition de la Tchécoslovaquie n’a pas entraîné de cataclysme en Europe. »

L’enfant terrible de mai ‘68 ajoute tout de suite que « la logique nationaliste est désintégratrice du bien-être qui existe en Flandre. Mais c’est à eux de le découvrir. Il faut que les gens aillent au bout de leur logique. » Pour lui, en bon soixante-huitard, décomposer un état-nation, c’est une expérience à vivre !

L’autre héraut de la décomposition de la Belgique est l’inévitable néo-conservateur français Alexandre Adler qui évoquait le projet dans sa tribune au Figaro du 25 août, au moment même où la débâcle des subprimes aux Etats-Unis commençait à faire trembler le système financier international.

Après le coup de force politique des nationalistes flamands, qu’il oppose aux « Français de Belgique » (sic), Adler écrit que « Malheureusement, la Belgique ne se situe pas sur une marche frontière quelque peu exotique de l’Europe, mais en son coeur, là où s’édifie tant bien que mal un embryon d’Etat continental, à Bruxelles. »

Pour lui, il faut cesser de diaboliser le nationalisme flamand car en réalité « la société flamande, cette petite Bavière maritime, est en proie à un dynamisme économique et social remarquable, ayant réussi sa mutation linguistique, et dispose d’une population exactement équivalente à celles du Danemark ou de la Norvège. Méfiante à l’égard de la Hollande voisine, la Flandre indépendante serait en fait, assez vite, le plus francophile et le plus latin des Etats germaniques de l’Europe du Nord. Le dogme de la diplomatie française consistant à tout faire pour maintenir la Flandre en Belgique doit donc être révisé d’autant plus vite et radicalement qu’en prenant en main la revendication nationale, les chrétiens sociaux et leurs alliés libéraux et socialistes ont fait reculer l’extrême droite locale aussi efficacement que Sarkozy, en France. »

Que veut le peuple ?