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Mobilisons-nous pour arrêter la guerre contre l’Irak.
Les dessous des réseaux qui poussent à la guerre

jeudi 8 août 2002

Si rien n’est fait pour l’arrêter, la guerre amé-ricaine contre l’Irak aura lieu dans quelques semaines ou dans quelques mois. Dans des conditions et avec des conséquences totalement différentes de celles de la guerre du Golfe. Cette fois, en effet, elle n’entraînera pas une « reprise militaire » mais un effondrement économique et financier général. Avec la mise en place d’un appareil de répression militaire imposé par la puissance anglo-américaine. Il faut éviter ce désastre. C’est pourquoi nous vous donnons ces informations, pour que vous ne puissiez pas dire : « je ne savais pas » et que vous vous mobilisiez donc tout de suite.

Outre les faucons de l’administration Bush, deux autres personnes font tout pour pousser l’Amérique à la guerre contre l’Irak : les sénateurs John McCain (Républicain, d’Arizona) et Joseph Lieberman (Démocrate, du Connecticut).

Ce sinistre partenariat McCain-Lieberman est devenu un facteur majeur de la vie politique américaine depuis le 4 juillet 2001, date à laquelle les deux hommes se sont rencontrés dans le ranch du sénateur John McCain, en Arizona. Leur réunion avait pour objectif, notamment, de faire pression sur l’administration Bush pour qu’elle adopte un agenda de « guerre perpétuelle » contre le terrorisme, autrement connue comme la doctrine du « choc des civilisations ».

John McCain est un républicain qui s’est bâti une image de « Monsieur Propre » et de « modéré » en se présentant contre George W. Bush lors des primaires présidentielles de 2000. Ceci n’est que façade. Son jeu consiste à exercer un chantage sur le président Bush : si ce dernier n’accélère pas les préparatifs en vue d’attaquer l’Irak et ne donne pas le feu vert à Ariel Sharon pour en finir avec l’Autorité palestinienne et le peuple palestinien, il ne sera pas réélu en 2004... McCain compte en effet créer un troisième parti pour se présenter lui-même à la Maison Blanche, grignotant le vote républicain en faveur de Bush et assurant ainsi la victoire du candidat démocrate.

Et qui sera l’heureux gagnant démocrate ? Joseph Lieberman, qui espère bien l’emporter. Ancien candidat à la vice-présidence d’Al Gore, Lieberman est lui-aussi souvent présenté comme un « libéral » modéré, un « nouveau démocrate ». En réalité, sur le plan extérieur, Lieberman rejoint McCain dans sa défense acharnée de la politique belliciste d’Ariel Sharon à l’égard des Palestiniens et des Arabes et en encourageant les Etats-Unis à intervenir militairement, le plus tôt possible, contre l’Irak.

Vu les dangereuses pressions que ce tandem exerce sur la présidence, Lyndon LaRouche a décidé de lancer une campagne tous azimuts contre lui pour détruire sa crédibilité. C’est ainsi que dès le 14 juillet 2002, l’organisation larouchiste a commencé la distribution massive d’un tract exposant les relations troubles de ce tandem avec différents cercles mafieux et de l’extrême droite. L’Europe qui sait que rien ne justifie cette guerre a tout intérêt à soutenir cette campagne.

Comment les gangsters financiers gangrènent la politique américaine

Pour ce qui est de Joe Lieberman, malgré son appartenance au Parti démocrate, il reconnaît lui-même devoir sa carrière de sénateur à William Buckley, l’un des principaux porte-parole du maccarthysme aux Etats-Unis ! Fondateur de la National Review, en 1954, Buckley se dit conservateur catholique mais son idéologie relève plutôt du fascisme. C’est en 1988 que Buckley est intervenu dans les sénatoriales pour assurer la victoire à Lieberman, allant jusqu’à créer un comité électoral dont il assura lui-même la présidence. Au moment où l’argent faisait défaut à la campagne de Lieberman, Buckley l’a orienté vers la communauté des exilés cubains, à Miami, en particulier vers Jorge Mas Canosa, fondateur et dirigeant, à l’époque, de la Fondation nationale américano-cubaine (FNCA), un groupe de gangsters et de politiciens de l’ère Batista qui avaient formé le noyau des forces impliquées dans l’opération de la Baie de Cochons contre Cuba, en 1961. Après ce fiasco, Mas Canosa collabora avec la CIA dans divers complots contre Fidel Castro et participa à plusieurs attentats meurtriers. Fondée au début du gouvernement Reagan, la FNCA fut intégrée dès le départ dans le « gouvernement parallèle » responsable des trafics Iran-Contra.

Depuis la campagne sénatoriale de 1988, le Free Cuba PAC, comité électoral de la FNCA, verse régulièrement de l’argent à Lieberman. En outre, le Cuba PAC a été créé avec le soutien actif de Bernard Barnett, un haut responsable de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le lobby de l’ultra-droite israélienne aux Etats-Unis.

Lieberman et Wall Street

Un autre des soutiens de poids de Lieberman est Michael Steinhardt, un financier de haut vol qui dirigea, dans les années 80, l’un des Hedge Funds les plus spéculatifs de Wall Street, et dont la carrière s’est faite à l’ombre de l’un des grands mafieux de notre temps, Meyer Lanski.

Steinhardt a été l’un des fondateurs et même le président du Democratic Leadership Council (DLC), un comité d’hommes d’affaires qui s’est constitué au sein du Parti démocrate dans le but explicite de purger le parti de la tradition de Franklin Roosevelt et de le rendre plus malléable aux intérêts de Wall Street. Dans son autobiographie, Steinhardt, tout comme Lieberman, admet son admiration non seulement pour William Buckley mais aussi pour Barry Goldwater, un autre droitier de la politique américaine. Côté mafia, ll ne cache pas les liens qu’entretenait son père avec Meyer Lanski, dans le contexte des trafics des bijoux qui finiront, en 1958, par amener son père en prison. Lorsque Steinhardt démissionna de son poste de président du DLC en 1995, suite à des désaccords graves avec le président Clinton, c’est Joe Lieberman qui reprit sa place. Notons que Steinhardt, Lieberman et Al Gore, unirent leurs efforts pour s’opposer aux politiques de Bill Clinton et affaiblir son influence au sein du parti.

Dans les années 90, Steindhardt a eu lui-même des démêlés avec la justice. En avril 1991, de concert avec un autre hedge fund, Steinhardt Management a manipulé le marché des bons du Trésor, empochant dans l’opération entre 200 et 600 millions de dollars. Quelques années plus tard, poursuivi en justice par le ministère de la Justice et par la SEC (police des bourses américaine), Steinhardt parvint de justesse à éviter la prison, peut-être grâce à ses liens avec Al Gore, alors vice-président.

Contraint à fermer son Fonds, ce financier s’est imposé comme un acteur majeur du Groupe Mega, une discrète association d’une cinquantaine de milliardaires, fondée en 1991 par Leslie Wexler et Charles Bronfman et qui finance généreusement le gouvernement Sharon.

Les amis de McCain

Si Lieberman évolue dans un milieu passablement corrompu, les liens de John McCain avec le crime organisé sont tout aussi notoires. Il s’est intégré dans le milieu peu après sa libération d’un camp de prisonniers au Nord-Vietnam, en épousant la jeune Cindy Hensley dont le père, Jim Hensley, avait fait fortune dans la distribution de bière en Arizona. Il faut savoir que, depuis l’époque de la Prohibition, aux Etats-Unis, tout ce secteur est parrainé par les réseaux du crime organisé. A l’époque, Sam Bronfman avait accordé la franchise de la distribution à Kemper Marley, chef de file de la pègre dans le sud-ouest, qui l’a à son tour transmise à Hensley.

L’ascension politique de McCain fut aussi fortement soutenue financièrement par Charles H. Keating, Jr, qui avait défrayé la chronique en 1989 pour avoir mis en banqueroute sa caisse d’épargne, Lincoln Savings, à la suite de folles spéculations. Keatings a été déféré devant les tribunaux où il a eu à répondre de 42 chefs d’inculpation pour fraude. Il était très lié au spéculateur Michael Milken, créateur des « obligations pourries » qui finit lui-même en prison pour fraude, ainsi qu’à des figures du crime organisé comme Carl Lindner, à la tête de la United Brands (anciennement United Fruit, connue pour ses bananeraies au Honduras et au Panama), et Meshulem Riklis.

Arrêter la guerre contre l’Irak

En faisant connaître cet élément de gangstérisme financier aux Etats-Unis, vous contribuerez à affaiblir la faction de faucons qui pousse les Etats-Unis à se lancer dans l’aventure militaire contre l’Irak. Une guerre contre ce pays serait une folie : elle créerait les conditions pour une attaque simultanée et totale de Sharon contre les Palestiniens, déclenchant ainsi le scénario de guerre de civilisations cher à Huntington et Brzezinski.