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Cantonales à Lyon : S&P remue les candidats sur le Pouvoir d’achat et plus si affinité...

mardi 29 janvier 2008

A Lyon, le candidat de Solidarité & Progrès pour le IXe canton a lancé sa campagne et met en garde contre un phénomène hyperinflationniste déclenché au niveau international (voir ici) et qui ne peut à l’évidence qu’être résolu par une action double : un bouclier au niveau national pour protéger la population des conséquences de l’inflation en même temps qu’une refondation du système international.

Immédiatement, non seulement les gens répondent, mais les autres candidats aussi. Nous reproduisons ici l’échange tel que posté sur le blog du candidat www.christophepaquien.fr.


(Le dimanche 27 janvier 2008)

Aujourd’hui, arrivé chez moi après avoir rencontré de nombreuses personnes soulagées de nous voir aborder la question de la crise économique au marché Saint Louis, une bonne surprise m’attendait. Enfin ! Je ne suis plus le seul à aborder le prix des carottes, saucisses et autres logements insalubres. Hier, Sandrine Runel, la candidate PS a posté,
“10 propositions des socialistes en faveur du pouvoir d’achat” (et rien a voir avec ma profession de foi, c’est moi qui vous le dis).

Bon c’est loin d’être parfait, mais, au moins, elle, elle commence.

Voilà ce qu’elle dit :

Le pouvoir d’achat

Depuis l’été, le pain a augmenté de 8 %, les produits laitiers de 40 %. Le prix des volailles a augmenté de 7,5 % en un an. Aujourd’hui, consommer 400 grammes de fruits et légumes par personne et par jour coûte chaque mois 60 euros pour un couple et 115 euros pour une famille avec deux enfants. Les loyers ne cessent d’augmenter depuis 5ans, et représentent pour un grand nombre de ménages plus de 40 % de leur revenu.
Alors le pouvoir d’achat, il ne faut plus en parler, il faut l’augmenter !

Voici 10 propositions des socialistes en faveur du pouvoir d’achat :

Tout d’abord augmenter les salaires en organisant une conférence sur les salaires pour augmenter le SMIC et les rémunérations, en liant l’exonération des cotisations sociales pour les entreprises à l’augmentation des salaires ; et par la mise en place d’un plan de rattrapage des traitements dans la fonction publique. La revalorisation immédiate des petites retraites reste une de nos priorités et nécessite une augmentation de 5 % pour permettre aux retraités de vivre sereinement cette époque de leur vie.

Baisser les prix des produits alimentaires par une répercussion en faveur des consommateurs des marges obtenues par la grande distribution sur les producteurs et par une incitation fiscale pour faire baisser les prix des produits de première nécessité (céréales, produits laitiers, fruits et légumes).

En matière de logement, les loyers doivent être encadrés et indexés sur le seul coût de la vie. En créant un service public de la caution, nous faciliterons l’accès au logement pour les ménages aux revenus modestes. Sans oublier un respect inconditionnel et non à la carte de la loi obligeant les communes à créer 20 % de logements sociaux.

Pour maîtriser le prix de l’énergie, il est nécessaire de baisser les taxes sur l’essence en rétablissant la TIPP flottante. Nous proposons également la généralisation du “chèque transport” pour aider les salariés dans leurs déplacements (financé par un prélèvement sur les super-profits des compagnies pétrolières).

Et voilà, avec quelques fautes d’orthographes en moins, ce que je lui ai répondu sur son blog (ma réponse n’a pas encore été publiée... [Maintenant elle l’est - ndlr]) :

Quelle joie de voir des représentants du principal parti d’opposition prendre à bras le corps, la question du pouvoir d’achat ! Et de ce fait, contribuer à un débat auquel je pense pouvoir apporter quelques éléments supplémentaires. En effet, bien que certaines réponses me semblent intéressantes, je me permets d’émettre quelques réserves sur l’efficacité de ce que vous proposez. Voyez quelques exemples :

  1. Sur la baisse des prix des produits alimentaires.
    Agir sur les marges de la grande distribution me semble utile, mais insuffisant, puisque tout producteur des marchés de Jean Macé et Saint Louis vous dira que ce sont les prix à l’achat (des cours mondiaux) qui sont en hausse.
  2. Sur une revalorisation des petites retraites, il me semble que 5 % est un chiffre bien timide. Ce matin, j’ai rencontré un père de famille (3 enfants) ayant droit à la retraite dans 2 mois. Celle-ci s’élèvera à 700 Euros, alors qu’il paie un loyer de 500 Euros. Dans ces conditions, je pense qu’il acceptera volontiers les 35 Euros supplémentaires que vous lui proposez, mais je ne suis pas sûr qu’il pourra tout de même rentrer dans ses frais.
  3. Sur les loyers, je n’ai juste qu’une question préalable.
    Quel sera le prix de base, puisque la spéculation immobilière battant son plein depuis déjà quelques années, les prix de location ou d’achat sont déjà hors de portée de nombreuses personnes, notamment à la Guillotière ?

Mais au delà de ces quelques exemples, je voudrais attirer votre attention sur une donnée que vous me semblez avoir oubliée dans votre équation. Et persuadé que cet attachement soudain pour le pouvoir d’achat des lyonnais est le signe d’une réelle volonté de votre part de résoudre ce problème, je suis sûr que vous la prendrez en compte.

Cette donnée manquante est la crise financière internationale dont on peut voir quelques effets dans la chute des marchés boursiers et dans la chute brutale du pouvoir d’achat.

Bien au-delà de la Guillotière, de Lyon ou de France, le système financier à taux de changes flottants, laissant libre cours aux milieux financiers basés à la City de Londres, à la BCE, ou dans toutes sortes de paradis fiscaux, pour détruire les acquis du bien commun (industrie, agriculture, services publics,...) est en train de se désintégrer. Ceci, est la cause des problèmes de pouvoir d’achat des habitants de la Guillotière !

Même vous, candidate aux élections cantonales, puisque vous semblez vouloir régler ce problème, devez proposer une alternative efficace.
Pour ma part, je propose, comme Messieurs Larrouturou et Rocard, un nouveau Bretton Woods. Système basé sur des taux de changes fixes, redonnant une valeur réelle à l’argent, et, une réappropriation par nos représentants élus, du crédit, il permettrait de financer les mesures que vous proposez, ainsi qu’une véritable politique de développement.
Je serais enchanté de vous voir me rejoindre sur cette analyse du contexte et des remèdes à y apporter.

Ouvert à toute discussion, j’espère recevoir votre réponse rapidement.

Salutations cordiales et militantes

Bon, ok, c’est gentil, tout comme le fait de citer une concurrente sur mon blog, mais encore une fois, on n’est pas dans une élection comme les autres. Même si elle avance des “solutions” vagues et inefficaces, ce n’est peut-être qu’un début. Il est possible qu’elle (ou d’autres) prenne au sérieux ce qu’elle raconte et qu’elle accepte de mener une réflexion sur la gravité de la crise et de se battre pour y remédier. Dans ce cas, il n’y a pas de raison que je n’en parle pas. On verra dans les jours qui viennent si c’est du lard ou du cochon, lyonnais bien sûr.