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Krach financier : nous avons le plan B !

lundi 4 février 2008

Par Helga Zepp-LaRouche,

Présidente de notre parti frère en Allemagne, le Mouvement des droits civiques solidarité (Büso).

Le système financier international chavire. Comme l’économiste américain Lyndon LaRouche l’avait déjà expliqué en juillet 2007, les secousses que nous ressentons aujourd’hui sont les répercussions du krach qui a déjà eu lieu. Tant que les gouvernements ne se résoudront pas à adopter les mesures proposées par LaRouche, le système financier international et, avec lui, l’économie réelle et le niveau de vie des populations, sombreront de plus en plus vite.

Les vaines tentatives des institutions financières internationales et des banques centrales pour reporter, par divers tours de passe-passe, l’heure de vérité, n’ont fait qu’augmenter la virulence de l’attaque inévitable. Les digues sont désormais rompues !

L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) vient de dégrader 50 milliards de dollars d’obligations subprime, tout en annonçant qu’un volume de plus de 484 milliards allait connaître le même sort. Ceci concerne environ 47 % des titres adossés à des prêts hypothécaires américains cotés par S&P, ainsi que 35 % de tous les CDO (collateralized debt obligations) investis sur le marché américain du subprime. En même temps, on peut prévoir une nouvelle vague d’adjudications dans les secteurs privé et commercial, après que plus d’un million de foyers américains aient perdu leur logement en 2007.

Les pertes encourues par les banques suite à la crise du crédit, qui représentent déjà plus de 100 milliards de dollars, seront démultipliées lorsque toutes les conséquences s’en feront sentir. La plupart de ces titres sont assurés par des rehausseurs de crédit (monolines), tels MBIA Inc. ou Ambac Financial Group, Inc., eux aussi menacés d’une décote. Selon le quotidien suisse Le Temps, de nombreuses banques allemandes seront bientôt frappées.

Au niveau international, l’implosion se poursuit. Si la note des assureurs de produits douteux, comme MBIA et Ambac, est dégradée, Citigroup, Merrill Lynch et l’Union des banques suisses (UBS) devront à leur tour passer par pertes et profits entre 40 et 70 milliards de dollars, selon l’analyste Meredith Whitney. Aux Etats-Unis, on s’attend à ce que le nombre de faillites personnelles dépasse rapidement les 30 % déjà atteints en 2007.

Si l’on veut empêcher que les Etats-Unis ne sombrent dans une effroyable dépression et un chaos politique incontrôlable, et que la république américaine ne cède la place à une dictature fasciste, il faut mettre en oeuvre sans délai les mesures proposées par Lyndon LaRouche. Sa proposition (HBPA - Homeowners and Bank Protection Act), visant à protéger les propriétaires de logement particulier et les banques agréées, a déjà été formellement soutenue par une soixantaine de municipalités outre-Atlantique et déposée ou adoptée dans les parlements de douze Etats.
Selon cette résolution, l’Etat doit mettre les banques agréées sous la protection de la loi sur la faillite et placer la Réserve fédérale en redressement judiciaire, tout en instaurant un système de crédit à deux vitesses : des crédits peu onéreux, à 1 ou 2 % d’intérêt annuel, pour le financement d’investissements productifs dans l’économie réelle, et des taux plus élevés pour la spéculation internationale sur devises, afin d’empêcher l’effondrement du cours du dollar.

La position de l’Union européenne

Pour Lyndon LaRouche, seule une collaboration entre les quatre grandes puissances du monde (Etats-Unis, Russie, Chine et Inde) permettrait de mettre fin à la crise du système en créant une nouvelle architecture financière. Différentes institutions chinoises et, très récemment, le général russe Leonid Ivashov, directeur de l’Institut des problèmes géostratégiques, ont réagi positivement à cette idée. Le dialogue se poursuit.

Le grand problème en Europe, ce sont ces traités de Maastricht et d’Amsterdam, le Pacte de stabilité, la Banque centrale européenne et l’euro, devant lesquels les Etats souverains ont abdiqué leurs pouvoirs. Cet édifice supranational ne pourra résister aux affres de la tempête financière. Dans le cadre de la BCE, il n’existe pas de prêteur en dernier ressort pour les systèmes bancaires nationaux - même si la BCE n’a pas hésité à déroger à ses propres règles en accordant, par exemple, des garanties de crédit tout à fait douteuses à la Rabobank anglo-hollandaise ou aux banques espagnoles.

La réunion au sommet de la chancelière Merkel, des Premiers ministres Gordon Brown et Romano Prodi et du Président Sarkozy, à Londres, ne s’est guère avérée concluante face à l’extrême gravité de la crise, se soldant en fin de compte par un communiqué absurde vantant la « solidité » des « fondamentaux » économiques. M. Brown et Mme Merkel se sont déclarés hostiles au renforcement de la régulation du système financier, réclamé par MM. Prodi et Sarkozy (même si la Grande-Bretagne l’applique discrètement à ses banques en difficulté).

Selon Le Canard enchaîné du 30 janvier, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’« il faut sortir d’un capitalisme sans transparence où l’innovation dans les systèmes bancaires a conduit à donner le pouvoir aux spéculateurs plutôt qu’aux entrepreneurs ».

Or, si l’Europe veut survivre à la crise actuelle, il va bien falloir « geler » les dispositions des traités de Maastricht et d’Amsterdam, ainsi que le pacte de « stabilité », rétablir la souveraineté nationale sur la monnaie et ici, en Allemagne, invoquer la Loi de stabilité et de croissance de 1967, qui s’appuie sur les articles 20, 56 et 104 de la Constitution allemande.

Mais on n’y parviendra que si la majorité des gens cessent de penser comme des laquais pour se comporter, enfin, en citoyens. Ils doivent comprendre qu’en Europe, nous sommes en passe de renoncer, par pans successifs, à nos droits civiques républicains et bientôt, à nos pays respectifs. De toute évidence, l’Union européenne ne fait rien pour protéger les populations contre les agissements d’éléments criminels au sein des conseils d’administration des institutions financières internationales.

Il apparaît clairement, à la lumière des dizaines de milliers de conversations que nous tenons dans nos rues et lors de réunions publiques, que beaucoup de citoyens ont compris que nous sommes arrivés à la fin d’une époque et que la seule force politique qui relève ce défi en proposant des solutions valables sur le plan international, est le mouvement de Lyndon LaRouche. Les électeurs doivent donc cesser de se laisser matraquer par des mensonges répandus par ceux-là mêmes qui ont provoqué, par leurs actes, la crise actuelle.

Le monde est plongé dans une crise existentielle qui menace l’ensemble de la civilisation. Ce n’est qu’en nous évertuant à faire revivre la grande culture classique, le meilleur de notre tradition, que nous trouverons la force morale de nous mobiliser pour exiger les solutions qui s’imposent.