Brèves

L’Institut Schiller intervient au Parlement danois

jeudi 29 mai 2008

Copenhague, 29 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) – Hier, Tom Gillesberg, président de l’Institut Schiller du Danemark, est intervenu avec cinq de ses collègues, devant la commission de l’Agriculture du Parlement danois, au sujet de la crise alimentaire mondiale et des propositions de l’Institut Schiller pour y faire face. Il a appelé les membres de la commission à amener ces propositions, et en particulier celle de doubler la production alimentaire mondiale, à la conférence de la FAO qui aura lieu du mardi 3 au jeudi 5 juin à Rome.

Une dizaine de membres du Parlement étaient présents, issus de la plupart des partis politiques qui y sont représentés.
Lors des quinze minutes de témoignage et de débat qui lui étaient imparties, Gillesberg a attaqué les politiques écologistes radicales des partis de gauche et les politiques de libre-échange de ceux de droite, créant ainsi une polémique de fond.

Son discours d’introduction était approximativement le même que celui qu’il avait prononcé devant la commission des Affaires étrangères le 22 mai dernier, mais il attaqua de manière plus ciblée la spéculation financière, il démonta également la théorie de la surpopulation du Prince Philippe et appela à la dissolution de l’OMC (et pas seulement à un changement de ses politiques).

Le président de la commission regroupa ensuite les questions.

Un membre du parti traditionnel agricole, qui est pro libre-échange demanda :

« Ce que vous dîtes est à contre-courant de ce que l’on entend d’habitude et certaines de vos objections sont pertinentes. Mais les prix élevés ne vont-ils pas générer plus de production ? Et où avez-vous trouvé les chiffres indiquant que la quantité de maïs utilisée pour les biocarburants, (contre lesquels je suis personnellement), pourraient nourrir 130 millions de personnes ? »

Un social démocrate demanda ensuite :

« Pensez-vous donc qu’il suffit d’utiliser plus de pesticides et d’avoir plus de subventions pour l’agriculture ? Plus de subventions permettraient seulement d’empêcher la compétition avec les agriculteurs du Tiers-Monde. Voulez-vous agir à l’inverse des politiques menées ces dernières années ? »

Gillesberg :

« Le chiffres concernant les biocarburants viennent de l’EIR, que nous avons remis à chacun d’entre vous. Même si la quantité de nourriture allouée aux biocarburants est petite par rapport à la production mondiale, elle a joué un rôle clé dans les pénuries et les hausses des prix.
Seuls 12 % de la production agricole mondiale sont échangés sur les marchés internationaux, mais ils déterminent les prix mondiaux. Nous avons besoin de programmes nationaux pour assurer la production de nourriture, avec un prix basé sur le coût de production physique dans chaque pays.
Le problème c’est que le GATT et l’OMC ont obligé les pays lever leurs protections et à arrêter le développement de leur production de nourriture, ainsi des pays autrefois autosuffisants ont maintenant de gros problèmes d’approvisionnement.
Les pays d’Afrique, quant à eux, n’ont pas été autorisés à utiliser des tarifs douaniers de protection.
La politique alimentaire ne devrait pas être décidée par des spéculateurs, mais par les gouvernements. »

Les quinze minutes étant écoulées, le débat fut clos, mais le social démocrate, resté sur sa faim, accompagna Gillisberg afin de prolonger le dialogue.

Pour approfondir le sujet, vous pouvez consulter notre focus, Halte au triage, doublons la production mondiale, en cliquant ici.