Comment fonctionnerait le Nouveau Bretton Woods ?

mercredi 24 septembre 2008, par Lyndon LaRouche

Cet article est extrait d’une discussion entre Lyndon LaRouche et des membres de son mouvement de jeunes, retransmise en direct sur internet le 17 septembre (archive vidéo en anglais ici).

Question : Peux-tu expliquer comment marcherait un système de crédit avec la Russie, la Chine et l’Inde ? Comment fonctionnerait le Nouveau Bretton Woods ?

LaRouche : Nous devons d’abord dire « on va le faire ». C’est le premier point. Ensuite nous discuterons des implications. Nous prendrons des valeurs relatives récentes des monnaies américaines, russes, chinoises et indiennes et nous dirons : « Etablissons un système de taux de change fixes, basé sur de justes estimations négociées. » Nous intégrerons dans cette dynamique d’autres pays, comme le Japon et la Corée. En Italie, je pense que Giulio Tremonti, puisque ses propos vont dans ce sens, sera très heureux de se joindre aux discussions. Il est aussi probable que quelqu’un en France soit heureux d’aller dans ce sens. De nombreux pays rejoindront le processus et nous nous mettrons d’accord, non pas sur les meilleurs prix, mais sur un prix acceptable, atteignable avec un minimum de controverse.

Ensuite, et c’est la question clé, on fonctionnera sur les bases de la Constitution américaine, car les Etats-Unis ne sont pas un système monétaire. Nous allons essentiellement annuler le pouvoir des systèmes monétaires, comme le système britannique. La monnaie ne sera plus gérée par des systèmes de banques centrales qui échappent au pouvoir des gouvernements. Toute monnaie relèvera de la puissance publique, dans le cadre d’un système de crédit tel que le stipule la Constitution américaine. Ce sera donc un système d’émission de crédit. On placera tout le système actuel et ses actifs désuets en redressement judiciaire, car le monde est en banqueroute. On créera ensuite le crédit nécessaire aux projet essentiels : l’infrastructure à long terme, les grands projets comme la reconstruction du système ferroviaire américain, la production d’énergie, remettre à niveau les voies navigables, etc. Ce seront des projets pilotes pour l’application des technologies, afin de développer de nouvelles industries. L’émission de crédit se fera donc avec une perspective de 25, voire 50 ans. Nous mettrons en marche suffisamment de projets pour mettre la force de travail à l’ouvrage, sans quoi elle reste improductive, et pour sortir les gens du secteur tertiaire, qui est un enjeu de santé publique !

Nous reviendrons aux emplois industriels, à l’ingénierie, à l’infrastructure, à l’agriculture ; nous créerons à nouveau de la richesse physique ; nous élèverons les niveaux de vie ; nous reconnaîtrons que depuis l’année fiscale 1967-68 jusqu’à aujourd’hui, il y a eu un déclin économique constant. Il y a eu un accroissement de la valeur représentée en dollar, mais c’est un phénomène purement inflationniste. Il n’y a eu aucun accroissement de la valeur physique depuis 1967-68. Et c’est l’année durant laquelle nous avons entamé un déclin de l’infrastructure économique de base. Et cette infrastructure n’est pas là pour faire jolie, elle est nécessaire pour produire. Nous allons donc devoir revenir à ce type de système.

Nous allons bâtir le système eurasiatique avec un réseau ferroviaire et à lévitation magnétique complet, et permettre le développement des matières premières. Nous allons construire un réseau ferroviaire ou à lévitation magnétique dans toute l’Eurasie, l’Afrique et les Amériques. On va ouvrir le détroit de Béring : on pourra aller de la France jusqu’à la Terre de Feu, en passant par l’Alaska. On prendra le train pour aller d’Europe jusqu’en Afrique, à l’intérieur du continent. Le monde entier aura des centrales nucléaires. On va changer complètement la planète ! C’est une mission de 50, et même de 100 ans, mais les 50 premières années permettront de réaliser le démarrage. Avec un système de crédit, un système où la dette est bien soutenue, nous pourrons le faire. Nous nous concentrerons d’abord sur l’infrastructure, puis nous utiliserons les développements des projets d’infrastructure pour créer des industries nouvelles, étendre l’agriculture, développer les matières premières. A partir de là nous aurons un nouveau type d’industrie. Nous allons relancer le système éducatif car les gens auront alors quelque chose à apprendre. Actuellement, on va à l’université non pas pour apprendre mais pour être lavé du cerveau. Voilà ce que nous avons devant nous.

Utilisons cette idée du crédit, inhérente à la Constitution Fédérale américaine. Si l’on accumule ainsi une énorme dette, elle est pour le moins fiable puisqu’elle transforme le monde en accroissant la productivité du travail, en mobilisant les gens dans la production, faisant appel à leurs qualifications, dans l’infrastructure et l’industrie, et utilisant cela pour développer de nouvelles personnes, de nouvelles compétences, de nouveaux domaines industriels, pour faire des progrès scientifiques fondamentaux. Changeons la nature de la planète, faite d’Etats-Nations coopérant, connectés par l’interconnexion de leurs systèmes énergétiques et de leurs réseaux de transport. C’est ce qu’il convient de faire ! Il faut se mettre d’accord sur cela et avoir le courage de le faire.


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