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Vladimir Yakounine : LaRouche me l’avait dit

vendredi 3 octobre 2008

3 octobre 2008 (Nouvelle Solidarité) - Le président des chemins de fer russes, Vladimir Yakounine, a déclaré dans une interview publiée hier dans le principal quotidien économique russe Kommersant, que seul « l’économiste alternatif américain » Lyndon LaRouche l’avait prévenu depuis longtemps de l’effondrement du système financier mondial.

Vladimir Yakounine est à un poste stratégique. La Compagnie des chemins de fer russes est un instrument majeur de la politique de développement économique dans un pays qui s’étend sur deux continents. Il est un proche de Vladimir Poutine et a co-fondé le Forum mondial « Dialogue of Civilizations ».

A la question de Kommersant : « Quand avez-vous réalisé qu’il y aurait une crise financière  ? », Yakounine a répondu : « Il y a un an et demi. Je ne l’invente pas. Je me souviens de ma première conversation avec l’économiste alternatif américain, Lyndon LaRouche. Il utilise des algorithmes très puissants pour évaluer l’état de l’économie et ses perspectives. Et il m’a dit, ‘Vladimir, je peux te dire avec certitude que la crise économique est déjà là’. Il a souligné que le fondement de cette crise est la transformation de l’économie, et par-dessus tout de la finance, en une économie virtuelle et en une finance virtuelle. Sur l’ensemble de la circulation monétaire mondiale, seulement 15% de l’argent est soutenu par une valeur réelle – production industrielle, matières premières, etc. Il me semble que nous témoignons aujourd’hui de l’exactitude de cette formule. Cet été j’ai discuté de tout ça avec d’autres économistes et mes amis dans le gouvernement, donc la crise elle-même n’était pas inattendue. Mais je ne suis pas un financier professionnel. Si la crise m’était visible et me semblait évidente, ça aurait dû l’être pour ceux qui s’occupent de la politique financière. »

Interrogé sur les injections d’argent du gouvernement russe dans le secteur bancaire et les marchés financiers, Yakounine a précisé que cette aide devait être plus ciblée : « S’il s’agit d’institutions ayant spéculé, laissons les couvrir leurs pertes elles-mêmes, mais si ce sont des banques sérieuses soutenant de nombreuses entreprises et même des pans entiers de l’industrie, elles devraient êtres les premières à recevoir l’aide du gouvernement ».

Puis, interrogé sur les prises de participation des chemins de fer russes dans la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn, il a répondu : « Nous considérons la connexion des voies ferrées européennes et russes comme un enjeu stratégique, dans l’idée d’organiser un pont entre le Pacifique et l’Europe ». Et il a conclu en disant qu’il était temps d’investir massivement dans les infrastructures car « elles créent de la valeur réelle et de l’activité pour les entreprises. Ce peut être un facteur de stabilisation ».