Les écrits de Lyndon LaRouche

L’Union européenne trébuche dès le sifflet de départ

lundi 14 juin 2004, par Lyndon LaRouche

La nouvelle tour de babel s’effondre déjà sur elle-même

La gifle infligée au premier ministre Tony Blair dans les élections locales britanniques, de même que la combinaison d’idées confuses et d’indifférence si générale que démontrent les résultats des élections européennes de ce dimanche dernier, sont le début d’un changement de phase dans la stratégie de globalisation impériale menée par les cercles financiers anglo-américains.

Blair et les acolytes de Richard Cheney seront bientôt soldés à rabais sur le marché des rebuts, tandis que des civils dans l’Establishment militaire américain, contrôlés par les financiers, planchent sur une nouvelle version -non moins dangereuse - de la tyrannie anglo-américaine.

Le modèle de globalisation impériale actuellement sur la chaîne de montage et qui doit remplacer celui de Blair et Cheney ridiculisera toute tentative de l’Europe continentale de se bercer d’illusions du style « Miniver Cheevy », selon lesquelles l’Union émergerait comme « alternative » à l’autosuffisance Yankee. La génération actuellement au pouvoir en Allemagne et ailleurs a tellement détruit - et avec un tel acharnement - les infrastructures, l’agriculture et les PME de ce continent, tous ces éléments qui constituaient la puissance de l’économie physique en Europe de l’Ouest ou en Europe de l’Est avant 1989, aujourd’hui toutes deux en banqueroute. La méthode par laquelle cette génération élabore sa stratégie, ainsi que l’expérience dont elle dispose, ne révèlent aucune compréhension claire ni de la nature ou du rôle de l’intensité du capital physique, ni des modes classiques du protectionnisme prôné par Alexander Hamilton, Henry Carey et Friedrich List, dans une éventuelle reconstruction ou relance réelle d’une forme prospère d’économie agro-industrielle moderne.

Il faut que ces gouvernements apprennent que l’on ne s’enrichit pas en jouant au poker à proximité d’une manufacture en ruines, et sur les simples promesses sans valeur d’un joueur tout aussi ruiné (tels ces fonds dits « de performance » spéculant sur les dérivés financiers).

A moins que l’Europe ne décide d’adopter sur le long terme des mesures protectionnistes vigoureuses, mesures qui par leur nature même devront concilier les exigences de la souveraineté nationale, et des accords entre nations de type « Zollverein » (union douanière), il n’existe aucune possibilité physique qu’une Union se lançant à corps perdu dans un modèle d’Union Européenne cohérent avec la « globalisation » devienne autre chose que la victime à courte échéance des puissances anglo-américaines, c’est-à-dire exactement ce que ce sont devenues l’Amérique Centrale et du Sud : la source d’une main d’œuvre pillée et détruite, main d’œuvre à bon marché alimentant les intérêts financiers des prédateurs espagnols et anglo-américains.

Tout ceci ne vient que confirmer la sagesse millénaire qui veut que toute tentative de remplacer des cultures nationales par une Tour de Babel impériale, telle la dérive actuelle de l’Union européenne, a toujours été et restera toujours une bien mauvaise idée, une idée qui ne puisse convenir qu’à ceux qui se vouent à un destin sinistre qu’ils auront eu même fabriqué. Ces élections sont la prémisse à peine audible d’un tremblement de terre, avertissement qu’il est temps que le cri « SOUVERAINETE » se fasse entendre sur les parapets. Il se peut cependant que cette renaissance des républiques souveraines sur le continent européen ne soit enfantée que par les Etats-Unis, lorsque ceux-ci se seront non seulement débarrassés de tout ce que représente Dick Cheney, mais aussi de cette troupe d’impérialistes qui attend son tour dans les coulisses, comme des vautours se rassemblant avant de fondre sur l’Europe.

L’Europe mérite un avenir plus souriant que tout ce que produira jamais la globalisation. Dans cet objectif, il faudra bien trouver quelqu’un qui puisse enseigner à ces partis politiques comment jeter les bases d’une forme compétente d’économie.