Brèves

« L’exemple Roosevelt » et Jacques Cheminade dans Le Temps

mercredi 15 octobre 2008

15 octobre 2008 (Nouvelle Solidarité) - Dans son édition du jour, le quotidien de Suisse romande Le Temps, publie une lettre de Jean Pierre Bommer [*], secrétaire général de la Fédération romande de l’énergie, présentant les politiques de Roosevelt et le Nouveau Bretton Woods défendu par Jacques Cheminade comme la seule alternative crédible à l’effondrement du système. Nous publions ici cette lettre :

« La crise de 1929 n’aura pas lieu », lit-on dans Le Temps du 10 octobre. Celle d’aujourd’hui est effectivement différente, mais sur un seul point, non mentionné dans votre article : la présence, au siècle passé, d’un président - Franklin Roosevelt - qui s’était donné les moyens de faire reculer la finance spéculative et de relancer l’économie réelle. C’est ce qu’a rappelé dans une récente conférence à Genève l’historien et économiste français Jacques Cheminade, qui prédisait il y a une vingtaine d’années déjà à la virgule près l’effondrement financier tel qu’il se produit aujourd’hui. Il est à l’origine en Europe de l’idée d’une nouvelle conférence de Bretton Woods, telle que la réclament désormais certains chefs d’Etat. Mais pour quoi faire ? Continuer à perfuser un système moribond à coups de centaines de milliards de dollars (5000 milliards au cours des douze à quinze derniers mois) ? Pour Cheminade, un nouveau Bretton Woods doit se traduire par deux actions complémentaires majeures : le constat de l’échec social et humain de la financiarisation extrême de l’économie, avec la mise en règlement judiciaire du système financier actuel, et la restauration du rôle régulateur des Etats. Ces derniers doivent reprendre le contrôle de l’émission de monnaie et émettre des crédits à long terme et faible taux d’intérêt en faveur de grands projets d’équipement de l’homme et de la nature : transports, santé, recherche, formation, énergie, alimentation. Telle est, pour l’économiste français, la seule alternative à un nouvel âge des ténèbres. A méditer. »


[*Cette lettre au Temps, a notamment été motivée par l’affirmation dans un article du 13 octobre qu’ « au printemps 1933, raconte l’éditorialiste économique Amity Schlaes, le président américain Roosevelt avait torpillé la conférence monétaire de Londres et contribué à ce que l’Europe s’enfonce dans le fascisme ».