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Capital.fr interviewe Cheminade : « Il faut organiser la banqueroute du système financier »

mercredi 29 octobre 2008

29 octobre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Dans une interview pour capital.fr, le site du mensuel économique Capital, Jacques Cheminade appelle à « organiser la banqueroute du système actuel » et à établir un nouvel ordre financier et monétaire basé sur des taux de change fixes, dans lequel les gouvernements souverains « doivent reprendre le contrôle de leurs monnaies et donc des banques centrales ».

Interrogé sur les causes de la crise, Cheminade a évoqué le démantèlement du système de Bretton Woods qui « a ouvert la voie à une spéculation financière de plus en plus folle. Dans les faits, l’émission de monnaie a été abandonnée aux banques et aux compagnies d’assurance qui ont créé des liquidités à tout va. Cela a abouti à la création de capital fictif, c’est-à-dire ne correspondant à rien dans l’économie réelle. »

Jacques Cheminade a ensuite qualifié les efforts déployés par les gouvernements occidentaux pour sauver le système d’ « aussi inutiles que de réordonner les chaises sur le pont du Titanic » et a ajouté que « s’il l’on ne change pas profondément les règles du jeu, le monde ne pourra éviter une récession d’une ampleur historique. »

Il a également mis en garde sur les répercussions de ces politiques : « Après une phase de déflation due à l’effondrement de l’économie réelle, le véritable danger est l’hyperinflation, les acteurs économiques perdant foi en la valeur de l’argent ». Alors, « les Etats seront obligés de recourir à une politique d’austérité sociale à cause de la chute de leurs recettes. Face à des populations prises à la gorge, les autorités pourraient restreindre certaines libertés pour sauvegarder l’ordre public », a-t-il dit.

Capital.fr l’a aussi interrogé sur ses solutions pour éviter un tel scénario. Cheminade a soulevé les points essentiels que doit mettre en œuvre une nouvelle conférence de Bretton Woods. Tout d’abord, une telle conférence ne pourra se faire sans inclure pleinement la Russie, la Chine et l’Inde. Ensuite, il faudra y « organiser la banqueroute du système actuel en faisant le tri entre les bonnes créances, celles liées à l’économie réelle, et les mauvaises créances, liées aux actifs toxiques. Ces dernières seront liquidées, seules les premières devront être remboursées ». Il a également qualifié d’indispensable « d’empêcher la spéculation sur les devises en mettant en place des taux de change fixe » et a indiqué que « les gouvernements souverains, qui sont les seuls garants des intérêts des peuples, doivent reprendre le contrôle de leurs monnaies et donc des banques centrales ». A partir de là, « il faudra émettre du crédit productif public », a-t-il dit, « pour financer de grands projets d’infrastructures et investir dans la recherche fondamentale ». Ces changements ne relèvent donc pas de solutions « techniques » ou d’ « arrangements », mais d’une véritable « volonté politique » pour combattre « l’oligarchie financière implantée à Londres et à Wall Street » et redonner « priorité au travail humain et à la justice sociale ».

Lire l’interview intégrale sur le site de capital.fr :
http://www.capital.fr/actualite/Default.asp?interview=O&numero=71347&Cat=ACT