Campagnes

Européennes : Nouvelle Solidarité présente une liste en Ile de France !

mardi 1er juin 2004

[sommaire]

Affiche Solidarité & Progrès pour les européennes de 2004.
Affiche Solidarité & Progrès pour les européennes de 2004.
Affiche Solidarité & Progrès pour les européennes de 2004.

Face à une situation économique, politique et stratégique internationale qui s’est sensiblement dégradée ces derniers mois et face à l’absence totale d’alternative aux politiques actuelles venant d’autres partis, Nouvelle Solidarité s’est décidé à présenter une liste de candidats dans la circonscription Ile-de-France.

L’objectif de cette liste, qui sera conduite par Jacques Cheminade et animée en grande partie par un mouvement de jeunes en pleine croissance, est tout d’abord de polémiquer contre la petitesse d’esprit de la classe dirigeante européenne qui, malgré les problèmes pressants qui agitent le monde actuellement et l’état de décomposition avancée des élites dirigeantes à Washington, refuse de jouer un rôle de premier plan permettant de réorienter le monde vers une politique de croissance et de paix à l’échelle internationale.

L’opposition à la guerre d’Irak, emmenée par la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine, avait soulevé un immense espoir. Il faut faire en sorte que la campagne de Lyndon LaRouche pour l’investiture présidentielle démocrate, et un effort conduit par ces pays à l’échelle internationale, puissent créer les conditions dans lesquelles la bête immonde, qu’on a vu réapparaître dans l’affaire des « tortures » en Iraq, soit mise hors d’état de nuire. Le deuxième objectif de Nouvelle Solidarité est d’amener les politiques économiques qui nous permettront de faire face, en Europe et dans le monde, à la faillite actuelle du système monétaire international. Le caractère censitaire extrêmement pénalisant de ce scrutin, où les partis politiques doivent financer d’avance la production des millions de bulletins de vote et de profession de foi distribués aux électeurs, ne permet pas à Nouvelle Solidarité, financé uniquement par les contributions des citoyens, de participer au scrutin dans l’ensemble du pays. La participation aux élections en Ile-de-France permettra aussi à un puissant mouvement de jeunes, qui est aussi notre mouvement à tous, de poursuivre son développement dans ce pays.


L’Europe de demain est en Eurasie

Le sommeil de l’Europe engendre des monstres. Nos dirigeants actuels, petits d’esprit, pessimistes et manquant de vision, préfèrent soumettre l’Europe à un ordre mondial de pillage économique et de guerres impériales imposé par les néo-conservateurs américains et anglais, plutôt que d’oser changer la donne. Les schémas institutionnels qu’ils proposent et les belles paroles qu’ils prononcent masquent leur peur de faire face aux réalités, de combattre nos ennemis. Ce sont des scémas et des paroles en l’air !

Nous devons saisir l’élargissement aux dix nouveaux pays pour repartir sur de nouvelles bases. Dans les conditions actuelles d’endettement, de déficits et de chômage, engendrées par l’adaptation de l’Europe au système néo-libéral anglo-américain, nous sommes incapables d’assurer un avenir à l’Europe. Seules deux voies s’ouvrent à l’Union européenne dans ces circonstances : l’éclatement pur et simple, ou la dérive vers un vaste marché de libre-échange dominé par la loi de la jungle financière. Notre proposons, au contraire, de nous inspirer des conceptions économiques des fondateurs de l’Europe d’après-guerre, de Gaulle, Adenauer et Monnet notamment, pour nous attaquer au grand défi des deux générations à venir : l’industrialisation rapide de l’Eurasie et, partant de là, de l’Afrique. Seule cette approche nous permettra d’assurer à tous les pays qui veulent nous rejoindre, un sens de mission et une nouvelle ère de prospérité.

Faute de nous remettre en question et d’intervenir énergiquement pour changer le cours des choses, les choix qui s’offrent à nous sont les mêmes que ceux des années trente, que nous, Européens, connaissons, hélas, mieux que quiconque.

Depuis les crises financières de 1987, de 1998, et l’éclatement de la bulle Internet en 2001, le casino financier mondial ne survit que grâce à des injections massives des liquidités des banques centrales, sous forme de taux d’intérêts « zéro » ; qui alimentent des bulles spéculatives sur les marchés boursiers, immobiliers, hypothécaires et des matières premières. Les 870 000 milliards de dollars investis dans le marché ultra-spéculatif des produits dérivés, en 2003, donnent le vertige. C’est une somme supérieure à vingt fois la production annuelle du monde ! Le gonflement hors de toutes proportions du marché de « dérivés de crédit » ; - des polices d’assurance prises par les banques pour se « couvrir » ; des risques de faillite des entreprises créancières - confirme que nous sommes à la veille de grandes faillites, d’autant que 350 à 400 grandes entreprises européennes traîneraient déjà de tels « dérivés de crédits » derrière elles. Avec la courbe de la spéculation financière atteignant des proportions exponentielles et celle de la production physique par tête en chute libre, comme on le voit dans le graphique, les conditions limites sont réunies pour un effondrement du système.

Dans ces conditions, l’oligarchie financière anglo-américaine songe déjà aux vieilles recettes qu’elle a infligées, dans les années trente, à une Allemagne surendettée et sous l’emprise d’une hyper-inflation galopante : l’austérité financière du Dr Hjalmar Schacht, qui ne se réalisa pleinement que sous le nazisme. Aujourd’hui, Felix Rohatyn, ancien de la Banque Lazard et conseiller économique du candidat démocrate John Kerry, vient de proposer dans les pages du Financial Times de faire à l’économie mondiale ce qu’il fit à la ville de New York dans les années 1970 : couper tous les services, investissements et programmes sociaux afin de faire passer en priorité le remboursement de la dette aux intérêts financiers, quelles qu’en soient les conséquences pour les populations. La ville de New York ne se releva jamais de cette cure d’austérité draconienne.

L’Europe doit se ressaisir, retrouver l’optimisme et la volonté d’action que deux guerres terriblement destructrices dans ce siècle ont fortement affaiblis. Elle ne doit plus se contenter de « râler » contre les autres, les « Américains » notamment, mais devenir une véritable force de proposition et d’action.

Les conditions sont réunies pour que l’Europe retrouve un rôle de premier plan dans le monde. L’ordre financier international des changes flottants, adopté à la mort du système de Bretton Woods en 1971, est aujourd’hui menacé d’explosion. C’est une bonne nouvelle ! Sa fin doit être l’occasion de nous remettre en cause, de rejeter les valeurs économiques que nous avons embrassées à cette époque et qui sont à l’origine de la faillite actuelle, parmi lesquels trente années folles de spéculation financière au détriment des populations et de l’activité économique productive.

Face à la faillite du système, une seule solution est acceptable : une réorganisation financière de l’économie mondiale faisant passer les populations avant les banques, s’inspirant de celle qui permit à Franklin Roosevelt de sortir l’Amérique de la grande dépression des années trente. L’Europe doit exiger :

  • la tenue d’une nouvelle conférence de Bretton Woods, incluant cette fois les grands pays en voie de développement, pour mettre en règlement judiciaire le système financier international et organiser le retour à un système de parités fixes entre les monnaies ;
  • la fin du règne des banques centrales indépendantes, héritées du modèle anglo-hollandais hégémonique depuis 1763, et leur remplacement par des banques nationales sous contrôle du pouvoir politique, agissant au service d’une politique d’intérêt national et coopérant au sein d’un système européen de banques nationales ;
  • la réorientation des capitaux vers l’économie productive, via notamment des crédits de type plan Marshall pour le développement de grands couloirs de développement infrastructurel traversant toute l’Eurasie. La seule solution à la crise mondiale est de créer des fleuves de technologie, irrigant toutes les régions situées entre l’océan Atlantique et la mer de Chine. L’Asie du Sud-Ouest, au carrefour de ce réseau d’équipements, pourra être ramenée à la paix par un développement économique mutuel. C’est dans ce contexte que l’Irak pourra sortir de la logique de guerre actuelle, c’est ainsi que la paix pourra être enfin établie entre les Etats palestinien et israélien.

Nouvelle Solidarité en campagne contre le sommeil de l’Europe

La campagne pour l’élection européenne 2004 de la liste Nouvelle Solidarité a démarré. Depuis trois semaines, un vent d’optimisme souffle sur la capitale. En effet, pas un jour ne passe en Ile-de-France sans que les jeunes de la liste Nouvelle Solidarité de Jacques Cheminade ne soient déployés à un endroit ou à un autre pour éviter que le sommeil de l’Europe n’engendre des monstres. Cette campagne s’inscrit dans un contexte économique, stratégique et politique tendu. Face au manque de souffle, de courage et d’idées des autres partis politiques, la liste Nouvelle Solidarité a décidé de relever le défi historique, en se battant pour un nouvel ordre économique et financier international, contre la doctrine de « guerre préventive » du vice-président américain Dick Cheney et pour sortir la population européenne du pessimisme et de l’inaction politique qui a prévalu ces trente dernières années.

Comment donc changer une population qui, lorsqu’on lui parle de politique, vous répond : « Tous pourris » ? Comment donc changer un lieu de routine pour des centaines de Franciliens en forum enthousiaste sur des perspectives d’avenir ?

C’est ainsi qu’une trentaine de jeunes sillonnent du matin au soir la circonscription Ile-de-France, diffusant des tracts le matin dans les différentes gares ou autres lieux stratégiques, puis se rendant, en cours de journée, en différents endroits avec une voiture sonorisée, des banderoles et des mégaphones pour créer un véritable événement politique. La voiture sonorisée nous permet d’interpeller directement la population. Nous essayons d’inspirer les gens avec le célèbre discours de Martin Luther King « I have a dream » et nous demandons aux gens : « Et vous, avez-vous un rêve ? » Beaucoup de gens aujourd’hui n’ont plus de rêves et l’avouent franchement : « Bientôt je ne pourrais plus payer mon loyer, comment voulez-vous que je puisse rêver ? ». Nous diffusons également un discours de Jacques Cheminade, appelant à une politique basée sur le bien commun, qui dit, à un moment, « Réveillons-nous ! ». L’effet sur les passants est instantané et crée une ambiance propice à la compréhension de notre message politique.

Avec ce genre de déploiement, la routine est brisée, nous sommes visibles et audibles de loin. Les banderoles géantes (dix mètres de long !) sur les thèmes : « Le sommeil de l’Europe engendre des monstres » ;, « Cheminade pour un nouveau Bretton Woods », ou encore « L’avenir de l’Europe,c’est l’Eurasie » provoquent des débats intenses. Sur la question économique, les réactions fusent : « Ca fait longtemps qu’il y a une crise économique et c’est de pire en pire, personne ne fait rien ». Un coup pour la gauche : « Qu’est-ce qu’on en a à f... des mariages homosexuels ! c’est ridicule ! », un coup pour la droite : « Une politique de riches pour les riches », ou encore « l’Europe, ça sert à rien ! ». Pour nos amis « BoBos », tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : « Une crise économique ? Mais où donc ? » Les solutions du Pont terrestre eurasiatique et du nouveau Bretton Woods sont accueillies positivement et beaucoup nous disent « finalement, oui, y’a quand même des solutions, il faudrait qu’on fasse quelque chose », laissant leur numéro de téléphone, un peu d’argent pour avoir nos derniers journaux et financer notre campagne.

Nous le voyons tous les jours, les situations difficiles sont nombreuses, les gens ont abandonné le combat politique car « de toutes façons, ils vous font des promesses et une fois au pouvoir, ils ne font rien ». Le désespoir est grand dans certaines banlieues comme Saint-Denis, Argenteuil ou Evry, où nous faisons du porte-à-porte et où nous voyons beaucoup de jeunes sans perspective d’avenir et des classes populaires complètement démoralisées par la politique actuelle. Après des discussions souvent tendues, les personnes sont contentes de nous avoir rencontrés. Et nos interventions politiques au mégaphone commencent à avoir une certaine renommée. Notre voiture sonorisée nous permet aussi d’amener la « grande culture » à la population, en diffusant par exemple le choral Jesu Meine Freude de Jean-Sébastien Bach, pour changer leur façon de percevoir la politique. Nous avons maintenant lancé une campagne d’affichage et préparons des défilés et des chants pour égayer le métro parisien.

Chaque lieu où nous passons, chaque personne que nous rencontrons ne sont plus les mêmes après notre passage. Il y a un grand besoin d’humanisme en politique et c’est ce que nous représentons (« Continuez, ça donne du courage de voir des jeunes se battre avec autant d’énergie et d’idées »). Encore trois semaines de campagne et toute l’Ile-de-France connaîtra bientôt le nom de Jacques Cheminade et de son mouvement de jeunes.

La tâche est immense mais notre combat est pour tous, nous sommes portés par un sens de mission, l’amour de l’autre et la légitimité que nous donne l’histoire, et c’est bien ce que les gens attendent aujourd’hui de la politique.

Elections européennes : la mission de l’Europe

Le 26 mai, la présidente du Mouvement des droits civiques-Solidarité (Bueso), Helga Zepp-LaRouche, a dirigé une table ronde à Berlin sur « La mission de l’Europe, bâtir un avenir pour six milliards de personnes ». Au podium, figuraient Jacques Cheminade, président de Solidarité et Progrès (mouvement larouchiste en France), Vieslav Gwizdz, président de l’Union sociale catholique de Pologne et candidat au Parlement de Strasbourg, et Carlo Levi, de l’exécutif de l’association d’amitié italo-allemande de Berlin.

Le caractère extraordinaire de cette campagne électorale a été le thème principal de la discussion. Face aux dangers de la crise financière mondiale et de la guerre, l’Europe doit se libérer de sa passivité actuelle pour prendre des initiatives internationales. Mme Zepp-LaRouche a décrit les bouleversements au sein de l’establishment américain, notamment la révolte qui gronde dans le Parti républicain et parmi les dirigeants militaires, face aux politiques désastreuses de Donald Rumsfeld et des néo-conservateurs. Elle a évoqué la perspective de résoudre la crise en Asie du Sud-Ouest suivant les lignes de la « doctrine LaRouche » présentée par son mari, Lyndon LaRouche. L’alternative à cette logique de guerre asymétrique perpétuelle, dit-elle, est l’approche des traités de paix de Westphalie.

Vieslav Gwizdz a déclaré que cette idée de Westphalie est d’une importance capitale pour la Pologne, qui a subi de nombreuses conquêtes et divisions au cours de son histoire, et a proposé que la Pologne, en tant que nouveau membre de l’Union européenne, oeuvre en ce sens. Tout en appelant à la mise en place d’un nouvel ordre économique plus juste, il a parlé de ses efforts politiques pour introduire LaRouche en Pologne. Il a spécialement appelé les jeunes, qui ne sont pas marqués par les traumatismes du passé, à profiter de leur liberté pour devenir actifs. Levi a présenté les perspectives économiques du « plan Tremonti » pour le développement des infrastructures dans toute l’Europe. Il estime que les crédits doivent servir à financer de grands chantiers, au lieu de nourrir les bulles spéculatives. Appelant à l’abolition du traité de Maastricht, il a soutenu les parlementaires italiens qui prônent un nouveau Bretton Woods dans le sens de LaRouche. Jacques Cheminade a déploré la perte de la tradition de la Renaissance en Europe. Le moment est venu, dit-il, pour nos pays de briser le corset de Maastricht et de renouer avec les efforts dans l’après-guerre de Jean Monnet, Charles de Gaulle, Konrad Adenauer, Aldo Moro et Enrico Mattei, qui préconisaient une approche similaire à celle suivie auparavant par Franklin Roosevelt aux Etats-Unis. Des membres du Mouvement des jeunes larouchistes (LYM) qui sont candidats aux européennes, ont ensuite présenté leurs campagnes en appelant à une discussion générale.

Une campagne dans l’Histoire : rapport du mouvement des jeunes

Frapper les esprits avec des idées pour les cinquante prochaines années, voilà la mission accomplie dans cette campagne européenne. Nous sommes à un moment de l’histoire où l’Europe, mère de l’Etat-nation, de la Renaissance et des Etats-Unis, demeure complètement impuissante face à la faillite du système économique mondial et de la politique de guerre lancée par les cercles néo-conservateurs à l’échelle mondiale. L’Europe doit donc renouer avec le meilleur de sa culture et retrouver le lien souvent perdu entre un passé si riche pour la civilisation et un présent en manque d’avenir, dans l’état moral de l’époque. La faillite la plus évidente est donc celle du système de pensée actuel, et rien de mieux pour s’en détacher que d’en rire. Pour avoir ce regard conscient, il suffit d’avoir un mouvement capable d’élever le débat au-delà des limites existantes.

Ce mouvement se distingue sur les marchés, tous les samedis et dimanches matin depuis six semaines, où sa présence aux côtés des habituels diffuseurs de tracts, statiques et muets, des partis conventionnels donne immédiatement une autre dimension au combatpolitique. Une dizaine de marchés sont pris d’assaut chaque week-end à l’aide de tracts distribués en chantant et de voitures sonorisées afin de provoquer un paradoxe chez les gens par la beauté des chœurs classiques diffusés. En tous cas, la population n’est pas vraiment au courant des élections européennes et se sent un peu comme au supermarché, au milieu des vingt-huit listes présentes en Ile-de-France. Nous avons pu constater, lors des interventions dans certains meetings politiques de gauche comme de droite, combien les candidats et lesdits « leaders » sont incapables de traiter des problèmes importants, de la réalité de la crise économique, par exemple, et encore moins de proposer de solutions. Ils sont incapables de répondre aux questions soulevées par les jeunes de Solidarité et Progrès. L’essentiel se passe donc à la sortie de ces meetings où certains militants blasés s’étonnent de notre enthousiasme et quelques responsables de partis confirment leur peur d’aller contre l’opinion populaire en nous répondant uniquement en privé.

Sans budget conséquent ni couverture dans les grands médias, la stratégie était donc de mettre dans les esprits du plus grand nombre possible de Franciliens des projets d’avenir, des raisons pour se battre. Plus de 90 000 tracts, journaux et dépliants ont été diffusés sur toute l’Ile-de-France par des distributions massives dans les grandes gares, mais aussi dans toutes les manifestations. A l’adresse de ceux qui veulent sauver le service public, le message est clair : « Créons du service public ».

Puis 9000 affiches des plus ambitieuses ont envahi les murs de Paris et les panneaux électoraux. Tâche conséquente que de couvrir les quelques milliers de panneaux adjacents aux bureaux de votes, qui ne put qu’être partiellement accomplie pour l’ensemble de l’Ile-de-France. Mais comme pour toute cette campagne, la mobilisation croissante tant du mouvement des jeunes de Solidarité et Progrès que d’adhérents plus anciens ainsi que de sympathisants, dont certains de Lyon et de Nantes, ont permis d’élargir massivement l’impact de cette campagne. Sans ces efforts déployés conjointement, elle n’aurait pu avoir lieu et créer les conditions d’une puissance d’intervention accrue dans le futur.

Mais les actions ayant le plus d’impact sont souvent les plus impromptues et les déplacements d’un bout à l’autre de l’agglomération parisienne sont l’occasion d’intervenir sur les terrasses de café, dans les rues piétonnes, les arrêts de bus et les rames de métro. Quelle ironie d’avoir, en plein Paris, des groupes de jeunes rappelant que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille, réveillez-vous ! » et mettant directement à contribution la population en lui confiant des milliers de bulletins de votes de la main à la main pour qu’elle les distribue.

Nos interventions à la sortie des mosquées ont aussi été très remarquées. Pour une population victime du choc des civilisations, les yeux s’ouvrent grand en voyant des partenaires fiables et actifs à l’échelle internationale pour construire la paix. « Des hommes de confiance en ces temps, c’est une chance » soulignait Abel Rachid, animateur sur ID FM, lors d’une émission de plus de cinq heures en direct avec trois membres de notre mouvement de jeunes.

Une Europe endormie est une Europe qui n’existe plus, et rester enchaîné à ce qu’on possède est le plus sûr moyen de se faire violer par les monstres de l’administration Cheney. Se resituer dans la tradition de Platon, Leibniz et de Gaulle permet de se projeter dans l’avenir et lancer des fleuves technologiques d’Europe jusqu’en Asie, voilà le remède à l’impotence. La campagne européenne fut donc l’occasion de rendre aux peuples leur dignité perdue. Mais cette occasion ne doit pas se limiter à la période électorale en tant que telle : le grand défi pour nous est de mobiliser toute une population, un défi qui doit être constant pour pouvoir gagner. La campagne de Solidarité et Progrès est permanente, notamment aux côtés de Lyndon LaRouche aux Etats-Unis, et forts de notre capacité à devenir, nous devons relever les défis que le monde offre à l’Europe. L’Histoire est devant nous.


Notre programme

L’avenir de l’Europe, c’est l’Eurasie

Le sommeil de l’Europe engendre des monstres. Nos dirigeants actuels, petits d’esprit, pessimistes et manquant de vision, préfèrent soumettre l’Europe à un ordre mondial de pillage économique et à des guerres impériales imposées par les néo-conservateurs américains et le blairisme anglais, plutôt que d’oser changer la donne.

L’Europe doit se ressaisir, retrouver l’optimisme et la volonté d’action que les deux guerres mondiales du XXe siècle ont si fortement affaiblis.

Les conditions sont réunies pour qu’elle retrouve un rôle de premier plan dans le monde. L’ordre financier international de changes flottants adopté à la mort du système de Bretton Woods, en 1971, est aujourd’hui menacé d’explosion. C’est une bonne nouvelle ! Sa fin doit être l’occasion de nous remettre en cause, de rejeter les valeurs économiques que nous avons embrassées à cette époque et qui sont à l’origine de la faillite actuelle..

Nous devons saisir l’occasion de l’élargissement aux dix nouveaux pays membres pour repartir sur des bases nouvelles. Dans les conditions actuelles d’endettement, de déficit et de chômage, engendrées par l’adaptation au système néo-libéral anglo-américain, seules deux voies s’ouvrent à l’Union Européenne : l’éclatement pur et simple ou la dérive vers un vaste marché de libre échange dominé par la loi de la jungle financière. Nous proposons, au contraire, de nous inspirer des conceptions économiques des fondateurs de l’Europe de l’après-guerre, de Gaulle, Adenauer et Monnet notamment, pour nous attaquer au grand défi des deux générations à venir : l’industrialisation rapide de l’Eurasie et, du même élan, de l’Afrique, ainsi que la conquête spatiale, vecteur scientifique d’une nouvelle phase de développement de la société humaine.

La croissance serait revenue, dit-on, aux Etats-Unis... La seule croissance que l’on constate cependant est celle des bulles spéculatives formées par les banques centrales sur les marchés boursiers, immobiliers, hypothécaires et des matières premières, grâce à une politique de faibles taux d’intérêts. 870 000 milliards de dollars, c’est-à-dire environ quarante fois la production annuelle européenne, circulaient en 2003 dans les marchés des dérivés, les produits les plus spéculatifs ! Le monde ne peut plus continuer à vivre du gonflement sans fin des bulles financières, du pillage de nos populations et de l’exploitation de la main d’œuvre des pays du Sud. Avec la courbe de la spéculation financière devenant exponentielle et celle de la production physique par tête en chute libre, comme on le voit dans le graphique, les conditions d’un effondrement de tout le système sont désormais réunies.

C’est dans ces conditions que l’oligarchie financière anglo-américaine songe déjà aux vieilles recettes qu’elle infligea à l’Allemagne surendettée des années trente : l’austérité financière imposée par le chancelier Brüning, que Hjalmar Schacht réalisa pleinement sous le régime nazi. La terrible réalité est qu’un nouveau fascisme monte aux Etats-Unis, dont les tortures en Irak ne sont que le premier symptôme.

Face à la faillite du système, une seule solution est acceptable : une réorganisation financière de l’économie mondiale s’inspirant de celle qui a permis à Franklin Roosevelt de sortir l’Amérique de la grande dépression. Des formules incantatoires du type « l’Europe sociale » ou « l’Europe de l’emploi » ne suffiront pas à mettre fin aux abus de la finance ni à retrouver une croissance productive, des emplois stables et un niveau de vie digne pour tous.

Pour y parvenir, l’Europe doit exiger :

  • la mise en règlement judiciaire de l’économie mondiale et le retour à un système de changes fixes au cours d’une nouvelle conférence de Bretton Woods, à laquelle devront aussi participer les grands pays du Sud ;
  • la fin de l’ère des banques centrales indépendantes, héritées du système anglo-hollandais hégémonique depuis 1763, et leur remplacement par des banques nationales souveraines, sous le contrôle politique des peuples ;
  • la réorientation des capitaux vers l’équipement et la production, via des crédits de type plan Marshall pour financer l’essor de grands couloirs de développement infrastructurel traversant toute l’Eurasie ;
  • une forte augmentation de la recherche scientifique devant fournir les savants et ingénieurs nécessaires à nos grands projets. Elle devra atteindre 5% des PIB.

Remettre l’argent au service de la production, de l’équipement, de l’éducation, de la santé publique et de la recherche : voilà la grande cause que l’Europe doit faire sienne ! Sans elle, promettre relève de l’escroquerie.

Etre européen, c’est bâtir de la Méditerranée à la mer de Chine

L’Europe actuelle va dans le mur. Six des quinze pays fondateurs de l’UE ne remplissent plus les critères de déficits et d’endettement imposés par les traités de Maastricht et d’Amsterdam. Les taux de croissance sont partout en baisse et la seule réponse de nos dirigeants semble être : au secours, le Mont de piété ! La France et l’Allemagne, les deux moteurs de la « riche » Europe, en sont à vendre leur patrimoine national et leurs bijoux de famille.

Pourtant, juste à l’est de notre petite Europe, les grands pays d’Eurasie montrent une vitalité et une volonté de développement dont nous semblons aujourd’hui incapables. Depuis des années, la croissance chinoise crève les plafonds avec des taux annuels allant de 7 à 9% ! Et si une partie de cette croissance est due à l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché, y compris par nos industries qui s’y délocalisent, c’est surtout la volonté de l’Etat de bâtir des infrastructures modernes et d’industrialiser rapidement le pays qui la nourrit. Tirés par la Chine, la Corée du Sud et le Vietnam, des chantiers s’ouvrent aussi dans une Asie du Sud-Est, traditionnellement plus pauvre. L’Inde poursuit son développement, cependant que, plus près de chez nous, la Russie se remet de la faillite de son système et manifeste sa volonté de jouer un rôle politique et économique majeur au cœur de l’Eurasie.

C’est dans la contribution que nous pouvons apporter à l’industrialisation et à l’amélioration des conditions de vie de ces milliards d’êtres humains en Eurasie, et au-delà, que l’Europe retrouvera le sens de mission qui lui fait cruellement défaut. Pour produire les chemins de fers rapides, centrales énergétiques, grands barrages et autres infrastructures essentielles aux peuples qui veulent sortir de leur sous-développement, la vieille Europe devra remettre en question l’idée qu’une économie peut vivre uniquement de finances et de services. Elle devra réorienter son économie vers la recherche scientifique, le développement de hautes technologies (trains à lévitation magnétique, centrales nucléaires HTR, etc.) et vers la création d’un plein emploi dans les industries de pointe. Imaginons un instant toute cette région du monde se peuplant et devenant prospère. Les savants français et européens devront collaborer avec ceux de Russie, de Chine et d’Inde, dans ce grand projet à deux générations que constitue l’exploitation des gigantesques ressources minérales de l’Asie centrale et de la Russie du Nord, nécessaires au développement de toute cette région.

Pour cela, il faut faire sauter les verrous imposés par les traités de Maastricht et d’Amsterdam :

  • remettre le pouvoir politique au cœur de l’économie ;
  • remplacer la Banque centrale européenne par un système européen de banques nationales souveraines, sous contrôle des Etats citoyens. Il faut rassembler les banques nationales des pays membres autour de grands projets en alimentant le développement physique par des crédits publics, garantis par un euro à référence-or, et non en partant de la monnaie pour opérer un triage social et industriel comme aujourd’hui ;
  • rendre aux Etats le pouvoir d’émettre du crédit pour des investissements infrastructurels en y consacrant jusqu’à 10% du PIB européen ;
  • négocier un traité d’association avec les pays eurasiatiques et l’adhésion de la Turquie, pont de paix entre l’Asie du Sud-Ouest et l’Europe, pour passer à la réalisation de ces projets ;
  • favoriser les industries de pointe (TGV, Maglev, réacteurs HTR, fusion thermonucléaire) ;
  • accroître la part de la recherche dans les PIB nationaux jusqu’à 5%. L’ordre de grandeur à consentir serait d’environ 1000 milliards d’euros par an pour l’équipement, de la Méditerranée à la mer de Chine, et 200 milliards d’euros pour un plan d’urgence en faveur de la recherche. L’Europe ne peut être pensée dans le court terme, avec des formules institutionnelles ; elle ne peut réellement exister que comme projet pour les générations futures, en devenant plus grande que la somme de ses parties.

Etre européen, c’est garantir la justice sociale

L’Europe ricane cyniquement sur l’absence de protection sociale aux Etats-Unis et pavoise sur son économie « sociale » de marché. Le fait est que depuis trente ans d’adaptation au système anglo-américain, il ne reste plus grand-chose de cette exception européenne.

L’Europe de demain ne pourra être construite qu’en s’inspirant des meilleures conceptions de notre histoire. Au sortir de la guerre, influencé par le programme du Conseil national de la Résistance qui appelait à « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières, de la direction de l’économie », le préambule de notre Constitution de 1946 réaffirme « les droits inaliénables et sacrés » de tous à « obtenir un emploi » et rappelle que « la nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. ». « Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. ».

Cependant, au nom de la soumission aux règles du jeu économique des traités de Maastricht et d’Amsterdam, ces principes sont aujourd’hui totalement bafoués.

Avec un taux de chômage réel qui dépasse les 10% depuis vingt ans, le droit à l’emploi n’est absolument plus garanti en Europe. La chute de la part de la masse salariale dans le revenu national, qui est passé en France de 70% à 60% en vingt ans, est la cause principale des déficits monstrueux accumulés par les systèmes de santé partout en Europe. Mais, plutôt que de remettre en cause les privilèges accordés depuis vingt ans aux marchés financiers, les gouvernements préfèrent rogner les « droits inaliénables » des populations. La canicule a montré à quel point le droit des « vieux » à une fin de vie décente a été complètement trahi. En dix ans, de Balladur à Fillon, l’âge de la retraite a été repoussé de quatre ans et les montants versés revus fortement à la baisse. Le droit à « la protection de la santé » ne se porte guère mieux. Depuis les années 80, les gouvernements, de gauche comme de droite, ont taillé dans les remboursements de la Sécurité sociale (plus que 60%) et ponctionné les salariés afin de couvrir les déficits provoqués par un chômage de masse persistant. Aujourd’hui, le nouveau ministre de la Santé veut franchir un cap supplémentaire en proposant de retirer la responsabilité de la Sécurité sociale à l’Etat et de la transmettre, avec des délégations de pouvoirs conséquentes, à des organismes indépendants ! Ces Ponce Pilate seront investis pour organiser le triage au nom d’une rentabilité comptable.

La santé n’est pas un « coût » pour la société, mais un investissement pour le futur. Grâce à l’énergie libre engendrée par la réforme économique que nous proposons, l’Europe pourra :

  • rétablir une retraite convenable ;
  • mettre fin à toute tentative d’imposer une maîtrise des dépenses de santé, que ce soit via des agences de contrôle « indépendantes » ou des schémas tels que les « enveloppes budgétaires » imposées aux hôpitaux ;
  • revaloriser de toute urgence la médecine générale ainsi que les effectifs et les statuts des personnels, notamment infirmiers, à l’hôpital et dans les cliniques ;
  • être à la pointe des progrès techniques, à l’échelle du projet européen de recherche ;
  • développer la médecine préventive. La médecine du travail et celle de l’école sont les cadres idéals pour l’amélioration de la prévention ;
  • réorienter les crédits de la recherche vers les sciences de la vie qui nous fournissent déjà beaucoup d’excellents appareils de diagnostic : scanners, IRM, tomographes à émission de positrons, scintigraphie, sont tous basés sur l’étude des propriétés optiques des tissus vivants ;
  • la qualité de vie reste la clé de voûte de la santé publique, ce qui implique l’amélioration des conditions de vie, de travail et de transports ;

La sécurité sociale et le service public « à la française » ; doivent être l’horizon de l’Europe. La régression sociale actuelle, organisée par une méga-bureaucratie, n’en est que la caricature désastreuse.

Etre européen, c’est envoyer un homme sur Mars

La fuite des cerveaux européens vers l’Amérique est intolérable, tout comme le fait que de grands projets conçus en Europe, tel le train à lévitation magnétique allemand, Maglev, doivent s’exporter ailleurs pour voir le jour.

Cessons de nous saboter ! Nous vous proposons de construire le futur, dans les deux générations à venir, autour de deux grands projets dont les retombées productives seront immenses : l’industrialisation rapide de l’Eurasie et la conquête de Mars. Ces deux projets sont intimement liés. Le projet eurasiatique, mobilisant des milliards d’êtres humains, posera immédiatement la question de la gestion des matières premières d’une planète en pleine croissance. Outre qu’elle permettra à l’homme d’avoir accès à des produits nouveaux, la conquête de Mars contribuera à améliorer notre connaissance de la physique des matériaux et de mieux comprendre la transmutation des atomes pour la création possible de matériaux synthétiques.

Seuls des projets de cette dimension nous permettront de former des générations de savants, de scientifiques, d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers qualifiés constituant des équipes pluridisciplinaires et multinationales, fondements d’un développement mutuel et d’un véritable dialogue des cultures, des civilisations et des religions. Seuls des projets de cette dimension, lancés autour d’équipes responsables, justifient des délégations de souveraineté.

Il est clair qu’un grand programme spatial comme celui que nous proposons est impossible dans un système économique et culturel fondé sur le gain financier à court terme et une société du virtuel.

Une véritable politique spatiale ne doit pas se limiter à la banlieue de la terre, elle doit avoir un objectif bien plus ambitieux : l’exploration et l’industrialisation du système solaire et de Mars. Seule une approche audacieuse mobilisera les esprits pour accomplir de grandes choses et aura, comme conséquence, des retombées technologiques énormes sur notre économie, comme le programme Apollo en a eues aux Etats-Unis.

L’exploration de Mars, et au-delà, devra se faire à partir d’une base lunaire, l’attraction lunaire étant faible et permettant un décollage vers Mars dans de bien meilleures conditions. La Lune est aussi un réservoir très important de produits tels que le fer, le titane, le silicium ou même de l’hélium 3 qui pourra être utilisé comme combustible pour la production de l’énergie de fusion. L’ensemble de ce projet nécessitera la création d’une série de stations orbitales, centres à la fois de communication et de recherche, dont le travail débouchera sur la création de véritables usines de l’espace

Pour réaliser tout cela, il faut revoir de fond en comble la politique spatiale européenne.

Dès aujourd’hui, il faut que les pays membres de l’Agence spatiale européenne investissent de toute urgence, au minimum 50 milliards d’euros - 2 milliards par an pour la France - dans un programme pour des vols habités. Il faut ensuite démarrer un programme de conquête lunaire et martienne avec 100 milliards d’euros investis sur vingt ans. Un ensemble de technologies devra être mis au point rapidement : un lanceur lourd, au-delà d’Ariane V, capable d’acheminer de gros tonnages de matériaux vers ces stations spatiales ; des moyens rapides d’aller-retour récupérables, c’est-à-dire un transporteur spatial de troisième génération ; des moteurs à principes physiques nouveaux pour aller vers la Lune et Mars.

L’Europe doit voir grand ! C’est seulement aux frontières de la connaissance que les êtres humains sont réellement eux-mêmes. C’est seulement par un grand projet vecteur que l’on peut changer l’orientation de toute une société.

Etre européen, c’est imposer la paix par le développement mutuel

Aux Etats-Unis, depuis l’époque de Truman, une certaine droite, raciste et impériale, a pris de plus en plus les rênes du pouvoir. La torture pratiquée à l’encontre des prisonniers, en Irak et à Guantanamo, la doctrine de guerre préventive, les mensonges de la guerre d’Irak, le soutien total accordé à la politique de l’extrême-droite israélienne contre la Palestine, ont récemment dévoilé l’horrible visage de ceux qui ont pris ce pays en otage. La doctrine du choc des civilisations, élaborée par Samuel Huntington contre les musulmans, les Asiatiques et les Latino-Américains, met déjà à feu et à sang les pays du Sud.

L’Europe doit s’opposer à cette barbarie. En contribuant d’abord à ce qu’un homme comme Lyndon LaRouche puisse faire revenir les Etats-Unis à leur vocation originale et en promouvant en même temps l’alternative pour rétablir la paix par le développement économique et le dialogue des cultures dans les zones de conflit.

Avec la même détermination dont elles ont fait preuve dans la lutte contre la guerre d’Irak, la France et l’Allemagne doivent amener l’Europe à résoudre deux des problèmes urgents des pays du Sud :

  • rétablir la paix en Asie du Sud-Ouest. Une Europe avec une économie revigorée par la réforme que nous proposons pourra contribuer à la paix, en facilitant non seulement les accords politiques mais en créant, via des programmes de reconstruction économique d’intérêt commun, les conditions de leur application à long terme. Les principaux problèmes économiques de l’Asie du Sud-Ouest sont l’eau et l’énergie. Dans le voisinage immédiat d’Israël et de la Palestine, les ressources en eau disponibles ne sont pas suffisantes pour permettre à la population de vivre en paix. Avec des moyens artificiels permettant d’augmenter l’approvisionnement en eau potable, comme des installations de dessalement à grande échelle, ainsi que des équipements de production et de distribution d’énergie, on peut assurer les conditions d’unepaix durable dans toute la région.

    Actuellement, les fonds engagés, qui servent surtout à financer les cabinets qui élaborent les projets, sont totalement insuffisants car soumis aux conditions du système dominant : paiement de la dette étrangère et soumission aux règles du FMI et de la Banque mondiale. Seuls des programmes de reconstruction, inspirés de ceux du plan Marshall, seront efficaces. Il appartient à l’Europe de donner aux bonnes intentions de ceux qui ont élaboré le Pacte de Genève les moyens humains et matériels de les mettre en œuvre ;

  • rebâtir les Etats africains et les aider à luttercontre le sida et les épidémies.La situation africaine est intolérable. Vingt ans de politiques ultralibérales, imposées par le FMI sous le nom de « d’ajustements structurels « , ont abouti à l’éclatement des Etats et au retour au pillage effréné des richesses naturelles immenses du continent par les intérêts financiers des anciennes puissances coloniales. Cette destruction économique a créé les conditions d’émergence de nouvelles épidémies qui, comme le sida, menacent l’existence même de l’Afrique, ainsi que le retour d’anciennes épidémies, tels la tuberculose ou le paludisme, qui avaient été maîtrisées grâce à un certain essor économique et des efforts en matière de santé publique.

Notre grand projet eurasiatique permettra de dégager les ressources pour ré-industrialiser l’Afrique et pour établir, sur le modèle des Pastoriens, les politiques de santé publique permettant de mettre fin, une fois pour toutes, aux épidémies. Pour commencer, et matérialiser son engagement, l’Europe doit mettre à la disposition de l’Afrique les moyens de traiter le sida à bas coût grâce aux produits génériques, en aidant à l’installation d’industries pharmaceutiques africaines. Elle doit fournir les moyens existants permettant de combattre avec succès le paludisme, la tuberculose et le choléra. Enfin, nous devons mobiliser les crédits et les capitaux pour de grands projets d’infrastructure (ports, canaux, ponts, routes, revitalisation du lac Tchad) et des systèmes éducatifs modernes. C’est le minimum que nous devons faire pour prouver notre bonne foi.

Etre européen, c’est lancer
une seconde révolution américaine

La vraie Europe refuse que l’homme soit un loup pour l’homme, elle rejette toute idée de domination impériale, romaine, britannique ou bonapartiste. La vraie Europe, notre Europe, est celle d’Erasme, de Cervantes, de Rabelais, de Léonard de Vinci et de Nicolas de Cues, des révolutionnaires américains et de leurs amis européens, Lazare Carnot en France, Friedrich Schiller et les frères Humboldt en Allemagne. Cet élan de la Renaissance et du XVIIIe siècle n’est pas mort. Faire des Européens à la dimension des moments les plus généreux et les plus exaltants de notre histoire est au cœur de notre projet, ces moments où l’Europe a bâti la République américaine et inspiré la Russie de Pierre le Grand. Sans cette mémoire, l’Europe ne serait qu’un arbre sans sève, aux branches mortes. Faisons-en une projection vers l’avenir.