Beaucoup vous parleront peut-être de la Bretagne comme d’un pays où il fait bon passer quelques vacances. C’est en effet le cas si vous aimez entre autres la cornemuse et les festivals en tout genre. Mais soyez vigilants, car la crise, elle, ne prend pas de vacances en cette période de l’histoire. Et peut-être qu’en virevoltant de festival en festival, vous aurez la chance de tomber nez à nez avec des jeunes gens vous invitant à agir pour changer cette chose moins confortable qu’est la réalité économique actuelle. Ces jeunes, c’est nous ! Une équipe du mouvement de jeunes larouchistes (LYM) voyageant à la rencontre de citoyens désirant mener bataille pour un changement politique au sein de leur pays.
Dans cette fine équipe, deux d’entre eux, Alexandre et Clément, se sont rendus aux Vieilles Charrues, à Carhaix (Finistère), où près de 150 000 personnes, jeunes pour la plupart, se rassemblent chaque année pour goûter les fausses joies de l’alcool à perte de « fût » et de musique-bruit cacophonique. Dans cette nouvelle Rome du « vin et des jeux », Alexandre et Clément ont créé l’étonnement en plaçant à l’entrée du festival un atelier dont l’enseigne annonçait : « Ici, gagnez un cubi, si vous réussissez à doubler son volume ». Étonnant en effet, quand on sait que l’habitude veut que dans ce genre d’évènement, on réduise le contenu plutôt que d’augmenter le contenant. La campagne fit cependant son effet. Certains voyaient bien l’intérêt politique de se pencher sur un des problèmes géométriques fondamentaux tel que le doublement du cube et, intéressés par le « pédagogique » que nous avions apporté à cet effet, voulurent repartir avec, après nous avoir laissé leurs coordonnées et pris notre journal pour en savoir plus.
Au même moment, non loin de là, d’autres membres de notre équipe se trouvaient au festival de Cornouaille, à Quimper. Nous étions au rendez-vous, menant campagne pour changer le système financier en vue d’une politique d’exploration spatiale et de développement sur le long terme. Nous proposions aux gens de sortir « la tête de la Lune » pour retrouver cet esprit qui avait fait que 40 ans auparavant, nous ayons pu marcher dessus et que plus tard nous puissions aller sur Mars. Bien que surpris par cette idée au départ, certains voyaient bien l’enjeu décisif que pose la nécessité d’un changement. Nous avons notamment rencontré un couple de socialistes dépités par la bassesse du débat dans leur propre parti, un célèbre chanteur breton (communiste), qui nous confia que lui et l’un de ses amis dans son village avaient voté Cheminade en 1995. Après avoir distribué plusieurs centaines de Nouvelle Solidarité à l’entrée des concerts le soir, nous croisâmes un de ces chanceux qui affirma qu’après avoir lu, il trouvait nos idées « géniales » et s’abonna sur le champ. Ces cinq premiers jours de festival furent donc fructueux en contributions, l’esprit vacances n’était pas aussi prononcé qu’on pourrait le croire. La situation actuelle préoccupe pas mal de gens et l’on accepte volontiers de regarder de plus près nos solutions pour plus tard les défendre.
A l’heure où j’écris ces quelques lignes, nous nous apprêtons à reprendre la route pour la fin du festival de Cornouaille. Dans notre camping-car, un ami activiste nous a rejoints et deux autres nous attendent sur place. D’autres encore se joindront à nous pour le festival de Lorient et autres évènements bretons. Il ne manque plus que vous...
