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Université de rentrée du MoDem : Pêcher les perles à La Grande Motte

mercredi 9 septembre 2009

Dès les premières heures de notre intervention à l’Université de rentrée du MoDem, à La Grande Motte, le ton était donné. Un panel consacré à la crise financière esquissa une caricature de la folie à laquelle la majorité de « nos experts » et « hommes politiques » s’accrochent désespérément. Tour à tour, l’expert financier Philippe Dessertine, la députée européenne Sylvie Goulard, le député écologiste François de Rugy et l’inamovible Jean Peyrelevade ont disserté sur les causes et les conséquences d’une crise qu’ils n’avaient pas vue venir et qu’ils ne comprennent toujours pas. Sur fond de flagellations écologistes, ils défendirent les politiques monétaristes de l’Union européenne, appelant à des coupes budgétaires et au triage qui s’ensuit pour lutter contre l’épouvantail de la dette publique. De Rugy est même allé jusqu’à se référer au « courage » du gouvernement lituanien, qui vient de diminuer de 20 % les salaires des fonctionnaires, mesure dont la France devrait s’inspirer !

Heureusement pour nous, les membres du parti que François Bayrou veut le plus large possible pour sa campagne présidentielle, sont souvent davantage à la recherche d’une alternative sortant du cadre droite/gauche habituel, que d’accord avec les dogmes décrits ci-dessus, qui ne sont que les rares formalisations dans un programme politique quasi-inexistant.

Armés du dernier Nouvelle Solidarité sur les « Ides d’octobre », de dossiers sur le système économique que nous proposons et des dernières vidéos que nous avons produites en DVD, nous avons utilisé toutes les occasions, notamment les différents ateliers, pour rencontrer de futurs alliés.

C’est ainsi qu’à l’occasion d’un atelier sur l’agriculture, l’un d’entre-nous exposa l’incohérence entre la bonne volonté de défendre les producteurs et le culte de l’Union européenne qui, en défendant la « concurrence libre et non faussée », a plutôt contribué au contraire. Dans celui sur le déficit public, un membre du MoDem, sympathisant S&P, s’est offusqué de la politique de triage prônée par un parti se disant humaniste, en démontrant avec l’appui de Rosa Luxemburg que les banques érigeaient une véritable camisole de dettes pour asservir les Etats. S’ensuivit la rencontre d’un ancien communiste de cœur en quête d’alternative, enthousiasmé par le lien que nous faisons entre économie, science et culture.
Ici comme ailleurs, nous avons pu mesurer l’impact de notre site internet et de nos activités militantes. Ainsi, après l’intervention de l’un de nos militants dans un atelier, une femme rencontrée il y a quelques semaines s’exclama, avant qu’il ne se soit présenté : « Je suis sûr que vous êtes à Solidarité et Progrès ! »

Comme souvent, les discussions informelles suscitèrent encore plus de passion et c’est jusque tard dans la nuit que cadres et militants du MoDem croisèrent le fer avec nous. L’occasion pour ceux qui ne nous connaissaient pas de nous découvrir et pour ceux qui en avaient besoin, d’approfondir ou de nous redécouvrir à la lumière des bouleversements récents. Ce fut le cas de ce jeune militant de région parisienne rencontré il y a trois ans à La Défense, qui, nous jugeant alors trop radicaux, avait préféré la voie plus consensuelle du MoDem. Notre nouvelle rencontre réveilla son tiraillement entre aspiration à changer le monde et adaptation à la realpolitik.