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LaRouche salue la nouvelle coopération russo-chinoise

mercredi 21 octobre 2009

Paris, le 21 octobre 2009 — Une série d’accords bilatéraux très importants, couvrant les principaux domaines de la coopération, ont été signés au cours de la visite officielle du premier ministre russe, Vladimir Poutine, en Chine, le 13 octobre dernier. Lors d’une discussion avec ses associés samedi dernier, LaRouche a qualifié ces accords de « très importants » et de « mouvement intelligent » de la part des Chinois et des Russes, dans le contexte actuel de crise systémique.

« La Russie et la Chine se sont mises d’accord sur des contrats pour des projets à long terme qui dans certaines provinces de la Russie orientale seront même binationaux. Vladimir Poutine a joué un rôle clé dans ces projets pour lesquels le Président Dmitri Medvedev, a donné son accord », ajouta LaRouche.

LaRouche a déclaré avoir eu un « avant-goût des questions qui seraient traitées au cours de ces rencontres diplomatiques », lors de sa participation au Forum Public Mondial – Dialogue des civilisations, qui clôturait ses travaux à Rhodes (Grèce) au moment même où les négociations démarraient à Pékin.

Au cours de son intervention au Forum de Rhodes, LaRouche avait mis en garde contre l’impact qu’aurait un dollar affaibli sur la Chine. Dans un contexte où ce pays fait face à un taux très élevé de chômage, la tendance de la Chine aurait pu être de se dire, « eh bien, nous allons tout simplement prendre une partie de la Russie, nous prendrons nos pauvres et nous les enverrons en Russie où ils deviendront fermiers or quelque chose d’autre. Mais, ce n’est pas ce qui a été fait. Cette nouvelle série d’accords, qui lance un développement bilatéral dans les infrastructures, représente quelque chose d’assez différent », a déclaré LaRouche.

Il a ajouté : « un tremplin a ainsi été crée pour la constitution de l’accord des quatre puissances que j’ai proposé, pour lancer un nouvel ordre financier, un nouveau système de crédit à l’échelle mondiale. C’est quelque chose de très important. Bien sûr, nous n’y sommes pas encore – vous connaissez la situation aux Etats-Unis ». Les quatre grandes puissances qui, selon LaRouche devraient être initiatrices d’un nouveau système de crédit mondial, sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde.

S’adressant à des journalistes russes le 14 octobre, Vladimir Poutine a tancé leur tendance à se focaliser uniquement sur le niveau des prix du gaz naturel russe vendu à la Chine, prix qui ont fait l’objet des discussions dans le contexte de nouveaux accords de production de gaz et des pipelines. Poutine souligna également toute l’importance de la participation russe au développement des capacités nucléaires de la Chine, avec à la clé un nouvel accord pour aider celle-ci à construire deux nouveaux blocs de la centrale nucléaire de Tianwan à Lianyungang, ainsi que la construction de deux surgénérateurs de 850 mW de puissance, refroidis au sodium. Dans une interview avec des représentants des médias chinois le jour précédant, Poutine a déclaré que faire face à la crise exige « un développement économique et surtout, la composante innovation de ce développement ».

Le journal chinois Le Quotidien du Peuple, a rapporté le 13 octobre dernier que cinq des douze accords signés en présence de Vladimir Poutine et du Premier ministre chinois, Wen Jiabao — près de 24 accords ont été signés entre compagnies russes et chinoises, au cours d’un Business Forum —, concernent le domaine de l’énergie. D’autres accords concernent les transports et l’aérospatial. Faisaient partie de la délégation russe qui a fait le voyage en Chine, le chef des chemins de fer russes, Vladimir Yakunin et Andre Perminov, à la tête de l’agence spatiale Roskosmos.

Comme l’avait annoncé en septembre le Ministre russe des transports, Igor Levigtin, Yakunin et le Ministre chinois des transports, Liu, ont signé un mémorandum d’entente sur « l’organisation et le développement des chemins de fer rapides sur le territoire de la Fédération russe. » Selon l’agence AK M news, les routes établies pour cette coopération sont Khabarovsk-Vladivostok (dans l’extrême orient), Moscou-Sochi et Moscou-Nizhny Novgorod (les deux dernières dans la Russie européenne).

Ces routes étaient déjà prévues dans la Stratégie pour le développement des transports par rail de la Fédération de Russie pour l’année 2030 qui avait été adoptée en 2007-2008, mais dont la réalisation avait été abandonnée à cause de la crise. Maintenant, un groupe de spécialistes chinois et russes travaillant sur ces questions sera mis sur pied d’ici le 1er décembre prochain. Selon ce rapport, « les deux côtés entendent faire appel aux expériences les plus avancées au niveau international, afin d’assurer une efficacité maximale au transport des passagers, à la production d’un stock de matériel roulant à haute vitesse et aux hautes technologies en Fédération de Russie ». Ceci inclurait des technologies que la Chine a perfectionnées en travaillant sous contrat pour la compagnie allemande Siemens.

En chemin vers Pékin, Poutine, Levitin, Yakunin et le premier adjoint au Premier ministre, Igor Shuvalov, se sont arrêtés à Vladivostok, la ville portuaire du Pacifique russe. Ils ont visité l’énorme chantier du pont qui doit relier le continent à l’île Russky, où la Russie organisera le sommet de l’APEC (Asian Pacific Economic Cooperation) en 2012. Le 12 octobre, le premier ministre et son entourage ont tenu une conférence sur l’APEC 2012 où ils ont passé en revue les 41 projets d’infrastructures en cours, et 26 autres qui sont dans la phase des études de faisabilité et de conception.

Poutine a souligné que « la construction d’un nouvel aéroport, la modernisation des ports, des routes et des ponts ne doivent pas être ralentis à cause de la crise, et qu’être l’organisateur du sommet de l’APEC permettra à la Russie de renforcer sa position internationale et de développer d’autres contacts avec ses partenaires dans la région ». Aussi, elle lui permettra de « positionner Vladivostok comme la porte d’entrée russe dans le Pacifique et de devenir un centre de prospective et de coopération internationale. » Le quotidien russe Kommersant signale que Pékin et Moscou se sont entendus pour la construction à Vladivostok, en partenariat avec la compagnie sino-singapourienne Yantai, de chantiers navals géants produisant des plateformes de prospection.

« Certains étaient opposés au financement de ce projet », a déclaré Poutine, mais « il a été décide que cette opportunité unique de développer cette ville ne devait pas nous filer entre les mains, et qu’un programme d’infrastructures à grande échelle à l’extrême orient était aussi important dans le contexte des mesures de lutte contre la crise : une façon de créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois dans la construction et les secteurs liés, pas seulement dans l’extrême orient mais à l’échelle nationale. »

Après leurs entretiens bilatéraux, Poutine et Wen ont participé au 14ème sommet de l’Organisation de la Coopération de Shanghai, où la Chine et la Russie collaborent avec d’autres nations importantes de l’Asie centrale. Intervenant au cours de cette réunion, Poutine a évoqué un rôle accru pour l’OCS dans le processus « de réforme de l’architecture financière mondiale ». La réunion a adopté une Initiative conjointe pour surmonter les conséquences de la crise financière globaledans le contexte de laquelle Poutine a annoncé la création de différents groupes de travail. L’un d’entre-eux se concentrera sur les infrastructures. Selon Poutine : « Le commerce et la coopération économique ne peuvent se développer avec succès sans une infrastructure adéquate, des corridors de transports stables, la construction et la rénovation de nouveaux points de passage aux frontières, l’harmonisation des procédures, et la solution à d’autres problèmes de transit ». Une réunion de l’OSC des Ministres du transport aura lieu en novembre à Pékin.


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