Fiches-programme

Notre projet : un nouveau miracle économique breton

vendredi 12 février 2010

Comme le montrent les deux premières fiches que nous présentons (« Notre engagement : une économie physique au service de la création humaine » et « Libérer l’Europe de la dictature britannique » ), notre campagne pour ces élections régionales ne se situe pas dans une période « normale ».

Nous subissons actuellement la grande crise du XXIe siècle, exigeant une autre politique tant à l’échelle internationale qu’aux échelles européenne, française et bretonne. Contrairement aux autres listes, nous n’inscrivons donc pas notre projet uniquement par rapport à la région en elle-même, mais par rapport à ce que la région peut apporter aux autres et à ce que les autres, à leur tour, peuvent lui apporter.

L’essentiel est de retrouver partout un esprit de « frontière », en saisissant cette occasion des régionales et du caractère innovateur des Bretons pour lancer un premier brûlot en France. Nous ne nous situons donc pas dans une optique statistique ou comptable d’une administration des choses, qui a conduit à la crise actuelle, mais dans une démarche révolutionnaire au service du bien commun et des générations futures. Ce ne sont pas des mots vagues ; cela veut dire sortir d’une économie du profit à court terme et du pillage des ressources pour passer à une économie à long terme basée sur le service des générations futures. Nous nous battons donc d’abord pour nos enfants et nos petits-enfants, avec la profonde conviction que seules les capacités créatrices de l’homme peuvent nous sortir du cul-de-sac financier dans lequel nous sommes enfermés.

Notre région bretonne, qui dès les années cinquante et à la fin des trente glorieuses s’est donnée une dynamique de croissance exemplaire, « se trouve dans sa structure actuelle en fin de cycle » , comme le reconnaît la « Stratégie régionale de développement économique, III, une stratégie d’intervention concertée ». Elle doit repenser les bases de son système productif pour trouver les principes d’une nouvelle dynamique de croissance, qui ne soit pas seulement attachée à l’économie résidentielle, au tourisme et aux loisirs. La Bretagne de demain ne peut se résumer à être une terre d’accueil pour les revenus de transfert et le tourisme, elle doit non seulement rester mais devenir davantage une économie productive et compétitive à l’échelle mondiale. Dans un contexte où arrive à l’âge de la retraite une génération entière de responsables et de chefs d’entreprise qui ont fait la Bretagne d’aujourd’hui.

La Bretagne de demain, notre Bretagne, doit donc être d’abord partie prenante au combat pour un nouvel ordre humain, social et économique réellement juste. Et à cet ordre à venir, elle doit offrir le meilleur de ses ressources humaines et économiques. Pour le dire dans une image, un nouveau miracle breton.

La Bretagne est, au sein d’une économie-monde, à la conjonction de l’Armor, la mer, et de l’Argoat, la terre. Avec la qualité de ses hommes et de ses femmes, c’est son atout. Elle est aujourd’hui parvenue à un point, comme au milieu des années cinquante, où elle doit sortir par le haut de la situation où elle se trouve. A la fois par la mobilisation de technologies de pointe, la mise en place d’une agriculture du futur redéfinissant les relations homme-sol-agro-alimentaire, le désenclavement et l’intégration par la construction de réseaux électriques et de transports à grande vitesse, la reconversion des industries et le maillage culturel du territoire ainsi qu’une nouvelle approche des ressources de la mer.

Cela ne doit pas être l’affaire de technocrates ou de politiciens à courte vue, ni d’écologistes vivant dans l’illusion de la décroissance [1] et du retour au passé, mais des citoyens eux-mêmes. Nous leur fournissons le meilleur de ce que nous pouvons, acquis à leur contact. Nous parions ainsi sur la mobilisation constructive permanente de tous les acteurs en vue de projets porteurs d’avenir. Les électeurs ne doivent pas être considérés comme des sujets passifs, mais comme des participants retrouvant dans leur action de soutien à ces projets leur statut de citoyen, aujourd’hui trop souvent perdu tant au profit d’une centralisation jacobine que de baronnies locales. Contre le césarisme politique actuellement dominant et le féodalisme des fiefs, nous espérons lancer partout des groupes de réflexion avec des militants, des amis, des voisins, des relations, afin d’être capables de nous améliorer et de nous transformer dans nos connaissances, nos actes et nos choix en vue de transformer la société.

Ce pouvoir transformateur est la meilleure réponse possible face à la crise. Cela s’appelle réinventer la République de demain. Cela s’appelle, dans le cadre ainsi défini, un pilotage concerté et interactif de la politique de développement régional. L’appel ci-joint d’Alexandre Noury vous donne une idée d’ensemble de cet engagement.


[1Nous sommes favorables à une seule forme de décroissance, celle des intérêts financiers, qui exploitent et excluent, et d’un monétarisme qui tue. Au contraire, une croissance de l’économie physique, réelle, sous le contrôle d’une vraie démocratie républicaine, est nécessaire à l’avenir de l’humanité.