Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Six milliards d’êtres humains

samedi 23 octobre 1999

L’ONU a retenu le 12 octobre 1999 comme date à laquelle la population mondiale a atteint les six milliards. Nous étions trois milliards en 1960 ; jamais l’augmentation de la population de notre planète n’aura été aussi rapide.

Jusqu’à il y a deux ou trois ans, une sorte de « consensus malthusien » (en terminologie anglo-américaine) soulignait les dangers d’une telle croissance, si elle se poursuivait : danger pour les ressources terrestres, pour l’environnement, pour les génération futures. Ici, à Nouvelle Solidarité, et dans notre mouvement international, nous avons été les premiers à nous insurger contre ce consensus. Nous avons dénoncé ses implications, irrationnelles et criminelles. Mme Helga-Zepp LaRouche, en 1974, est intervenue à la Conférence sur la population de Budapest pour dénoncer les implications fascistes du discours de J. Rockefeller III prônant « le contrôle des populations ».

Nous avons également dénoncé les documents produits aux Etats-Unis, comme les rapports Global 2000, de l’administration Carter, et NSSM 200, d’Henry Kissinger, ainsi que l’esprit pessimiste et raciste de la Conférence du Caire, en 1994.

Nous avons eu raison. Totalement raison. Aujourd’hui, le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) lui-même doit constater que le danger vient, au contraire, de la chute vertigineuse de la fécondité partout (le taux moyen est passé de 5 enfants par femme en 1950-55 à 2,8 aujourd’hui, et ne cesse de décroître) et du regain de la mortalité dans les pays les plus pauvres (dans de nombreux pays africains, l’espérance de vie tombe en dessous de 45 et même de 40 ans).

Dans les pays en développement, c’est la baisse du niveau de vie et l’effondrement de la santé publique qui condamnent les générations futures. Chez nous, dans les pays « développés », c’est la crise économique et le pessimisme culturel. Partout, c’est la crise de l’économie physique.

L’enjeu politique est de rétablir l’espérance : priorité à la vie, au travail et à la production, contre l’argent, l’hédonisme et la guerre. C’est ce qui définit notre projet, dont nous ferons un défi pour la France.