Brèves

LaRouche : « La mission de l’Amérique et la mienne »

mardi 16 décembre 2003

Lors de son webcast du 12 décembre à Washington, Lyndon LaRouche a prononcé un discours qui peut être considéré comme son « discours sur l’état de l’Union. » Il a analysé sans compromis les conditions économiques, politiques et culturelles dans lesquelles se trouvent les Etats-Unis, les opposant à la grande tradition constitutionnelle américaine incarnée par Benjamin Franklin, Abraham Lincoln et Franklin Roosevelt. Il a ensuite évoqué ses propres efforts et ceux de son mouvement pour ramener les Etats-Unis à leur véritable identité et à un rôle constructif dans le monde.

« Nous sommes dans une société post-industrielle en pleine décadence. La situation des 80% de la population dont les revenus sont les plus bas s’est fortement dégradée depuis 1977. Il n’y a eu aucune reprise de l’économie américaine ! Le récent rapport indiquant une croissance de 7 à 8% est mensonger. Ce gouvernement ment, comme d’habitude. Comme Cheney et ses collaborateurs qui ont menti pour nous embarquer dans une guerre inutile, dont nous ne savons pas comment sortir aujourd’hui. Bientôt, cet effondrement se fera sentir dans toute sa force. Bientôt, nous assisterons à des événements qui rappelleront à la presse ce qui s’est passé de 1929 à 1932. (...)

« Il existe des solutions. Elles suivent généralement le modèle adopté par Franklin Roosevelt à partir de 1933 : même état d’esprit, même politique, même genre de perspectives. Les solutions sont un peu différentes, mais le défi est autrement plus grand et le danger beaucoup plus grave.

« Nous sommes une nation qui fut, dès sa création, investie d’une mission. Nous nous sommes donné une Constitution, la seule au monde qui ait survécu à travers les époques. Aucune autre nation n’a réussi à se doter d’une Constitution ayant la même longévité que la nôtre. Cette Constitution est l’expression de notre histoire. Mais au cours des trente dernières années, le caractère national des Etats-Unis a changé. Nos hommes politiques ont changé, les plus anciens étant peu à peu remplacés par de plus jeunes. Ils sont devenus les politiciens d’une Amérique post-industrielle, basée sur la devise « du pain et des jeux ». Nous avons cessé d’investir dans les secteurs qui ont assuré notre puissance.

« Si j’étais aujourd’hui président des Etats-Unis, avec les gens que je connais en Europe et ailleurs, je convoquerais une conférence d’urgence des chefs d’Etat et de gouvernements pour discuter d’une réforme monétaire. Ils arriveraient par le prochain avion et nous pourrions trouver le moyen, sur une base d’urgence, de contrôler cette crise. (...) C’est là que se situe le pouvoir des Etats-Unis. Non le pouvoir de tyranniser mais celui pour lequel nous avons été créés. (...)

« Nous devons créer un nouveau système monétaire qui fonctionnera, en gros, sur les mêmes bases que le système original de Bretton Woods, créé en 1944-45, qui fut le système le plus acceptable (...). Nous devons lancer un vaste programme de construction d’infrastructures aux Etats-Unis. Nous devons émettre 5 à 6000 milliards de dollars, dans la période à venir, pour rebâtir l’infrastructure (...) dans la production et la distribution d’électricité, la gestion de l’eau et la reconstruction du système ferroviaire. (...) Nous devons rebâtir une société productive. Nous devons créer de nouvelles industries. Il faut utiliser l’industrie spatiale, non pas comme on le fait actuellement, mais comme une locomotive scientifique pour mettre au point de nouvelles technologies. (...) Il faut embaucher les gens sur une grande échelle, comme le fit Roosevelt dans les travaux publics.

« Nous sommes dans une situation où l’on n’a plus besoin de faire la guerre sur cette planète. Ce qui ne signifie pas que nous devions abandonner tout concept classique de défense stratégique. Et comme certains d’entre vous le savent, je m’engage à rétablir le service militaire universel. (...) Nous avons sur le continent eurasiatique - depuis l’Europe de l’ouest, notamment la France, l’Allemagne et l’Italie, avec la Russie au centre, jusqu’à l’Asie du sud, du sud-est et de l’est - la plus grande concentration démographique de la planète. Entre l’Europe et l’Asie de l’Est, s’étend la vaste région de l’Asie du Nord et centrale, qui est très peu habitée mais qui possède des ressources minérales très importantes. Ces ressources, une Asie à forte croissance démographique en a besoin. (...) Nous avons, potentiellement, une puissante dynamique de croissance sur tout le continent eurasiatique. Nous devons en être un partenaire.

« Malheureusement, aucun de mes rivaux électoraux n’est prêt ne serait-ce qu’à en discuter. Ils n’en ont certainement pas discuté dans un seul de leurs prétendus débats, qui ne sont pas réellement des débats, mais du cirque. (...) Un homme ou une femme qui fait acte de candidature à la présidence doit traiter des sujets qui sont primordiaux pour la sécurité et l’avenir de la nation et non se laisser entraîner dans toutes ces affaires sociales au niveau local. Ces sujets ne sont pas abordés. (...) J’ai donc une mission (...) et mon ambition, c’est ma mission. J’ai des qualifications uniques pour mener à bien la mission de Président des Etats-Unis dans la situation d’urgence où nous sommes aujourd’hui. Je suis prêt à faire face aux problèmes que les autres ne veulent pas aborder. Je suis prêt à prendre le risque que les autres ne prendront pas . »

(Accès au texte complet, en anglais, de cette intervention et aux discussions qui ont suivi, sur le site : www.larouchein2004.net)