Brèves

LaRouche fait le lien entre la suspension du Pacte de stabilité et l’effondrement du dollar

mardi 2 décembre 2003

Après la disparition du Pacte de stabilité

Le 26 novembre, la majorité des ministres des Finances de l’UE a suspendu certains aspects essentiels du Pacte de stabilité en refusant d’imposer à l’Allemagne, à la demande du commissaire européen Pedro Solbes, des réductions budgétaires supplémentaires. La fin du Pacte de stabilité résulte de la position ferme tenue par la France, l’Allemagne et l’Italie, à laquelle ne s’est pas opposée la Grande-Bretagne, qui ne fait pas partie de la zone euro. Bien que les ministres européens des Finances se soient empressés de dire que le Pacte n’était en aucun cas « mort », leurs démentis ne peuvent cacher le fait qu’il n’est plus en vigueur.

Il est clair que toute tentative de ressusciter le Pacte, avec ses axiomes monétaristes d’équilibre budgétaire, se traduirait par une augmentation du chômage, une plus grande paralysie des capacités industrielles, la diminution de l’assiette fiscale et l’accroissement des déficits budgétaires. Ce dont l’Europe a besoin, c’est d’une strategie de sortie du système financier international qui est discrédité et insolvable. L’Europe a besoin d’un « grand dessein » basé sur les exemples historiques que furent le New Deal de Roosevelt, la planification indicative en France et la Kreditanstalt für Wiederaufbau en Allemagne. Ce sont des exemples qui ont fait leurs preuves - ils ont en effet permis d’encourager et d’augmenter les investissements dans le développement industriel et infrastructurel, grâce à l’émission de crédit productif à long terme et faible taux d’intérêt.

Le 26 novembre, Lyndon LaRouche a évoqué les effets considérables que l’annulation de fait du Pacte de stabilité de l’Union européenne aura sur le système financier international. Le traité de Maastricht et le Pacte de stabilité ont eu pour conséquence de restreindre les investissements dans l’économie réelle européenne, encourageant ainsi fortement les flux de capitaux d’Europe vers les marchés financiers américains. La suspension du Pacte devrait permettre de consentir des investissements massifs dans des projets infrastructurels et industriels en Europe et en Eurasie, entraînant une réorientation profonde des flux de capitaux internationaux. La chute du dollar s’en trouvera accélérée et l’on risque d’entrer, d’ici la fin de l’année, dans une phase de turbulences financières internationales, marquées par l’effondrement du billet vert.

Un analyste financier européen nous a confié le 29 novembre qu’il partageait entièrement l’évaluation de LaRouche sur l’aggravation de la crise financière globale au cours des semaines à venir. La baisse du dollar a maintenant une dynamique propre, celle d’une spirale décroissante. Nous avons documenté, la semaine dernière, l’important déclin des investissements étrangers dans les actifs américains, dû en partie à la faible rémunération des titres américains dans la période récente. Même si les dividendes sont plus élevés en Amérique, pour les investisseurs étrangers, « ils sont plus que neutralisés par la chute du dollar ». En outre, en raison de la comptabilité de fin d’exercice, les banques et les fonds d’investissement vont accroître leurs ventes d’actifs américains pour limiter les pertes au niveau comptable.

Enfin, l’administration Bush subit une érosion rapide de son capital confiance, que ce soit en matière économique ou dans le domaine stratégique, notamment concernant l’Irak. C’est pourquoi, suite à l’éclatement du Pacte de stabilité et alors qu’on aurait pu s’attendre à un recul de l’euro, c’est le contraire qui se produit : le déclin du dollar s’accélère tandis que l’euro a franchi pour la première fois le seuil de 1,20 dollar.

Reflétant la situation réelle de l’économie américaine, cette année, malgré un tir de barrage médiatique sur les « excellents chiffres économiques », à Wall Street, la traditionnelle euphorie boursière du Thanksgiving, n’a pas eu lieu.