Les analyse de Jacques Cheminade

Une entente cordiale et deux enterrements ?

lundi 20 septembre 2010, par Jacques Cheminade

Paris, le 20 septembre 2010 — George Osborne, chancelier de l’Echiquier britannique, a déclaré dans Le Figaro du 17-18 septembre 2010 que « La France est un de nos alliés les plus proches…Le nouveau gouvernement a fait de sa relation avec la France une priorité. Très tôt, David Cameron a rendu visite à Nicolas Sarkozy. Nous voulons faire cause commune. En nous mettant d’accord, nous pouvons influencer le cours des choses dans le monde ». Présomptueux, mais révélateur : alors que le gouvernement Sarkozy serre l’étau de l’austérité, son homologue britannique en impose une sans précédent et met à sac le secteur public par un « care » de dame patronnesse dévoyée. En effet, il entend remplacer les fonctionnaires supprimés pour raisons « d’économie » par des bénévoles et des travailleurs sociaux bien moins coûteux.

En même temps, les politiques industrielles, militaires et énergétiques françaises et britanniques s’interpénètrent. Ainsi, Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, vient d’annoncer l’achat par sa société d’International Power, pour devenir le deuxième producteur mondial d’électricité, alors qu’EDF a racheté de son côté London Electricity et le premier exploitant de centrales nucléaires en Grande-Bretagne, British Energy. La City a plébiscité ces arrangements et le Financial Times a jugé que « c’est le meilleur compromis possible pour les actionnaires ».

On comprend que face à cette nouvelle « Entente cordiale » anti-sociale et corporatiste, la cote de Nicolas Sarkozy et de François Fillon soit en chute libre. « Pauvre France », titre le Courrier International, constatant qu’« à l’étranger, ton image se dégrade ». N’est-ce pas Sarkozy Nicolas qui avait proclamé à Toulon « le capitalisme financier, c’est fini » et après le G20 à Londres, « les paradis fiscaux, c’est fini », comme si toutes les grandes sociétés françaises n’avaient pas installé leurs services financiers dans les « îles aux pirates » britanniques ? Ne dira-t-on pas bientôt, à en croire les convictions des Français, que ce qui sera bientôt fini, c’est sans doute l’auteur de ces envolées aussi tonitruantes que vides de sens réel ?