Déclarations de Jacques Cheminade

Poursuivons la mobilisation contre l’austérité et donnons-lui un projet

lundi 18 octobre 2010, par Jacques Cheminade


Déclaration de Jacques Cheminade, candidat à la présidentielle 2012


Paris, le dimanche 17 octobre 2010 – Je soutiens totalement la prochaine manifestation unitaire contre la "réforme" des retraites qui aura lieu le 19 octobre. Le plus scandaleux dans le plan du gouvernement est qu’il prétend ne pas réduire le pouvoir d’achat des pensions tout en prolongeant la durée des cotisations pour accéder à une retraite à taux plein, ce qui signifie une réduction de fait pour tous ceux qui partiront avant 67 ans. Pire encore, cette "réforme" hypocrite s’inscrit dans un projet à plus long terme d’austérité sociale prévu par la commission Attali, dont Nicolas Sarkozy a accueilli le rapport avec satisfaction. Il s’agit donc d’un premier pas, d’autant plus scandaleux.

Il est inadmissible que de jeunes manifestants, à Montreuil comme à Chambéry, aient subi des tirs de flash-ball à vue de la part de forces de police incitées à la répression, de même qu’il est intolérable que des Roms, à Montmagny comme à Méry-sur-Oise, aient fait l’objet de relevés d’empreintes digitales et de tests salivaires en vue de nourrir des fichiers ethniques. Divers porte-parole du gouvernement affirment qu’il est irresponsable de laisser des lycéens ou de jeunes étudiants manifester dans la rue et que les tests visant les Roms font partie de mesures de sécurité publique nécessaires. Rappelons que le général De Gaulle avait appelé les jeunes Français à résister à l’occupant nazi, et que les fichiers constitués sur des êtres humains pour ce qu’ils sont ont laissé une triste mémoire dans l’histoire de notre pays.

Il me reste à dire que les partis politiques doivent de toute urgence élaborer un projet français, européen et international de sortie de crise, sans quoi la fatigue gagnera les manifestants et les rendra vulnérables aux provocations du pouvoir.

Je défends un Glass-Steagall global, visant à assécher les fonds avec lesquels spéculent les banques d’affaires, et un Nouveau Bretton Woods rétablissant la priorité, à l’échelle internationale, de l’équipement de l’homme et de la nature et du développement des forces productives. Sans cette double perspective, toute politique nationale est condamnée à l’échec car elle se heurte à la City de Londres, à Wall Street et à leurs alliés en France. Aussi, pour ne pas se condamner à un recul qui serait catastrophique, nous devons jouer un rôle d’inspirateur et de catalyseur à l’échelle de l’Europe et du monde. En sommes-nous encore capables ? C’est là que se trouve notre défi, que je porte dans ma candidature présidentielle, fort de mon engagement sur le principe de notre Constitution d’un gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple.