Paris, le 25 octobre — Il faut sauver Haïti, de toute urgence. Actuellement des scènes d’horreur s’y déroulent avec l’explosion du choléra.
Les principaux pays du monde transatlantique, après le tremblement de terre, n’ont pas fait ce qu’aurait dû leur dicter leur conscience. Aussi, dans les terribles conditions de dénuement dans lesquelles vivent plus d’un million de sans logement, sans eau potable, sans toilettes dignes de ce nom et sans hygiène, cette épidémie était malheureusement prévisible à la saison des pluies.
Que doit-on faire aujourd’hui ? La priorité immédiate va bien entendu aux premiers secours : purification de l’eau, amélioration des conditions d’hygiène et isolement des malades autant que faire se peut. Cependant, la seconde priorité est encore plus déterminante : il faut évacuer les décombres et les déchets, reconstruire des logements et des routes et aider la production agricole et le démarrage de petites industries pour approvisionner la population.
Aux Etats-Unis comme en France, on doit, en vue de cela, mobiliser immédiatement les moyens du Génie militaire et des bioforces médicales. Nous devons cela à un pays vis-à-vis duquel notre comportement a été trop souvent indigne d’une nation civilisée.
