Interview verité sur la situation américaine, avec Harley Schlanger porte-parole de Lyndon LaRouche

lundi 15 novembre 2010

Avant sa conférence publique du 17 novembre à Paris [*], nous avons interviewé Harley Schlanger sur la réalité de la situation américaine après la défaite électorale d’Obama.


Q : Harley, en tant que porte-parole de Lyndon LaRouche pour les Etats de l’Ouest américain, tu es en tournée, ici à Paris et en Europe, pour expliquer aux Européens le pourquoi de la défaite massive d’Obama aux dernières élections et surtout, les solutions préconisées par Lyndon Larouche dans la situation à venir.

HS : Ce fut un désaveu total pour Barack Obama et son administration. Les gens sont de plus en plus nombreux à reconnaître que Lyndon LaRouche avait raison en disant qu’on a un raté à la Maison Blanche, un personnage narcissique et arrogant, incapable de gouverner.

En fait, on constate une très grande volatilité dans l’électorat américain, qui se manifeste de façon très différente d’un jour à l’autre, tantôt par la haine, tantôt par la résignation. C’est le va-et-vient typique d’un processus de grève de masse.

Ces résultats électoraux montrent une intensification de la colère, mais elle a pris des formes différentes selon les Etats et, comme LaRouche l’a souligné, on ne peut pas évaluer ces résultats de façon linéaire.

Parlons des deux Etats que je connais le mieux. Au Texas, le Parti démocrate a été laminé. Il n’y a plus un seul élu démocrate, les trois sortants ont perdu leur siège au Congrès. Kesha Rogers, la seule démocrate larouchiste en lice, a obtenu 62 000 voix, soit 30 % en tout, un résultat meilleur que les neuf autres candidats démocrates, qui avaient pourtant bénéficié du soutien et de l’argent du parti, alors que Kesha avait été rejetée par la direction démocrate.

En Californie, en revanche, les démocrates ont remporté tous les scrutins, car il y a eu un vote rejet contre les Républicains, notamment contre le gouverneur Schwarzenegger qui a déjà imposé les politiques d’austérité que les Tea Parties et les autres veulent appliquer.

Cette élection a été un tsunami contre l’establishment autour de deux questions essentielles : 1) la personnalité d’Obama et les politiques de renflouement bancaire, et 2) le fait que nous sommes en train de vivre un effondrement économique total et que le gouvernement ne fait rien pour aider le peuple américain.

Q : L’un des mensonges promus ici par les médias était que Barack Obama, en faisant activement campagne dans les derniers jours de l’élection, avait réussi à faire remonter de 5 % la cote du Parti démocrate, mais que celui-ci, malheureusement, n’a pas suivi.

HS : Il n’y a pas une once de vérité dans tout cela ; c’est typique de la désinformation des médias. Obama a mené une campagne intensive dans un certain nombre d’Etats où les démocrates ont été battus à plate couture. En Pennsylvanie, par exemple, ils ont perdu leur siège au Sénat et celui de gouverneur ; dans l’Ohio, un démocrate relativement populaire, Tom Strickland, a été largement battu bien qu’Obama y soit allé une douzaine de fois ; dans le Wisconsin, les démocrates ont perdu le poste de gouverneur et leur siège au Sénat, pourtant tenus par un sénateur assez compétent, Russ Feingold. Dans l’Illinois, le siège d’Obama lui-même est passé aux Républicains ; en Virginie, le candidat pour qui Obama avait fait campagne, Tom Pirelli, a été battu. Dans un grand nombre de scrutins, Obama détient un record de défaites.

La véritable question, dans tout ce « Midwest » autour de la région des Grands Lacs, c’est le chômage massif. L’automobile ferme, l’acier aussi. Obama a fait campagne en prétendant avoir sauvé le secteur automobile, mais les travailleurs ont voté contre lui parce qu’ils sont au chômage et qu’en plus, on leur supprime leurs allocations.

Il est totalement faux de dire qu’Obama a réussi à limiter le tsunami antidémocrate. Le seul qui ait aidé les démocrates est Bill Clinton, qui est venu soutenir des candidats qui ne voulaient pas d’Obama dans leur Etat.

Q : Examinons maintenant ce nouveau Congrès issu des élections. Nous avons maintenant un groupe d’une soixantaine de républicains, avec une forte composante de « Tea Parties ». Qu’est-ce que ça représente idéologiquement ? Quel sera leur impact sur le nouveau Congrès ?

HS : L’ancien Congrès était déjà mauvais et haï, et le changement que nous venons de vivre n’arrange rien. Il faut cependant considérer que le Tea Party n’est pas réellement un parti. Comme le souligne LaRouche, il faut comprendre ce phénomène comme un élément dans un processus de grève de masse, des gens qui un jour disent une chose, et une autre le lendemain. Les deux choses qui caractérisent le Tea Party sont 1) la colère contre les millions de milliards de dollars qui sont allés renflouer les escrocs qui dirigent les banques, alors qu’il n’y a pas d’argent pour aider les citoyens qui perdent leur maison, leur emploi, leur assurance santé ; et 2) la réforme de la santé d’Obama, rejetée par la grande majorité des Américains. Ceux qui sont un peu plus éduqués n’y voient rien de plus qu’un cadeau aux compagnies d’assurance privées, aux HMO et aux entreprises pharmaceutiques ; d’autres savent qu’il s’agit d’une usine à gaz n’ayant rien à avoir avec une assurance santé, mais tout avec des opérations financières lucratives.

Au niveau le plus élémentaire, le Tea Party exprime un ras-le-bol contre l’establishment, comme l’illustre le fait que de nombreux républicains pur sucre ont perdu, tels Bob Bennet dans l’Utah, un sénateur réélu trois fois qui a perdu la primaire contre un Tea Party, et d’autres républicains qui ont été battus, ou qui ont préféré ne pas se représenter pour éviter la colère des électeurs. Ce n’est donc pas un processus simple.

Pour autant, ces Tea Parties incluent aussi des fascistes durs, tel Rand Paul, dont les idées s’inspirent de l’école autrichienne d’économie, pour laquelle l’Etat doit être réduit à néant et tous les services publics privatisés.

Mais ce que LaRouche a souligné, à juste titre, est que lorsqu’ils tenteront d’aller dans cette direction, le peuple américain se retournera contre eux parce qu’il ne veut pas de privatisation, ni de l’élimination du Medicare ou de la Social Security (le système de retraites). L’orientation que prendra le nouveau congrès sera donc déterminée par ce qui se passera dans les prochaines semaines, dans la session dite du « Lame duck » (session du « canard sans ailes ») – la période de transition entre l’ancien et le nouveau congrès issu des élections, qui démarre en janvier prochain.

Q : Doit-on s’attendre à voir Obama faire un compromis avec l’idéologie d’extrême-droite de ce nouveau groupe qui arrive ou, au contraire, la combattre ?

HS : Si l’on regarde d’où vient le soutien pour Obama dans la communauté économique, il s’agit de la célèbre école de Chicago, avec une coloration de gauche venant de son aile comportementaliste. Mais en général, nous restons toujours dans le monétarisme friedmanien, et la raison qui nous fait dire que Rand Paul est un fasciste est que l’école autrichienne se fixe comme but de détruire la souveraineté sous prétexte que nous serions mieux avec moins de gouvernement et plus de privatisations. C’est l’idéal corporatiste amené par Mussolini et Hitler.

Obama est parfaitement en phase avec ce profil, c’est la raison pour laquelle nous avons sorti cette photo de lui avec la moustache d’Hitler. Depuis le début, il fait partie de cette opération pour réduire le rôle du gouvernement. Il a été vendu au peuple américain sous une étiquette trompeuse par George Soros et les milliardaires de Wall Street qui ont financé sa campagne, essentiellement pour contrer Hillary Clinton. Dans une interview accordée le dimanche 7 novembre à l’émission hebdomadaire très populaire « 60 minutes » de CBS , il s’est vanté d’être prêt à s’en prendre à l’assurance santé des personnes âgées de plus de 65 ans (Medicare) , à l’assurance maladie pour les plus démunis (Medicaid) et au système de retraites des Etats-Unis (Social Security) , les fameux « entitlements » qui sont dans la ligne de mire des ultralibéraux américains.

A ce stade, même la plupart des républicains n’oseraient pas évoquer ce sujet après ce qui est arrivé à Bush lorsqu’il a mis la privatisation des retraites sur la table, en 2004, et que le mouvement de Larouche a mené une campagne très énergique contre cette tentative. Une alliance est en train de se nouer entre Obama et Rand Paul, qui lui fera perdre tous les soutiens qui lui restent dans le Parti démocrate, notamment dans le monde du travail et chez les Afro-Américains.

C’est pourquoi LaRouche appelle à faire jouer contre lui le 25e amendement de la Constitution. Obama est une marionnette des intérêts financiers anglo-vénitiens qui opèrent à travers Wall Street ; il les a toujours représentés et ils l’ont promu pour garantir que les politiques de renflouement de Hank Paulson et de Goldman Sachs se poursuivraient. Depuis, avec Bernanke et Geithner, Obama a effectivement continué cette politique d’argent gratuite aux banques, destinée à maintenir sous perfusion les actifs toxiques qui sont dans leurs livres, tout en coupant dans le niveau de vie, en fermant l’industrie et refusant d’investir dans les infrastructures.

Ce que nous voyons à Haïti, à cause d’un Président qui n’a pas levé le petit doigt pour éviter à ce peuple les conditions qui lui ont apporté le choléra et le typhus, et c’est le même qui n’a rien fait pour arrêter la fuite de pétrole de BP, rien non plus pour maintenir les gens dans leurs maisons. Quatre millions de familles seront confrontées, dans les prochains mois, à la saisie de leur logement, et alors que des élus et les procureurs des Etats voulaient décréter un moratoire des saisies, le Président a pris partie pour les banques en disant : continuez les saisies !

Q : Ici, contrairement aux Etats-Unis, l’Obamania commence tout juste à s’estomper. Les gens tombent des nues en apprenant les troubles mentaux d’Obama et doutent de la possibilité même de pouvoir l’évincer. Quel fut l’accueil réservé à votre appel à l’amendement 25, est-ce que cette idée fait son chemin ?

HS : Elle est prise très au sérieux. Cet appel lancé par LaRouche est repris un peu partout. D’abord, je voudrais répondre sur l’amendement. Cette procédure avait presque été invoquée avec Richard Nixon, dont la personnalité était similaire à celle d’Obama, hormis son côté narcissique et son arrogance. Mais Nixon buvait beaucoup et arpentait les couloirs de la Maison Blanche en parlant aux portraits des anciens Présidents. On lui donna alors un avertissement : l’amendement 25 serait invoqué s’il ne démissionnait pas de son propre chef.

Or, les politiques d’Obama sont bien pires que celles de Nixon, de même que son état émotionnel. Ces informations venant de l’intérieur même de la Maison Blanche se répandent à travers les rapports d’ « Ulsterman » et les sites spécialisés comme celui de Wayne Madsen, mais elles atteignent aussi la population en général. Il y a de plus en plus de blagues sur Obama et son téléprompteur, sur le fait qu’il fume en cachette, ses nombreuses vacances, ainsi que sur sa femme, surnommée la nouvelle Marie-Antoinette.
Je voudrais insister sur un autre point : peu m’importe que les gens pensent que c’est possible ou non d’évincer Obama. Est-il possible de changer l’espèce humaine, de mettre fin à sa corruption par l’argent, de l’amener à faire face à la réalité ? C’est le même genre de question ! Ceci soulève la question du « leadership », le caractère du dirigeant. C’est l’un des points clés de LaRouche : la qualité d’un vrai dirigeant est de dire la vérité au peuple, qu’il veuille l’entendre ou non. C’est ce que nous faisons. Et la même chose est vraie pour la France où vous avez votre propre campagne présidentielle. Une présidence Cheminade est-elle possible ? Là n’est pas la question, elle est de se demander ce qui arrivera si Cheminade n’est pas Président ! Et si les militants sortent avec cette idée, alors nous pourrons réellement changer les choses, comme nous allons le faire aux Etats-Unis, lors de cette session Lame Duck du Congrès, où notre stratégie est de faire rétablir la loi Glass-Steagall.

Q : Explique-nous ce que vous appelez session « Lame Duck » et quelle est la stratégie de LaRouche pour cette période.

HS : C’est une curieuse institution, typiquement américaine. La session « Lame Duck » est la période qui suit l’élection jusqu’à ce que le Congrès soit confirmé, le 3 janvier. Actuellement vous avez 62 membres du Congrès qui n’ont pas été réélus et qui quitteront le Congrès le 3 janvier, mais entretemps, il y a encore du travail à faire. Il reste un certain nombre de questions à traiter, comme le vote du budget. Ce que les médias et les banquiers tentent de faire est de focaliser le débat sur la nécessité d’un accord pour rallonger les réductions d’impôts de Bush, qui arrivent à leur terme le 1er janvier et qui sont très importantes pour les classes moyennes, mais encore plus pour les contribuables gagnant plus de 250 000 dollars par an.

C’est un faux problème, car beaucoup d’Américains ne sont pas concernés par les réductions d’impôts ; bon nombre d’entre eux ne paient pas d’impôts parce qu’ils n’ont plus d’emploi.

Comme l’a dit Kesha Rogers, cette session Lame Duck, on devrait l’appeler la session Sane Duck – canard en bonne santé ! Pour LaRouche, deux questions doivent y être traitées : 1) Obama doit partir. Le vice-président Biden ou un groupe de membres du cabinet doivent prendre les devants en invoquant le 25e amendement, procédure qui permet de demander au président de la Chambre d’initier la démission du Président en raison de son incapacité à remplir ses fonctions.

Ceci fait, plusieurs congressistes ayant introduit des projets de loi pour rétablir le Glass-Steagall, c’est ce rétablissement qui doit être l’objet de la session, parce qu’il faut mettre un terme à ce système bancaire dysfonctionnel qui ne survit que grâce aux mesures d’assouplissement quantitatif, de renflouement de la Réserve fédérale, et aux millions de milliards de dollars engagés pour protéger la valeur de titres qui n’existent plus, sous la forme de CDS, MBS et CDOS qui ne valent plus rien. C’est avec le Glass-Steagall que nous pouvons mettre fin à tout cela.

Encore une fois, la question est : est-ce possible ? Eh bien, l’alternative est le chaos hyper-inflationniste qui a été déclenché par Bernanke il y a deux ans, et qui a reçu une nouvelle impulsion avec les décisions de la Federal Open Market Commission (FOMC) du 3 novembre, au lendemain de l’élection.

Pour résumer, soit on réussit à mobiliser le peuple américain afin qu’il pousse le Congrès à adopter le Glass-Steagall, soit nous risquons de perdre l’opportunité de sauver un pays de cette explosion hyper-inflationniste. Telle est la stratégie de Lyndon LaRouche pour la session du Lame Duck.

Q : Harley, tu étais en charge des trois campagnes nationales menées par les jeunes du mouvement larouchiste dans ces dernières élections. Ont-elles eu l’impact escompté et compte-on réutiliser cette tactique dans la période à venir ?

HS : L’idée était de mener ces trois campagnes comme une campagne présidentielle. Les trois districts choisis l’avaient été pour des raisons stratégiques : le district de Barney Franck, président de la Commission financière de la chambre, dans le Massachusetts, où Rachel Brown a mené une campagne brillante, celui de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, à San Francisco, affrontée à Summer Shields, et le 22e district aux portes de Houston, avec le centre spatial Johnson, où Kesha Rogers était candidate. Mais ils se sont présentés comme des candidats nationaux, faisant campagne comme Lyndon Larouche l’aurait fait pour une campagne présidentielle.

En l’absence de leadership sérieux, nos trois candidats étaient là pour poser les questions importantes : 1) la démission d’Obama, 2) le rétablissement de la loi Glass-Steagall, et 3) un programme d’investissements massifs dans les infrastructures pour créer des emplois productifs, au cœur desquels le projet Nawapa, mais aussi l’exploration spatiale et la NASA, sur lesquels Kesha Rogers a mis l’accent, du fait que le Président est en train de détruire le programme des vols habités.

Et ces trois jeunes se sont hissés à la hauteur de la situation historique, ils ont pris très au sérieux la nécessité de créer une nouvelle génération de dirigeants. Ces campagnes se sont déroulées exactement de la façon dont Lyndon LaRouche l’avait voulu et j’ai travaillé de près avec lui pour que ça marche. Et ça a marché à merveille. Tous trois sont devenus des dirigeants : la carrière de Barney Franck est finie, Nancy Pelosi aura peut-être appris quelque chose, utilisant ses prérogatives de présidente dans la session Lame Duck pour faire quelque chose de valable à long terme. Enfin, Kesha Rogers a remis au centre du débat toute l’importance de la tradition scientifique et technologique des Etats-Unis, l’optimiste culturel, l’idée que nous pouvons développer des nouvelles technologiques pour résoudre les problèmes auxquels nous devons faire face. On a pu voir, chez les jeunes, un « leadership » qui n’existe pas dans la génération du baby boom.

Avec ces campagnes, nous avons transformé la politique américaine, et cet esprit va désormais s’étendre à travers une collaboration avec ceux qui partagent nos idées en France, en Allemagne ou en Argentine. Cette nouvelle génération de dirigeants devra affronter les questions que la génération des boomers a eu trop peur de traiter, à savoir la question de notre immortalité et de la nécessité de bâtir quelque chose qui aura un impact dans les deux, trois ou dix générations à venir.

Q : Harley, le 17 novembre prochain, tu seras à la tribune d’une grande conférence à Paris, aux côtés de Jacques Cheminade, fondateur de Solidarité et Progrès et candidat aux élections présidentielle de 2012. Le thème de cette conférence est « un coup de poing transatlantique contre l’oligarchie financière ». Quelles valeurs et quels idéaux comptes-tu mettre dans cette alliance franco-américaine, pour remplacer ceux particulièrement désastreux qui l’ont dominée depuis une trentaine d’années ?

HS : L’Alliance transatlantique s’est effondrée à la mort de Franklin Roosevelt car les véritables principes du système de Bretton Woods n’ont jamais été appliqués. Churchill a pris en mains Truman et a réorienté ce processus sur une base totalement différente, de façon à sauvegarder les intérêts de l’empire anglo-vénitien. On a connu des moments, lors des présidences Eisenhower ou Kennedy, où l’on aurait pu revenir vers un système rooseveltien. Mais ces trente dernières années furent une véritable catastrophe. En Europe, les dirigeants sont devenus de plus en plus petits, aux Etats-Unis, à l’exception de Clinton, on a vu se succéder des présidents plus calamiteux les uns que les autres, sans parler de toute la corruption répandue par l’idéologie de la contreculture rock-sexe-drogue.

L’idée d’un « coup de poing transatlantique » est très simple. Les Etats-Unis sont le fruit d’une conspiration européenne remontant à Nicolas de Cues, une conspiration de deux à trois cents ans qui amena la Révolution américaine, un mouvement leibnizien qui s’incarna dans la Constitution américaine et la Déclaration d’indépendance. Notre Révolution n’aurait pas réussi sans l’aide de la Ligue de neutralité armée, mais aussi de la France, qui a joué un rôle très important qu’elle a chèrement payé, car les Britanniques lui ont rendu la monnaie de sa pièce en sabotant le potentiel d’une révolution américaine en France et en organisant la Terreur et la dictature napoléonienne.

Mais la tradition est bien vivace, et elle est anti-oligarchique. Elle se fonde sur des idées qui prennent leur origine dans la Renaissance, l’idée, notamment, que l’homme est une forme spéciale de force créative sur cette planète et que le rôle du gouvernement est de la nourrir et la développer. Les gouvernements doivent ensuite fonctionner comme des nations souveraines, agissant dans l’intérêt des peuples qui s’autogouvernent à travers leurs institutions.

Voilà la tradition que nous devons rétablir, c’est la bataille que Jacques Cheminade mène au sein du système présidentiel français, parce que de Gaulle a représenté un point fort dans l’Alliance transatlantique. Aux Etats-Unis, nous devons rétablir les principes qui ont existé sous Lincoln en tant que républicain et sous Franklin Roosevelt en tant que démocrate. Tout est là.

Propos recueillis par Christine Bierre


[*« Un coup de poing transatlantique contre l’oligarchie financière »
Avec Harley Schlanger et Jacques Cheminade
Mercredi 17 novembre 2010 - 19:00
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