Arrêtons le pillage financier de l’Irlande

vendredi 26 novembre 2010, par Jacques Cheminade

Déclaration de Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle de 2012 en France, aux patriotes irlandais


pdf de la version anglaise de cette déclaration


Paris, le 25 novembre 2010 – Le pillage de l’Irlande par la troïka de vautours financiers de l’Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international est un crime. Je suis de tout cœur avec ceux qui le combattent et j’admire votre résistance au nom de l’indépendance nationale de votre pays et de l’avenir de votre peuple. En vous disant de continuer, de ne pas vous laisser démoraliser ou tromper, je vous garantis qu’ici en France et en Europe, nous vous soutenons pleinement, comme nous soutenons la Grèce et le peuple grec, au nom de la justice d’abord et au nom de notre propre avenir, car l’Irlande et la Grèce ne sont que les premières victimes de ce qui conduira fatalement à une désintégration financière mondiale et à une décomposition politique si l’on ne change pas la donne politique.

Ne vous laissez pas faire ! Il ne s’agit pas d’une erreur qui aurait été commise par l’Irlande, c’est un symptôme d’une crise générale. Partout on renfloue les établissements financiers et les spéculateurs, c’est-à-dire les coupables, et on écrase les peuples, c’est-à-dire les victimes.

Ceux qui imposent cette politique sont les conglomérats d’intérêts financiers de la City et de Wall Street, incarnant la forme actuelle de l’Empire britannique. Il est obscène que ces intérêts prétendent sauver l’Irlande en imposant un cinquième plan d’austérité représentant 4 % du Produit intérieur brut, qui s’ajoute aux 4 % des plans précédents ! Brian Lenihan, votre ministre des Finances, a dû reconnaître que la principale préoccupation de son gouvernement était d’éviter un effondrement du secteur bancaire. Tous les gouvernements européens se comportent de la même façon.

A leur politique qui a pour principe le gouvernement des banques, par les banques et pour les banques, il faut substituer celui d’Abraham Lincoln et de notre Constitution française, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

On vous dira qu’il faut sauver le secteur bancaire européen et l’euro, et qu’on ne peut pas procéder autrement. Ils répètent, comme Margaret Thatcher, qu’il n’y aurait pas d’autre alternative (TINA, There Is No Alternative). C’est faux ! Car en procédant ainsi, l’Empire britannique non seulement détruit les peuples et les économies, mais se détruit lui-même. L’euro et les principaux établissements financiers sont déjà des morts-vivants, trop grands et trop corrompus pour être sauvés. Notre choix est de ne pas nous laisser entraîner dans son étreinte mortelle !

Comment faire ? En rejetant pour toujours le système monétariste dominant, par sa nature même prédateur, pour lui substituer un système de crédit public à taux de change fixes qui assure l’équipement de l’homme et de la nature. Pour cela, la première salve mortelle contre l’Empire britannique doit être la séparation entre banques d’affaires et banques de dépôt, associée à la mise en faillite ordonnée de ceux qui ont perdu au jeu financier. Cela s’appelle un système Glass-Steagall, du nom de la loi votée aux Etats-Unis sous la présidence de Franklin Delano Roosevelt et abrogée successivement en France et aux Etats-Unis à la fin du XXe siècle. C’est ce qui a permis cette folie financière qui aujourd’hui veut écraser l’Irlande. Arrêtons-la ensemble !

Le programme et le combat de Lyndon LaRouche aux Etats-Unis et le mien en France partent de cette initiative. Nous comptons sur nos amis irlandais, dans l’esprit de Theobald Wolfe Tone, d’Arthur Griffith et de Michael Collins, pour mener aujourd’hui l’offensive, sachant que mieux que d’autres, vous connaissez le pedigree de l’ennemi britannique et avez toujours eu le courage de lui faire face. Nous nous sentons ici dans l’esprit du général Hoche en 1796.


GET THE BANKS OFF IRELAND’s BACK !

How many will lose their jobs ? How many die ?

Statement by Jacques Cheminade

Candidate for election to the Presidency of France in 2012

Paris, 25th November 2010 — Ireland is being looted by a wake of vultures : the EU, the European Central Bank, and the IMF. A wake of criminals, perpetrating a criminal act. How many will lose their jobs ? How many die ? I stand shoulder-to-shoulder with those who oppose these vandals, with those who reject that policy in the name of national independence and of your people’s future. Hold fast ! Be deaf to the sirens of demoralisation because you are not alone ! The patriots of France, indeed, the patriots of every European country, support you just as they support the people of Greece. Ireland and Greece are but the first victims in Europe of a rampaging disastrous policy that has already destroyed the Third World, and that, if left unchecked, will smash the entire world’s financial and political structures.

Turn a deaf ear to those who would have you believe that the Irish people are guilty of some heinous sin. It is not so ! The so-called « Irish » crisis is a mere symptom. Look about you ! Everywhere one turns, Governments rush to bail out the offenders who caused the crisis - the financial institutions, the attendant gaggle of speculators - while their victims, the people of the United States and Europe, are being insulted and crushed.

The actual policy-makers are to be found in the City of London and in Wall Street, which together are the latest incarnation of the British Empire. How indecently they claim to « save » Ireland by slamming down a fifth austerity plan, representing 4% of GNP, over and on top of the 4% of the earlier plans ! How many will lose their jobs ? How many die ? Finance Minister Brian Lenihan has baldly owned that his Government’s only real concern is to try and stave off a banking collapse. In that, his conduct is no different from that of the other European Financial Sages who ape Margaret Thatcher as they whine « There is No Alternative ». Rubbish ! Why should we save the Euro and the Banks, institutions rotten to the core, a Moloch into whose bonfire the peoples of Europe are being tossed !

Here we have Government of the Banks, by the Banks and for the Banks. Let us rather adopt that of President Abraham Lincoln, that also appears as Article 2 of the Constitution of the Fifth Republic of France : « Government of the People, by the People and for the People ».

What is to be done ? The British Empire, that rests today on its world-wide power over the deregulated money markets, must be destroyed. And with it, once and for all, destroy monetarism ! The present deregulated British system must urgently be replaced by a fixed-exchange rate system of public credit, which credit can then be invested in the physical economy – industry, infrastructure - and improving nature. To achieve that, a firewall must swiftly be erected to protect the deposit banks from the merchant banks, while placing the wild-eyed speculators into organised bankruptcy. That is precisely what Franklin Delano Roosevelt did, with the Glass-Steagall Act (1933), recklessly abrogated in the USA in 1999, thirteen years after similar legislation was no-less-recklessly abrogated in France. The very financiers who pulled strings to do so have unleashed the madness that is destroying Ireland today !

A new Glass-Steagall Act lies at the heart of Lyndon LaRouche’s programme and campaign in the USA and mine in France. In the spirit of Theobald Wolfe Tone, Arthur Griffith and Michael Collins, we look to our Irish friends to go on the offensive. No-one better knows the British Empire than you, and no-one has shown more courage in facing it down. As for we French, we recall the spirit of General Hoche in 1796.