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LaRouche : Si Sharon persiste, Bush doit geler tout financement d’Israël

jeudi 25 septembre 2003

Le 16 septembre, l’administration Bush a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité appelant Israël à retirer sa menace d’expulser le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Cette décision américaine faisait suite à une déclaration publique du vice-Premier ministre israélien Ehud Olmert, selon laquelle l’assassinat d’Arafat était « sans aucun doute une des options » du gouvernement Sharon. Le 19 septembre, l’Assemblée générale de l’ONU a condamné à 133 voix contre 4 (Israël, Etats-Unis, Iles Marshall et Micronésie) cette menace proférée par le gouvernement israélien. Tous les pays membres de l’Union européenne ont voté le texte, bien que la Grande-Bretagne et l’Allemagne se soient abstenues lors du vote au Conseil de sécurité.

Selon des sources dignes de foi, Sharon planifie un raid militaire massif dans la Bande de Gaza début octobre, comme « alternative » - provisoire - à l’assassinat d’Arafat, au cas où les pressions internationales, surtout de la part de l’administration Bush, rendraient cet assassinat politiquement trop coûteux pour le gouvernement Sharon.

Le 15 septembre, Lyndon LaRouche a déclaré : « Si Sharon persiste ne serait-ce qu’à parler de l’expulsion ou de l’assassinat du président dûment élu de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, le président Bush devrait immédiatement signer un Ordre exécutif gelant tout financement d’Israël. Seule une action forte de ce genre, annoncée publiquement et sans délai, constituerait une réponse suffisante aux dernières actions et menaces criminelles émanant du gouvernement Sharon. Au lieu de défendre les véritables intérêts de l’Amérique, le Président harcèle de petits Etats, tout en rampant chaque fois que Sharon ouvre la bouche. Certes, les Etats-Unis ne peuvent pas dicter leur politique à Israël, mais ils peuvent certainement prendre des mesures décisives si Israël adopte un comportement défiant le cadre des relations internationales et des intérêts américains fondamentaux dans la région du Moyen-Orient. La suspension de toutes les aides gouvernementales américaines et de tous les liens économiques avec Israël est un mode d’action approprié, que le Président peut mettre en oeuvre d’un trait de plume . »

Le grand quotidien israélien Yediot Aharonot du 14 septembre avertit que dès le prochain attentat terroriste d’envergure, Sharon réunira son cabinet et annoncera qu’un commando est en route pour assassiner Arafat ; le cabinet aura alors un quart d’heure pour décider de la poursuite ou de l’arrêt de l’opération. Dans ces circonstances, sa décision ne fait aucun doute. Dans le Ha’aretz du 17 septembre, le commentateur militaire israélien Ze’ev Schiff estime pour sa part qu’un consensus s’est instauré au sein de l’establishment de sécurité israélien en faveur de l’assassinat d’Arafat car, exilé, celui-ci serait plus dangereux qu’assiégé dans son quartier général. Seul le chef du renseignement militaire, le général Ze’evi Farkash, s’y opposerait. Toujours selon Schiff, cette décision a été prise bien que l’on soit pleinement conscient de ses conséquences, à savoir la destruction de la feuille de route et le déclenchement d’un bain de sang qui s’étendra à Israël même.

Lors d’une conférence de presse avec le roi Abdallah II de Jordanie à Camp David, le 18 septembre, le président Bush a déclaré qu’Arafat était un « dirigeant raté » et un obstacle à la paix. Deux jours plus tard, LaRouche a posé la question suivante : « Bush ne comprend-il pas que toute action israélienne contre Arafat fera exploser tout le Moyen-Orient, créant une situation encore plus insupportable pour les 150 000 soldats américains stationnés en Irak ? » Répondant de la même manière aux rumeurs sur l’invasion israélienne de la Bande de Gaza, il a réitéré son appel lancé le 15 septembre, demandant la suspension de toute aide financière à Israël si Sharon persiste dans ses menaces. Pour LaRouche, la même approche devrait s’appliquer si Sharon envahit Gaza : on coupera tout flux financier, y compris les garanties de prêt, à Israël.