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Le bulletin du naïf, ou histoire d’une déception

mercredi 16 février 2011

Il parcourt le monde depuis vingt ans, donnant la parole à tous les exclus, humiliés, exploités, ouvrant les cœurs et les esprits dans sa fameuse émission « Là-bas si j’y suis », diffusée sur France Inter chaque jour.

Le pouvoir a tenté de faire taire ce grand journaliste qu’est Daniel Mermet, en basculant son émission de 17 à 15 heures en 2006. Les nombreuses protestations n’y ont rien changé. Des milliers d’auditeurs quittant leur travail à 17 heures ne purent plus l’écouter. Précisons que chaque émission commence par la diffusion, durant 15 minutes, des messages laissés par les auditeurs.

Confiante, j’ai proposé à M. Mermet, le 17 septembre 2010, un reportage sur les jeunes militants de Solidarité et Progrès. Sans réponse, je me suis rendue à Concarneau le 17 janvier 2011, où l’un de ses collaborateurs, François Ruffin, donnait une conférence. La suite est là, dans le message laissé sur le répondeur de Daniel Mermet le 19 janvier… message non diffusé à ce jour :

« Bonjour Monsieur Mermet. J’ai traversé la Bretagne ce 17 janvier pour voir un de vos journalistes, F. Ruffin, et lui demander pourquoi vous n’avez pas répondu à ma proposition du 17 septembre 2010 de réaliser un reportage sur les jeunes militants du parti de Jacques Cheminade, Solidarité et Progrès, qui vivent leur idéal comme un sacerdoce, et sont, par là même, exemplaires à plus d’un titre.

Réponse de M. Ruffin : "Les partis politiques ne font pas l’objet des émissions de Là-bas si j’y suis ." Pourtant, il n’y a pas si longtemps, j’ai écouté un reportage sur les jeunes militants communistes !

Au cours de la conférence de M. Ruffin, Alexandre Noury a posé une devinette : Quel candidat aux présidentielles de 1995 a dit : "Cette élection se déroule à un moment tragique de notre histoire face à un cataclysme mondial. Les autres mentent. Je parle au contraire de cette réalité fondamentale : un cancer financier prolifère dans le monde et détruit le cœur de l’économie. Nous sommes au cœur d’une dépression"  ?

F. Ruffin a répondu assez bas "Jacques Cheminade" , puis plus fort : "C’est de la retape" . Joli mot, n’est-ce pas ? Pourtant lui, un peu plus tard, dira qu’il vote à la gauche de la gauche au premier tour et au second, pour les socialistes ! N’avait-il pas rédigé pour le Fakir un excellent article sur la destruction du programme mis en place par le Conseil national de la Résistance, destruction assurée tant par les socialistes que par la droite ! Où est Jacques Cheminade dans tout ce tintamarre d’impuissance ? Lui qui a prévu avant tout le monde la crise actuelle, qui dénonce les mêmes injustices que vous et qui a peut-être le tort de proposer des solutions concrètes permettant de sortir de la crise par le haut.

J’espère vivement que vous, M. Mermet, aurez le courage de redonner la parole à un homme honnête et lucide qui subit l’omerta des médias depuis trop longtemps.

Par avance, je vous remercie si, au moins, vous passez ce message. »

Monique GUY (Saint-Brieuc)