Cantonales : La Bretagne doit dire non aux éoliennes, oui au nucléaire !

samedi 26 février 2011


Suite au « non » du Conseil régional de Bretagne au projet « Flexblue » de la DCNS, David Cabas et Lilian Renault, candidats dans les cantons de Rennes-Nord et de Ploërmel (Morbihan), ont publié le communiqué suivant :


Si nous voulons redonner à la Bretagne la dynamique de développement qu’elle a connue par le passé, il va falloir lui procurer tous les atouts pour qu’elle redevienne une région industrielle de pointe. Le passage à l’idéologie postindustrielle des années 70-80 a mené à la financiarisation et à l’avènement d’une économie de services. La Bretagne, même si elle reste un pôle industriel majeur en France, n’est plus que l’ombre d’elle-même : des côtes qui voient leur population doubler ou tripler en été, et un intérieur quasi-désert, isolé, fui par une population en manque de travail, d’accès aux soins, de vie.

Sans tissu industriel local, pas de travail, pas de produits de qualité, pas de qualifications. Les petits boulots de l’économie de services ne sont qu’un pis-aller intenable sur le long terme. Le récent lancement de la marque « Bretagne » par le Conseil régional est une farce coûteuse (entre 250 000 et 450 000 euros) qui, censée promouvoir la production bretonne en France et à l’étranger, ne règlera pas le problème du chômage de masse qui touche les jeunes et les plus de 50 ans.

Nous militons donc pour une relance générale de l’économie de production, permettant d’équiper l’homme et les territoires, pour que le monde de demain ne soit pas l’Egypte de Moubarak ou la Tunisie de Ben Ali – une main-d’œuvre exploitée.

Or, si nous voulons de l’industrie, il nous faut de l’énergie. Beaucoup d’énergie. Car la Bretagne, qui ne produit que 8 % de l’électricité qu’elle consomme, fait partie des régions les plus fragilisées électriquement et donc les plus vulnérables à un black-out. Répondre à cela par les plans d’« austérité citoyenne » EcoWatt et Virevolt est le comble du ridicule.

La politique énergétique du Conseil régional s’avère donc, de ce point de vue, catastrophique. Eoliennes, éoliennes, éoliennes, on n’entend plus que ce mot par toute la Bretagne. Eoliennes terrestres autour du Mont Saint-Michel (qui risque ainsi d’être déclassé du patrimoine mondial de l’humanité), éoliennes offshore (venant dénaturer les paysages de la Baie de Saint-Brieuc) et même, maintenant, éoliennes flottantes (projet au large de l’île de Groix).

Or, contrairement aux idées reçues, le vent, qui n’est que du vent, ne peut être considéré comme une énergie renouvelable. Une éolienne demande en effet dix ans avant de restituer l’énergie qui fut nécessaire à sa production. De plus, elle s’arrête de tourner en période de grand froid ou de grosses chaleurs – c’est-à-dire aux moments où on en aurait le plus besoin –car les températures extrêmes se produisent lors des phénomènes météorologiques anticycloniques. Pas de vent, pas d’électricité ! Trop de vent, même problème ! Et si l’on pense qu’une masse de 100 mètres de haut et de 200 tonnes de métal (plus 700 tonnes de béton pour les fondations d’une éolienne de puissance moyenne, et jusqu’à 100 kilos de terres rares extraites en Chine dans des conditions destructrices pour l’environnement) est « écologique », c’est qu’il y a un problème quelque part !

Cette frénésie éolienne a pu prendre son envol surtout parce que l’Etat force EDF à racheter le KWh ainsi produit au quadruple de son prix réel, et au final c’est donc nous, les contribuables, qui payons la différence.

L’idée en vogue, dans tout ce débat, est la création d’un nouveau bassin d’emplois grâce aux futures industries de production éolienne bretonne. Certes, si les Shadoks passaient allègrement leur temps à pomper, faudra-t-il que les Bretons s’époumonent à souffler pour faire tourner leurs éoliennes ?

La Bretagne, donc, si elle veut gagner le droit au développement à long terme, doit se mettre à la pointe du nucléaire ! Or, si l’on veut aller dans cette direction, c’est tout un lobby écologiste qu’il faut affronter. L’opposition est déjà forte contre la construction de la ligne à très haute tension qui délivrera l’électricité générée par le futur EPR de Flamanville.

De plus, le Conseil régional, sur proposition du groupe Europe Ecologie-Les Verts-UDB, a bêtement voté le refus d’installer à l’avenir des unités Flexblue au large des côtes bretonnes. Le Flexblue, dont le concept vient d’être dévoilé par la DCNS, est une mini-centrale nucléaire (maximum 250 MW) embarquée dans un sous-marin, qui, posé sur les fonds marins à quelques kilomètres des côtes, pourrait fournir l’électricité nécessaire à une ville comme Brest (située en bout de chaîne du transport électrique breton, c’est la grande ville la plus vulnérable lors d’un pic de consommation d’électricité).

Les petits réacteurs nucléaires à haute température de quatrième génération (tandis que l’EPR, présenté habituellement comme le fin du fin technologique, est en retard d’une génération) à sécurité intrinsèque, sont également une piste qui représenterait un bon appoint pour la Bretagne. Il est regrettable, de ce point de vue, que l’Afrique du Sud, leader mondial de la recherche sur les réacteurs à lits de boulets, ait abandonné son programme, privilégiant le financement de la Coupe du monde de football…

Aujourd’hui, seul le nucléaire est capable de générer des densités d’énergie suffisantes pour engendrer les actions qui nous permettront d’aménager le monde de demain. Faire vivre trois millions de Bretons avec du vent, autant s’épuiser à souffler dans un vieux biniou crevé ! Breton à la tête dure, ton avenir est dans l’atome !


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