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Helga Zepp-LaRouche : Deutsche Bank, un petit exemple de mentalité criminelle

jeudi 28 juillet 2011, par Helga Zepp-LaRouche

Par Helga Zepp-LaRouche, Présidente de notre parti frère Bürgerrechtsbewegung Solidarität (mouvement des droits civiques Solidarité) (Büso)

Il fallait oser ! Dans une lettre à ses clients (ci-dessous), la plus grande banque allemande, Deutsche Bank, fortement impliquée dans la spéculation à haut risque (Son PDG Joseph Ackermann exige un retour sur investissement annuel de 25%) et incontestablement à l’origine d’une inflation grandissante, leur propose des produits financiers spéculatifs pour se mettre à l’abri de… l’inflation !

Et ceci au moment même où la Banque centrale européenne (BCE), transformée en « bad bank » avec au moins 77 milliards d’euro d’actifs toxiques dans ses comptes, est contrainte à relever ses taux de 0,25 % à 1,5 % pour contenir une poussée inquiétante de l’inflation.

Le vrai problème, c’est que les agences de notations ont maintenant attribué le statut d’actifs toxiques aux obligations d’Etat de la Grèce et du Portugal, et que la moindre augmentation de ces taux d’intérêts signifie pour ces Etats que le service de leurs dettes sera encore plus coûteux.

Jeremy Warner du Daily Telegraph a parfaitement raison lorsqu’il écrit, que nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation comparable à celle qui a eu lieu après la chute de Lehmann Brothers, AIG et Merryll Lynch, à la différence près que ce ne sont plus seulement des banques qui menacent de s’effondrer mais des pays entiers. Et il a aussi raison en affirmant que les politiques européennes revêtent de plus en plus l’apparence d’une folie monétaire.

Dean Andromidas de l’Executive Intelligence Review (EIR) a demandé à Jean-Claude Trichet, lors d’une récente conférence de presse, ce qu’il pensait de l’utilisation massive de gaz lacrymogène par la police d’Athènes contre les milliers de manifestants le 29 Juin 2011 : « J’aimerais savoir si vous pensez réellement que cette politique peut être maintenue au regard de la résistance que montre actuellement la Grèce et de la résistance très probable du Portugal et de l’Espagne. Cette question ne vous semble-t-elle pas plutôt préoccupante ? »

Trichet répliqua sèchement que les politiques d’austérités en Grèce seront mise en place coûte que coûte, quelque soit la quantité de gaz lacrymogène qu’il faudra utiliser !

Il devient encore plus limpide à quel point ceux qui préconisent ces plans de renflouements ont perdu le contact avec la population et leur bien-être lorsqu’on prête attention à la réponse émise sous forme de question par Ulrich Häde, le plénipotentiaire du ministère des Finances, aux deux plaintes déposées contre le système de sauvetage des Etats insolvables, (en réalité des banques bien sûr) lors des auditions publiques.

Celui-ci a répondu sarcastiquement aux plaintes déposées faisant état que seuls 7 des 200 économistes allemands étaient en faveur des plans de renflouement, demandant si quelqu’un en Allemagne avait réellement souffert à cause des renflouements bancaires : « Où sont les citoyens protestants dans les rues de Brême et de Berlin, où sont ils donc ? »

Le 8 juillet, dans le quotidien FAZ, le professeur émérite Peter Graf Kielmannsegg a même averti que les élites européennes auraient pour stratégie de se servir de la crise pour imposer de force une union politique et économique : « L’idée qui est à l’origine de cette stratégie, qui veut que l’Europe ne soit qu’un projet élitiste ne pouvant voir le jour en tant que projet élitiste, atteint ici son paroxysme, et mène à une fin des plus dangereuses.

Aussi vrai soit-il que les élites politiques ont toujours joué un rôle prépondérant dans la construction européenne, il n’en demeurerait pas moins fatal pour elles de rentrer dans l’histoire en imposant aux populations, par une espèce de coup d’Etat, le fédéralisme européen.

Dans le cas de l’UE, ce sont presque tous les traités sur lesquels le consentement originel était fondé, qui sont, à présent, tombés en lambeaux. Des élites qui ne comprennent pas à quel point ils ont déjà perdu en confiance et qui affirment encore qu’ils peuvent continuer de la même manière parce qu’ils se croient inattaquables dans leurs cartels, peuvent infliger au projet européen des dégâts irréparables. Le développement européen est arrivé au stade où il faut se poser des questions constitutionnelles fondamentales ainsi que des questions fondamentales sur l’image dont on dispose auprès des peuples participants. »

En réalité, ce projet politique est le résultat de manipulations conscientes et d´intrigues. Comme c’est maintenant connu de tous, Jacques Attali, dans un discours sur la crise de l’Euro lors d’une réunion avec Ségolène Royal, a reconnu que la crise n’était pas simplement prévisible, mais en réalité envisagée depuis longtemps pour parvenir à « une fédération européenne budgétaire » : « tous ceux qui, comme moi, font partie des privilégiés qui ont pu tenir la plume pour écrire les premières versions du Traité de Maastricht, on s’est bien engagé à faire en sorte que sortir ne soit pas possible. On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui permet de sortir. Ce n’est pas très démocratique mais c’était une grande garantie pour rendre les choses plus difficiles, pour nous forcer d’avancer. »

Dans une réunion privée des plus grands banquiers français, on évoque déjà le fait que la plus grande catastrophe financière est encore à venir, en 2012, et qu’on sera alors contraint de boucher l’énorme trou budgétaire avec des coupes sans précédent dans le système de santé, ainsi que dans les retraites et les salaires.

Les citations que nous mentionnons ici et qui pourraient encore être complétées par une liste très longue, ne démontrent pas seulement la bêtise de ces élites européennes mais aussi leur intention malfaisante. Leurs stratégies ne peuvent en aucun cas se concilier avec l’intérêt général des citoyens.

Au congrès américain, il y a un grand élan pour rétablir la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires qui se réfère à la tradition rooseveltienne de la loi Glass-Steagall. Si cette loi est votée dans les semaines à venir - et l’existence des Etats-Unis en dépend - alors nous devrons également faire le premier pas en réintroduisant la loi Glass-Steagall en Europe. En même temps, il faut que l’Allemagne reprenne le contrôle de l’émission de sa monnaie et sa souveraineté économique.

Soutenez le Büso et battez-vous à nos cotés pour que chacun puisse avoir un avenir !

Lettre de Deutsche Bank


Papier avec l’entête Deutsche Bank, le 30 Juin 2011,

Activez-vous dès maintenant – et soyez sure de pouvoir payer à l’avenir vos courses hebdomadaires sans vous faire le moindre souci.

Très chère Madame XXXXXX,

Vous êtes-vous déjà une seule fois posé la question de savoir ce que vous pourriez encore vous offrir dans le futur ? Un café ou du pain à plus de 20 euros, un paquet de gâteaux secs pour 11 euros ou un paquet de chips pour 7 euros : voir apparaître des prix aussi exorbitants sur vos tickets de caisse reste pour le moment purement hypothétique mais cela deviendra sans doute une réalité dans 50 ans.

Il est temps d’agir de manière appropriée, même si ce futur vous semble encore très lointain. En effet, le problème de l’augmentation des prix pourrait même s’aggraver pour vous. A la fin de l’année, les intérêts pour le plan prévoyance retraite vont chuter de 2,25 % par an, à 1,75 par an – un changement de réglementation qui aura des conséquences non négligeables. Au cas où vous n’agiriez qu’à partir de l’année 2012, alors encore moins d’argent sera à votre disposition ultérieurement avec ce même plan d’épargne.

C’est pourquoi, nous voulons encore cette année vous parler de votre futur. Ensemble nous assurerons avec la Deutsche Bank et ses 5 étoiles pour l’épargne retraite, que vous puissiez encore vous offrir ce que vous voudriez plus tard. N’attendez pas un instant pour rentrer en contact téléphonique avec nous pour fixer un rendez-vous avec nos conseillers de la Deutsche Bank ou rendez-nous visite directement au Centre d’investissement et financier.

Nous nous en réjouissons d’avance !

Avec nos plus sincères salutations
Kerstin Hoger, dirigeante du Investment and FinanzCenter

PS : Évaluez dès maintenant le prix de vos achats hebdomadaires futures (…)


TICKET DE CAISSE DU 30 JUIN 2061


  • Café (200g) : 21,22 euros
  • 10 Pains ou baguettes : 21,03 euros
  • Biscuits de première catégorie (500g) : 11,72 euros
  • Chips pepperoni épicés (175g) : 7,02 euros
  • Pommes de terre (2,5kg) : 14,94 euros
  • Miel “fleur du soleil” (500g) : 16,73 euros
  • Poivre (60g) : 12,67 euros
  • Marmelade cerises d’été (250g) : 11,36 euros
  • Escalope de veau (prix/kg) : 89,33 euros
  • Vin mousseux (0,75 cl) : 31,48 euros
  • Boisson énergétique (250ml) : 5,23 euros
  • Gel-stylé ultra fort (150ml) : 5,83 euros
  • TOTAL : 246,36 euros

En vous remercions de votre achat !