Brèves

Election présidentielle de 2002 : Nicolas Miguet condamné pour diffamation publique envers Jacques Cheminade

mardi 8 juillet 2003

Par jugement du 29 avril 2003, le Tribunal correctionnel de Paris (Chambre de la presse) a condamné M. Nicolas Miguet, directeur de publication du magazine L’Hebdo, à payer la somme de 7500 euros à titre de dommages-intérêts, pour avoir diffamé publiquement Jacques Cheminade. La nature diffamatoire des propos tenus par M. Miguet contre Jacques Cheminade pour dissuader les maires de parrainer sa candidature à l’élection présidentielle du 21 avril 2002 se trouve ainsi établie ; mieux encore, le tribunal a souligné la « mauvaise foi caractérisée » du diffamateur.

Evidemment, ce jugement ne permet pas de refaire l’histoire. L’on imagine en effet l’impact qu’aurait eu la dénonciation publique par le candidat Cheminade, en avril 2002, de l’effondrement du système financier et monétaire international, et du risque d’aventures militaires menées aux Etats-Unis par les faucons de l’administration Bush ! Cependant, il a pour mérite de rétablir les faits et de prouver aux maires qui ne se sont pas laissés intimider qu’ils ont eu raison de manifester leur courage.

Les calomnies de M. Miguet

Il est ici utile de rappeler exactement ce qui s’est passé en février-mars 2002, pour exposer des pratiques qui ne devraient pas avoir lieu dans notre pays. A ce moment-là, les militants soutenant la campagne de Jacques Cheminade commençaient à organiser la collecte des formulaires officiels de parrainage des grands électeurs. Le 20 février, L’Hebdo, un journal appartenant à Nicolas Miguet - alors lui aussi candidat à la candidature, ce qui constitue une circonstance aggravante - publiait un article intitulé « Maires sous l’influence d’une secte », prétendant que M. Cheminade « anime un mouvement classé comme secte par le rapport parlementaire (...) et plusieurs fois mis en cause par la justice ». Les maires acceptant de soutenir sa candidature devaient « s’attendre au pire (...) à une vérification approfondie de leur situation sous tous les angles et à des dénonciations publiques via les journaux locaux. Les députés concernés promettant » une vigilance sans défaut « à leur endroit (...) cinq ans sans subventions sont assurés ». Le 6 mars, Miguet récidivait, annonçant de façon grandiloquente que « l’énarque Cheminade pourrait faire le grand malheur des maires qui lui ont naïvement accordé leur signature. La mission anti-secte vient de confirmer nos informations d’il y a deux semaines : leur situation personnelle sera épluchée sous toutes les coutures, au plan des sectes bien sûr, mais aussi à titre personnel. Une large contre-publicité leur est assurée ! »

Enfin, le 20 mars 2002, sous le titre « Cheminade et son casier », Miguet accusait le candidat d’avoir « Un très lourd casier judiciaire comme profession de foi » et le 27 mars, annonçait : « Cheminade renonce (...) avec la réputation sulfureuse que traîne son parti Nouvelle Solidarité ».

M. Miguet avait fait parvenir gratuitement sa publication à pratiquement tous les grands électeurs de France, ce que nous découvrîmes progressivement en appelant tous les maires intéressés !

Résultat, sur les 540 maires qui s’étaient engagés sur l’honneur avant fin février à parrainer la candidature de M. Cheminade, seuls environ 360 avaient tenu leur promesse à la mi-mars. Si une vingtaine parmi les 180 défaillants revinrent sur leur décision de retrait, et une autre vingtaine de « nouveaux » apportèrent alors un soutien de dernière heure, nous ne parvînmes à réunir finalement que 406 signatures sur les 500 exigées.

Mensonge absolu

L’on peut comprendre que certains maires aient pu croire ces affirmations, assénées avec un tel aplomb. Cependant, l’examen de l’affaire a bien prouvé que tout était faux. Tout. Le classement du mouvement de M. Cheminade « comme secte » dans « le rapport parlementaire » n’existait que dans l’imagination malveillante de M. Miguet, tout comme les menaces des « députés », de « l’administration » ou de la « mission anti-secte ». Le casier judicaire de M. Cheminade était, et reste, bien entendu, vierge. M. Cheminade a dû lui-même le communiquer au tribunal, à titre de « preuve contraire », ainsi que le rapport parlementaire sur les sectes, alors que M. Miguet n’était pas capable de communiquer quoi que ce soit pour justifier ses accusations !

La leçon, pour les maires crédules qui ont renoncé à soutenir la candidature de M. Cheminade, est qu’ils doivent toujours juger par eux-mêmes, en vérifiant leurs sources. Le Tribunal l’affirme avec une clarté peu commune, « qu’en effet, la réitération, dans trois numéros successifs ou proches [de L’Hebdo, ndlr], des attaques injustifiées menées contre M.Cheminade, témoigne d’une mauvaise foi caractérisée, excédant la liberté d’expression particulière, reconnue, il est vrai, entre candidats concurrents en période électorale, mais à la seule fin d’une complète information des électeurs, absente, ici, des préoccupations de L’Hebdo qui s’est livré, au contraire, à une dénaturation de cette information. »

Conclusions

Les principales conclusions à tirer de cette affaire nous semblent les suivantes :

  1. Pour rétablir l’honneur et la considération de M. Cheminade, ainsi que l’utilité que sa candidature et sa parole peuvent représenter pour la vie politique de notre pays, les grands électeurs qui ont signé pour lui - les 406 qui ne se sont pas laissés intimider - devront recommencer en 2007 ; et il sera tout pardonné à ceux qui sont revenus sur leur engagement pourvu que, rassurés, ils reviennent en 2007 à leur décision initiale. Talleyrand disait lui-même un jour : « Méfiez-vous du premier mouvement, c’est le bon. »
  2. M. Cheminade adressera très bientôt une lettre de remerciements à ceux qui ont eu le courage de le soutenir et rassurera les défaillants en leur communiquant la décision du tribunal.
  3. Compte-tenu de la manipulation des informations qui règne partout, dans ce cas bien prouvée, nous recommandons à ceux qui nous lisent de s’abonner à Nouvelle Solidarité et de le faire lire à leurs amies et amis.
  4. Il convient enfin de réfléchir aux raisons qui ont pu pousser M. Miguet à lancer cette opération contre M. Cheminade, qui ne l’avait jamais rencontré ni critiqué. Il ne s’agit donc pas d’une animosité personnelle, mais d’autre chose. Quoi ? Nous sommes convaincus que la torpille lancée contre notre campagne provient d’un navire de guerre croisant bien au-delà des eaux normandes de L’Hebdo, simple port d’attache local. M. Cheminade était un « petit candidat » par les moyens dont il disposait mais un « grand » par les idées. C’est ce qu’il aurait pu dire et faire connaître qui a été torpillé. En tout état de cause, cela aura été l’hommage - avec de gros moyens - du vice rendu à la vertu. Nous espérons qu’en 2007, et bien avant, avec notre mouvement de jeunes larouchistes, nos idées de justice et la cause de l’homme prévaudront contre les oligarchies financières, en offrant à notre pays un horizon politique bien plus vaste et bien moins nauséabond.