Curiosity et le futur système de défense stratégique contre les astéroïdes

lundi 20 août 2012

Lors de l’émission « Weekly Report » du 15 août, l’économiste Lyndon LaRouche et son équipe de jeunes chercheurs ont discuté de manière plus détaillée de la menace que posent les astéroïdes pour notre planète et pour notre voisine, Mars. Nous reprenons ici quelques éléments clé de cette discussion.

Ben Deniston : Comme nous l’avons évoqué la semaine dernière, une présence humaine en orbite terrestre et martienne est un premier pas essentiel pour pérenniser l’existence de l’Homme dans l’univers. En tenant compte du parcours de notre système solaire dans la galaxie, comme nous l’avons montré à plusieurs occasions, la seule manière pour l’homme de garantir son existence et celle des autres formes de vie terrestre est de se rendre maître de l’ensemble de la région intérieure du système solaire.

Mars est la première cible évidente. Cela implique que l’homme prendra la responsabilité de toute la région s’étendant de notre orbite terrestre à celle de Mars. Ce sera la première étape pour assurer notre protection et celle de nos co-passagers face à une menace capable, comme cela est arrivé à de multiples occasions dans l’histoire de notre planète, d’exterminer des espèces vivantes en masse.

En étendant ce que nous appelons nos capacités sensorielles synthétiques, ainsi que les capacités de notre esprit à comprendre et percevoir cet environnement comme un tout, d’une manière qui n’était pas envisageable par le passé, nous pourrons mettre en place un premier système d’alerte et nous doter des capacités permettant de mieux maîtriser ces processus.

Ceci nous amène au projet de Défense stratégique de la Terre que nous avons déjà mis de l’avant, et qui constituerait un premier pas dans cette direction. Il est clair que les nations devront coopérer entre elles pour prendre cette menace au sérieux.

Voyons maintenant comment nous pourrons mettre en place un tel système, en déployant à travers le système solaire l’instrumentation nécessaire.

Figure 1

Voici tout d’abord une représentation classique, très rudimentaire, de l’intérieur de notre système solaire. (Figure 1)

La région sur laquelle nous voulons nous concentrer est celle où se trouve la ceinture d’astéroïdes, située entre les orbites de Mars et Jupiter.

C’est l’endroit où Kepler avait déjà constaté, selon sa conception harmonique du système solaire, qu’il manquait une planète, et où il avait prévu que quelque chose devait nécessairement se trouver (de la même manière que Mendeleïev avait prévu l’existence d’éléments chimiques inconnus à son époque après avoir constaté la présence de trous dans son tableau périodique).

Gauss, reprenant les travaux de Kepler, put ainsi par la suite découvrir cette véritable discontinuité dans notre système solaire, connue aujourd’hui comme étant la Ceinture d’astéroïdes.

Figure 2

La (figure 2) montre la population la plus dense de ces objets, telle que recensée en 2006, mais si nous y regardons de plus près, ça devient plus compliqué.

Les objets en blanc représentent la ceinture principale, où se trouve la plus grande densité.

Mais à l’extérieur de celle-ci il y a d’autres populations significatives, représentées ici en vert, en bleu et en rouge.

Figure 3a

Celle qui nous inquiète le plus est constituée de ce que nous appelons « objets géocroiseurs », ceux qui sont proches de la Terre. (Figure 3a)

Leurs orbites diffèrent considérablement de celles de la ceinture principale, car elles sont assez semblables à celle de la Terre. Trois types en particulier sont montrés ici (bleu, rouge et vert) (Figure 3b), constituant trois classes d’astéroïdes géocroiseurs.

Ces objets sont en orbite autour du Soleil mais leur trajectoire les amène à croiser celle de la Terre, et lorsque notre planète passe au moment où l’un d’entre eux traverse son orbite, nous avons un impact.

Figure 3b

Cette classe d’objets a été étudiée avec beaucoup d’attention, car nous cherchons à les répertorier tous, de manière à savoir où ils se trouvent à tout moment, et pour pouvoir prédire leur orbite et les surveiller en conséquence.

Nous retrouvons dans cette classe d’une part des objets massifs, d’un diamètre de dix kilomètres, de la taille du Mont Everest, comme celui qui a frappé la Terre il y a 65 millions d’années, avec des conséquences dévastatrices.

Ces objets ne font pas que tomber, ils foncent sur nous avec une vitesse de 32 000 à 50 000 km/h, et nous savons que c’est arrivé plusieurs fois dans le passé.

Heureusement que ces événements sont assez rares, séparés par des intervalles de quelques centaines de millions d’années. Mais il y a beaucoup plus d’objets de taille plus modeste, et ceux-ci peuvent affecter des régions significatives, avec des effets catastrophiques.

Figure 4

Dans la figure suivante, (Figure 4) nous voyons changer, lorsque nous montons d’en-bas à droite vers la gauche, la taille des astéroïdes et la fréquence des impacts. On voit qu’il y a beaucoup plus de petits objets que de grands.

La ligne rouge représente une estimation du pourcentage de ceux que nous croyons avoir découverts selon les différentes tailles d’objets. Ainsi, nous pensons avoir découvert, en bas à droite, la plupart des objets de grande taille (plus de 90 % d’entre eux) car ils sont plus faciles à détecter. Mais lorsqu’ils deviennent de plus en plus petits, il y en a de plus en plus. Nous n’avons presque pas répertorié les plus petits. Ces derniers ne sont toutefois pas sans danger. L’astéroïde de Tunguska (qui est tombé en Sibérie en 1908 et a rasé une vaste zone) avait un diamètre de seulement 30 à 50 mètres. Un objet comme celui-ci pourrait rayer de la carte une région métropolitaine majeure, comme la Baie de San Francisco par exemple.

Ceci (figure 5) est le résultat d’une étude récente, montrant les astéroïdes selon leur taille et le pourcentage que la NASA estime avoir découvert, les parties vertes représentant ceux que nous n’avons pas trouvés.

Figure 5

Pour les objets de 300 à 500 mètres de diamètre, nous pensons en avoir découvert la moitié, alors qu’un seul d’entre eux peut affecter tout un pays ou un petit continent. Pour ceux d’une taille de 100 à 300 mètres, nous n’en avons peut-être répertorié que 10 %. Pour les objets inférieurs à 100 mètres de diamètre, nous n’avons même pas une estimation précise de leur nombre. Certains pensent qu’il y en a près d’un million, d’autres pensent qu’il y en a beaucoup plus. Gardons à l’esprit que nous parlons toujours des astéroïdes géocroiseurs et que celui qui est tombé à Tunguska ne faisait que 30 à 50 mètres de diamètre.

Plusieurs chercheurs s’appliquent à affiner les estimations, déterminer lesquels posent un danger potentiel, mais il reste encore beaucoup à faire.
Nous parlons pour l’instant de répertorier les objets, mais qu’allons-nous en faire ? Comment aller à leur rencontre et les détourner de leur orbite, ou les faire exploser, le cas échéant ? Quelle méthode allons-nous utiliser ? C’est là un tout autre genre de questions, alors que nous n’avons même pas encore un véritable recensement de leur nombre.

Pour cela, nous avons besoin d’instruments d’observation bien particuliers. Certains recensements ont été accomplis avec des instruments basés sur terre, mais d’autre ont nécessité des instruments en orbite, comme le satellite WISE, doté d’une caméra infrarouge. A la base, il n’avait pas été envoyé dans l’espace pour trouver des astéroïdes, mais une fois sa mission d’origine accomplie, il a été redéployé pour ce faire, un ou deux ans de plus, puisqu’il était disponible de toute manière.

L’infrarouge permet de remédier à une complication bien précise : les astéroïdes ont des compositions différentes, ce qui les rend plus ou moins clairs ou foncés, donc plus faciles ou plus difficiles à détecter, et leur luminosité ne correspond pas nécessairement à leur taille, du moins dans le domaine de la lumière visible.

Or, dans les fréquences infrarouges, la luminosité nous donne une meilleure idée de la taille. Des télescopes à infrarouge dédiés à cette tâche seraient donc bien utiles.

Figure 6

Un comité informel de la NASA, formé de spécialistes en matière de défense planétaire, a également proposé, il y a quelques années, que la NASA envoie un ou plusieurs télescopes à infrarouge en orbite autour du Soleil, mais sur l’orbite de Vénus, soit devant soit derrière la planète. C’est ce que nous voyons sur cette figure. (Figure 6) L’orbite de la Terre est en vert, à l’intérieur se trouve celle de Vénus, et en rouge et en bleu nous avons deux astéroïdes géocroiseurs. Ils ont expliqué dans leur rapport que l’angle d’observation est plus grand depuis l’orbite de Vénus, ce qui facilite le travail de détection. Mais les budgets ont été coupés dans tous les sens, il n’y a plus d’argent : ce groupe se voit forcé de chercher des financements privés pour pouvoir lancer quelque chose en 2018.

Cela fait maintenant deux décennies que ces choses sont discutées, il est temps que nous passions à l’action.

Il y a aussi la question des comètes, qui sont beaucoup plus rares, mais plus grosses et plus rapides. Leur taille est en général de l’ordre d’un ou plusieurs kilomètres de diamètre, et leur orbite est très différente de celle de la Terre : très elliptiques, certaines orbites emmènent les comètes de l’intérieur du système solaire jusqu’à ses confins extérieurs et même loin au-delà ; leur vitesse peut atteindre les 80 000 km/h au niveau de l’orbite terrestre. La NASA estime que dans le cas de ces comètes, dites « à période longue », nous ne pouvons les voir arriver que douze à dix-huit mois avant l’impact, ce qui ne nous donnerait pas suffisamment de temps pour faire quoi que ce soit. Il faut donc se préparer plusieurs années à l’avance, ce qui est une autre étape dans la mise en place de notre dispositif de défense.
Dans le cas des comètes, il nous faut des télescopes entièrement nouveaux, avec de très larges ouvertures, de manière à voir plus loin. Et surtout, il faut chercher de nouveaux moyens d’interception, ce qui suppose en définitive la maîtrise de la propulsion à fusion nucléaire et d’autres percées fondamentales.

L’aspect politique

Lyndon LaRouche : De ce point de vue, la première chose à considérer est de savoir quelles sont les capacités dont dispose l’humanité pour faire face à ce type de problème, tout en sachant qu’avec Barack Obama aux commandes dans notre pays nous n’avons aucune chance de sauver la civilisation.

D’autre part, la Russie et la Chine sont les deux nations les plus significatives dans ce domaine. Il n’est pas seulement question de ce que nous pouvons faire pour défendre notre planète, mais aussi de savoir si nous avons la volonté de le faire. Il faut donc générer la volonté parmi les nations susceptibles de contribuer à cet effort, et les Etats-Unis, malgré leurs problèmes actuels, sont encore une pierre angulaire de ce programme, en raison de ce qu’ils ont accompli auparavant. La Russie et la Chine ont des capacités significatives, mais leur programme spatial contient aussi des défauts. En combinant les différents programmes, nous obtiendrons une base suffisamment large pour trouver les moyens appropriés.

Il faut donc passer à l’action. Avec l’effet positif déclenché par Curiosity, nous devons franchir les barrières politiques ou psychologiques, du type « oh, les communistes ! », etc., qui ne sont plus pertinentes.

En ce qui concerne l’Europe, elle est essentiellement morte pour l’instant, à cause de ce qu’ont fait les Britanniques. Le moral des nations européennes n’est pas au plus haut (...) par leur soumission au système de l’euro.

Donc, si nous voulons sauver la civilisation, nous devons nous débarrasser de problèmes comme ce que représente Obama, mais nous ne voulons certainement pas non plus de ces pauvres créatures républicaines. Donc la question n’est pas simplement de s’inquiéter de ces horribles événements que les comètes peuvent générer, car nous pouvons y faire quelque chose, comme nous venons de le montrer. Mais nous avons besoin d’un programme offensif, pas défensif, dans le sens où il faut mobiliser les nations dotées des capacités pour y participer.

Donc, arrêtons avec ces blocages politiques à l’égard de la Russie et de la Chine. Nous avons besoin de coopérer, pour défendre l’existence de l’humanité, avec les nations qui disposent des ressources nécessaires et qui ont la volonté politique pour le faire.

Sur la question des comètes

BEN DENISTON : Si le processus de la vie dans son ensemble à réussi à se maintenir jusqu’à aujourd’hui, nous devons toutefois constater que si nous regardons chaque espèce séparément, surtout celles qui opèrent d’un point de vue purement animal, on remarque que très peu ont survécu sur le long terme, en raison des attaques qu’a subies notre planète au cours de son histoire, posant ainsi la question de la défense stratégique de la Terre, dont nous allons discuter ici.

Du point de vue de l’existence de la vie dans notre système solaire plus globalement, et des processus affectant notre système solaire depuis la galaxie, nous allons poursuivre notre enquête sur ce que doit faire l’humanité pour affronter avec succès les défis qui sont posés.

Après avoir examiné le danger posé par les astéroïdes, notamment ceux qui se déplacent entre les orbites allant de Vénus jusqu’à Mars – en particulier les géocroiseurs – nous allons maintenant nous pencher sur les comètes.

L’espace contenu dans notre système solaire est loin d’être vide. Il est peuplé, hormis les planètes et leurs satellites, de centaines de milliers de corps de toutes sortes, dont un seul pourrait causer des dommages dramatiques s’il devait entrer en collision avec la Terre, ce qui arrivera certainement un jour ou l’autre.

Concentrons-nous ici sur les comètes, car il s’agit d’un genre d’objet tout-à-fait différent des astéroïdes, mais que nous devrons également prendre en compte si nous désirons défendre la Terre.

Il y a d’abord les « comètes à période longue », appelées ainsi car certaines d’entre elles peuvent prendre des millions d’années pour faire un tour complet autour du soleil. Lorsqu’elles s’approchent du soleil, nous pouvons, en les suivant quelque temps, déterminer l’ensemble de leur orbite : cette dernière s’étend souvent bien au-delà de celle de Pluton, en fait à une distance incroyablement éloignée du système solaire.

Elles deviennent ainsi des menaces singulières et sérieuses, qui demandent à être mieux comprises : leur orbite est tellement allongée qu’elles foncent à très grande vitesse vers l’intérieur du système solaire, loin depuis les profondeurs de l’espace. Elles sont donc très difficiles à déceler suffisamment longtemps à l’avance pour que nous puissions faire quoi que ce soit. Cela pose plusieurs défis pour la défense de notre planète.

Figure 7.

Afin de mieux illustrer ce problème, voici dans la figure 7 quelques orbites, en bas à gauche celle qui est en rouge représentant une comète à période longue, avec sa trajectoire incroyablement elliptique, partant de l’intérieur du système solaire, près du soleil, jusqu’aux profondeurs de l’espace. La question est maintenant de connaître la population totale de ce genre de corps et la nature de leur relation avec le système solaire. Et là, pour le dire très franchement, nous n’en savons pas grand-chose.

Nous avons des hypothèses et des théories, mais nous ne connaissons pas réellement la population totale des comètes, ni la structure complète de leur orbite, ni la nature de leur relation avec le système solaire. Ce que nous en connaissons ne vient que des quelques comètes que nous avons vues s’aventurer à l’intérieur. Ce que nous pensons, c’est qu’elles font partie de ce que nous appelons le Nuage de Oort, baptisé en l’honneur du scientifique qui a posé l’hypothèse de son existence.

La théorie affirme qu’il en existerait des milliers de milliards, formant ce nuage situé aux confins du système solaire. Comme nous verrons par la suite, ceci nous amène à des considérations de nature galactique, car nous sommes ici à la frontière entre notre système solaire et la galaxie dans laquelle nous nous déplaçons.

Nous avons donc cette immense population d’objets, que nous pensons être rassemblés là-bas mais que nous ne pouvons voir avec les technologies actuelles. Nous devons pour y arriver faire des découvertes importantes dans les systèmes d’observation et les télescopes. Voici une représentation de cette hypothétique population de comètes (figure 8).

Figure 8.

Pour mieux situer la chose, voici une autre représentation de notre système solaire (figure 9) : nous avons une échelle logarithmique, avec une croissance géométrique de la distance lorsque nous nous dirigeons vers l’extérieur. Le soleil est à gauche, et les distances sont calculées en « unités astronomiques » (UA), qui est l’unité correspondant à la distance moyenne entre la Terre et le soleil. C’est plus facile pour manipuler les grandes distances en astronomie, plutôt que de compter en millions ou milliards de kilomètres.

Figure 9.

Donc en progressant vers la droite, nous avons une première unité astronomique pour nous rendre jusqu’à l’orbite terrestre, puis 10 unités pour atteindre l’orbite de Saturne, et ensuite, à 100 unités, nous arrivons dans une région intéressante, à propos de laquelle nous ne savons pas grand-chose, mais qui est néanmoins cruciale : c’est la frontière de l’héliosphère, la limite de la sphère d’influence magnétique du soleil, en quelque sorte. Le soleil produit en effet cet immense champ magnétique, décrit souvent comme une sorte de bulle magnétique, qui détermine l’environnement interne de notre système solaire, en ce qui concerne les rayons cosmiques. Cette région est limitée ici par ce qu’ils appellent l’héliopause, qui est donc la fin de la zone d’influence magnétique du soleil.

Au-delà de ce point nous commençons à ressentir le champ magnétique de la galaxie, qui prend par la suite le dessus sur celui du soleil. C’est là que sont arrivées récemment les deux sondes Voyager, lancées il y a 35 ans : nous obtenons donc pour la première fois des informations sur les conditions régnant à la frontière de notre système solaire.

Maintenant vous voyez, si vous vous rendez encore dix fois plus loin, vous arrivez dans la région de ce qu’on pense être le Nuage de Oort, le royaume des comètes. Et celui-ci s’étend sur une distance encore dix fois plus grande, ce qui représente au total 10 000 fois la distance Terre-soleil ; c’est donc incroyablement loin. Il nous faudrait accomplir de très importantes percées dans nos méthodes d’observation pour comprendre ce qui s’y passe.

Cette vaste région, où résident donc, selon ce qu’on a pu déduire des comètes qui se sont aventurées vers le centre du système solaire, des dizaines de milliers de milliards de comètes, est également spéciale dans le sens où elle est un lieu d’interaction privilégié entre le système solaire et la galaxie, notamment au niveau des champs magnétiques et du rayonnement cosmique : c’est une sorte de vaste frontière entre deux régions. Les comètes peuvent donc, lorsqu’elles évoluent aussi loin de notre système solaire, subir des effets gravitationnels en provenance de la galaxie. L’idée est, selon notre compréhension actuelle des choses, qu’elles peuvent être perturbées par certains événements se déroulant dans la galaxie, comme par exemple le passage d’une étoile dans les environs, déviant certaines d’entre elles vers l’intérieur du système solaire, avec une collision possible avec la Terre. Nous savons que ce genre de choses est arrivé dans le passé.

La figure suivante montre l’interaction entre le rayonnement cosmique et le champ magnétique du soleil dans l’héliosphère, au niveau de cette fameuse région frontière. C’est une représentation très sommaire, presque caricaturale, mais cela suffira pour l’instant. La ligne noire sur la gauche indique le pourcentage de rayons cosmiques arrivant à pénétrer jusqu’à l’intérieur du système solaire. A l’entrée de ce dernier le pourcentage est de l’ordre de 10 à 15 % de ce qui existe dans la galaxie, à l’extérieur du système solaire. Nous voyons qu’à une distance d’environ cent unités astronomiques, c’est-à-dire au niveau de l’héliopause, l’influence du soleil bloque une grande quantité de rayons cosmiques. Et lorsqu’on s’éloigne vers l’extérieur, nous commençons à voir ce qu’est le véritable environnement galactique.

Figure 10.

Tout ceci est un territoire inconnu, nous savons très peu de choses concernant la nature de l’interaction entre les deux environnements. Nous disposons de très peu d’instruments, nous sommes véritablement aux frontières de la connaissance.

Donc, si on veut défendre la Terre, la nécessité de comprendre ce qui se passe dans cette région s’impose. Voici une autre figure pour illustrer la chose de manière encore plus claire. Le système solaire y est représenté dans ses déplacements à travers la galaxie. Ce que nous ne comprenons pas encore complètement, c’est l’effet que peut produire le déplacement d’autres étoiles au sein de la galaxie.

Figure 11.

Nous avons ici trois exemples (figure 11) : au centre de ces structures sphériques se trouvent des étoiles ; lorsqu’elles se déplacent dans le milieu galactique, nous voyons qu’elles poussent les nuages de poussière, de plasma et de radiation, etc. Ces étoiles ne se contentent donc pas de rester immobiles dans l’espace vide de la galaxie : elles se déplacent, générant une interaction entre l’étoile et le milieu ambiant.

C’est pourquoi il y a tout lieu de penser qu’au fur et à mesure des déplacements de notre système solaire à travers la galaxie, les comètes situées à l’extérieur de la frontière peuvent se voir perturbées par l’effet gravitationnel d’autres étoiles – phénomène que nous ne comprenons pas encore très bien.

Il nous faudra donc pour défendre la Terre nous donner les moyens de voir ce qui se passe dans cette région, et nous doter d’un système capable de prévoir ce type de danger à l’avance. Cela requiert un véritable effort international, en collaboration avec d’autres pays comme la Russie, qui a déjà proposé une initiative de ce genre, et la Chine.

L’humanité se trouve aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire de notre planète, en mesure d’entreprendre un projet de ce type, et si nous ne le faisons pas nous allons subir le même sort que les autres espèces animales qui nous ont précédé, c’est-à-dire l’extinction pure et simple.

Il faut donc en finir avec les politiques de Barack Obama, car si nous tolérons encore un certain temps ses attaques contre la science, la destruction de la NASA, les guerres qui se succèdent sans interruption, l’espèce humaine se verra rabaissée au niveau de celles n’ayant pu garantir leur propre existence.