Brèves

Bretagne : Solidarité & Progrès en défense de l’industrie

mercredi 5 septembre 2012

par Alexandra Noury

Si récemment encore, les Français pouvaient croire que la crise se cantonnait à la Grèce ou à l’Espagne, la fin de la présidence Sarkozy a marqué un tournant : la France est en passe de perdre ce qui reste de son industrie !

La Bretagne est durement touchée, avec des milliers d’emplois menacés chez Doux, PSA Peugeot Citroën et Alcatel. C’est une véritable catastrophe ! Cet été, l’équipe des militants de Solidarité & Progrès du Grand Ouest a pris ses responsabilités en allant à la rencontre des ouvriers, des cadres et des hommes politiques de la région, pour leur proposer de changer le système financier et d’adopter un vrai plan de relance économique en Europe.

A Rennes circule déjà la rumeur que le site PSA La Janais pourrait être totalement fermé. Pour l’instant, l’intention déclarée de la direction est de réduire les effectifs de 5800 à 4400 employés. La fermeture du site serait un séisme pour toute l’Ille-et-Vilaine, où l’automobile représente 13 000 emplois (comprenant la sous-traitance et le tertiaire).

Des milliers de tracts appelant à la séparation des banques et à un plan de reconversion de l’outil de production ont été distribués lors de multiples interventions à l’entrée des usines. L’accueil a été bon car les ouvriers font désormais assez rapidement le lien entre la finance folle et le malaise dans l’industrie. Certains ont été surpris au début que nous fassions le lien entre la faillite de Doux et PSA, mais ils ont rapidement compris que nous sommes à la fin d’un système et que l’approche à avoir pour sauver leurs emplois doit être une politique volontariste de grands travaux au sein d’un nouveau système. A PSA, où pèse une culture du silence et de la peur, le dialogue avec les ouvriers n’est pas toujours facile. Depuis la rentrée, par exemple, les ouvriers ont appris que dans chaque équipe, un certain nombre est de trop et ferait mieux de partir.

Un plan de « départs volontaires » leur a été proposé par la direction, avec de petits avantages financiers distribués à ceux qui collaborent. Dès la rentrée, certains d’entre eux travailleront au démantèlement de leur propre outil de travail ! Une manifestation est prévue pour le 15 septembre, où nous serons, bien entendu, présents.

Nous avons aussi rendu visite aux sous-traitants de PSA, comme Faurecia. Le site est proche de Redon, ville où Alexandre Noury était le candidat de Solidarité & Progrès aux cantonales de 2009. Son programme prévoyait un plan de reconversion de l’outil de production vers des choses plus intéressantes telles que des trains à lévitation magnétique ou des aérotrains pour développer l’Europe. Nous avons trouvé plus d’ouverture et beaucoup de reconnaissance pour nos propositions. Au delà de défendre leur salaire et la stabilité de leur famille, beaucoup d’entre eux sont surtout attachés à une certaine dignité de leur travail.

Le déclin du marché de l’automobile marque la fin d’une plateforme économique, avec ses machines-outils et ses compétences. Ce qui importe surtout pour les travailleurs, c’est de sauver leur savoir faire pour l’appliquer à quelque chose qui sera utile pour le futur. Or l’incapacité des dirigeants politiques et des syndicats de concevoir ce futur leur interdit de trouver de nouvelles solutions. Du côté du gouvernement, on se heurte aux limites de la logique de la compétitivité au sein du système actuel, et du côté des syndicats, on est vite noyé dans la logique du rapport de force avec les actionnaires. Des deux côtés il y a cette incapacité de réagir par des projets.

Chez Alcatel, qui a plusieurs sites en Bretagne, des réductions de postes sont aussi envisagées. Nous nous sommes rendus sur le site de Lannion, dans le Trégor, là où, en 1962, sous de Gaulle, on établissait la première communication par satellite. Mission : sortir des placards l’esprit pionnier des ingénieurs français. Les Lannionais ont appris que, peut-être, parmi les 850 employés, il y en aurait 350 de trop.

La politique de M. Tchuruk, l’ancien PDG qui s’était donné pour mission de transformer Alcatel en « entreprise sans usines » se fait sentir, selon des syndicalistes. Alcatel serait au bord de la faillite et l’usine ne rapporterait même plus de profits aux actionnaires. Le besoin de changer le système leur semble assez évident : il faut franchir de nouvelles limites, sinon c’est l’extinction ! Nous y avons trouvé beaucoup d’ouverture et nous les avons inspirés avec la déclaration de Jacques Cheminade sur Curiosity et les défis de l’espace. Nous leur avons fait comprendre que s’ils osaient porter la bataille pour changer le système financier et les grands travaux, leur base les soutiendraient !

Pour Doux, les choses semblent compliquées, car les montages de M. Doux sont alambiqués. L’entreprise, qui a été démembrée, est en train d’être vendue aux repreneurs, avec pertes d’emplois à la clé. Nous sommes allés aux manifestations de Vannes, Châteaulin et Pleucadeuc, dans le canton où David Cabas a été candidat aux cantonales et aux législatives avec S&P. Là, les électeurs le reconnaissent et il commence à se construire comme leader d’opinion au niveau local.

Tout cela reste cependant très insuffisant face au défi lancé. Pour le futur, notre objectif est d’avoir une implantation locale bien plus importante, nous permettant de mieux faire rayonner nos idées et nos projets.

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