Brèves

LaRouche en Inde

mercredi 29 janvier 2003

Du 10 au 22 janvier, Lyndon LaRouche, accompagné de son épouse Helga, a fait un long séjour en Inde où il a eu de nombreuses discussions privées sur la situation stratégique et économique internationale avec des décideurs politiques. Il a également prononcé des discours publics à l’Université Jawaharlal Nehru de New Delhi, à l’Institute of Economic Growth, un groupe de réflexion proche du gouvernement à l’Université de Delhi, à une table ronde avec des responsables et des analystes à New Delhi, à l’Institut Maulana Abul Kalam Azad de Calcutta et à l’Université Rajasthan de Jaipur. Helga Zepp LaRouche a participé à de nombreux entretiens pour promouvoir la nécessité d’un dialogue de civilisations.

Tous leurs interlocuteurs indiens se sont dit inquiets du danger d’une attaque américaine contre l’Irak, affirmant l’importance pour l’Inde de développer une vision stratégique à la hauteur de la crise économique et financière internationale. Ils ont accusé le FMI, la Banque mondiale et leurs adeptes indiens d’avoir étranglé le développement économique du pays.

Lors de son discours du 16 janvier à l’Institute of Economic Growth, LaRouche a souligné « l’importance extraordinaire » de la période des 29 et 30 janvier, dates auxquelles les Etats-Unis devront prendre des décisions qui détermineront la direction future des événements dans l’ensemble du monde. Il a annoncé que le 28 janvier, deux discours sur l’« état de l’Union » seraient prononcés à Washington : le sien puis, plus tard dans la journée, celui du président George W. Bush. Selon LaRouche, la politique post-industrielle adoptée à partir de 1964 « est au bout du rouleau ». L’économie américaine et le système financier sont maintenant en « faillite totale », tout comme l’Europe et le Japon. Seul le gouvernement fédéral peut créer du crédit destiné à l’infrastructure, ce qui permettrait de relancer l’économie américaine. Les Etats-Unis ont un autre problème : le Président, qui ne comprend rien aux questions économiques ou diplomatiques, est comme un volant de badminton que se renvoient le « parti de la guerre », les impérialistes « modérés » et ceux qui, influencés par LaRouche, ont réussi à empêcher la guerre jusqu’à présent. Si Bush persiste à appliquer les politiques économiques en vigueur aujourd’hui, il risque de déclencher un « effondrement en chaîne dans l’économie américaine, suivi d’un effondrement mondial ».

Pourtant, a ajouté LaRouche, si nous pouvons obtenir quelques changements raisonnables d’ici au 29 janvier et faire obstruction à la guerre contre l’Irak pendant encore 60 à 90 jours, « nous aurons une marge de manœuvre » grâce à laquelle le monde « pourrait opter en faveur de la croissance économique ». C’est une question domestique pour l’Inde, a-t-il dit. « Le principal moteur de la croissance économique dans le monde aujourd’hui », c’est « l’idée d’un « triangle stratégique » de coopération entre la Russie, la Chine et l’Inde, ainsi qu’avec d’autres nations d’Asie, en matière de sécurité et de développement économique conjoints. » Nous voyons déjà les effets de cette coopération asiatique dans la construction d’infrastructures en Chine, dans le projet de développement du Mékong, et aussi sur la péninsule coréenne. « Nous avons, en ce moment, un potentiel énorme », a dit LaRouche, dont l’illustration est l’inauguration du train à lévitation magnétique de Shanghai, un projet conjoint entre l’Allemagne et la Chine. L’Allemagne, la France et l’Italie doivent, pour leur survie, coopérer avec l’Asie dans des projets de partage de technologie. Les Etats-Unis devraient favoriser le développement eurasiatique, bien que leur responsabilité première soit la reconstruction des Amériques.

LaRouche est retourné à Calcutta pour la première fois depuis 1945-46, époque où, soldat américain, il fut témoin de la bataille pour la libération de l’Inde. Dans un quartier pauvre de New Delhi, Helga Zepp-LaRouche et Mary Burdman, de l’EIR, ont pu constater dans une clinique que le sida représente vraiment une question de sécurité nationale pour l’Inde. Des régions les plus pauvres de l’Inde, des millions de travailleurs ruraux au chômage affluent en masse vers les villes qui n’ont pas les moyens de les prendre en charge. De nombreux immigrants deviennent victimes de trafiquants de drogue et de proxénètes, s’exposant ainsi au sida. 5 % de la population pourrait déjà être contaminée par le virus HIV. Comme LaRouche l’a souligné, l’Inde peut faire face à ce danger par un programme de développement économique national, en particulier dans les zones rurales.