J.Cheminade en Côte-d’Or : Solidarité & Progrès en mouvement

vendredi 2 novembre 2012, par Johanna Clerc

Le collectif « Idéaux et Débats » des jeunes étudiants européens à Sciences-Po Dijon avait invité tous les candidats à la présidentielle de 2012 à venir exposer leur conception de l’Europe. Tous n’ont pas accepté, certains allant jusqu’à exiger des indemnités pour les frais de déplacement, mais Jacques Cheminade a répondu présent, saisissant l’occasion pour alimenter notre bataille en Côte-d’Or, où de nombreux élus relayent déjà le projet de Solidarité & Progrès.

« Merci à ceux qui me reçoivent et merci à ceux qui auront le courage de m’écouter. » C’est ainsi qu’il a débuté son discours devant 70 personnes venues l’écouter au campus Sciences-po de Dijon, le jeudi 25 octobre 2012, malgré une couverture médiatique limitée. Après un constat sans complaisance de l’échec du système de l’euro, Jacques Cheminade a répondu aux principaux défis : faire naître dans les esprits une alternative positive à une Europe soumise aux intérêts financiers et à un repli national tout aussi destructeur, mais aussi et surtout, donner le goût et le courage de soulever les vraies questions. Plutôt que de se demander si oui ou non l’on doit sortir de l’Union européenne, se battre pour créer une nouvelle entente entre pays européens, basée sur le principe d’un développement mutuel. Plutôt que de vouloir à tout prix une Europe fédérale, organiser un dialogue des cultures à travers des programmes Erasmus, Léonardo et Comenius dotés de véritables moyens…

C’est un public ouvert et très curieux qui l’a accueilli, et la séance de questions-réponses a été l’occasion de remettre en cause certains raisonnements, certes logiques mais à courte vue : « La crise de l’euro est une crise gérée à court terme, alors comment la résoudre avec une vision à long terme ? », « Ne faudrait-il pas faire un gouvernement mondial comme le propose Jacques Attali, pour faire face à une finance aussi puissante ? » Finalement, à en juger par les applaudissements, c’est l’idée de la culture et de l’éducation que porte Solidarité & Progrès qui aura sans doute le plus marqué les étudiants. Expliquez que la musique est un puissant moyen de recréer du vouloir vivre en commun, comme le montre le programme El Sistema au Venezuela, c’est un rayon de lumière pour une société où l’argent divise pour mieux régner ! Expliquez que celui qui ne sait pas est plus proche de la vérité que celui qui sait car il posera les bonnes questions, et c’est un soleil qui s’allume pour une société soumise au culte de l’expert, de la note et du concours !

Cet évènement n’est pas passé inaperçu pour le Bien Public, qui a posé la question, lors de son interview avec M. Cheminade, de la création d’une fédération locale de Solidarité et Progrès en Côte-d’Or. Ce séjour a justement été l’occasion de tenir une table militante dans les rues de Dijon et de rencontrer les sympathisants prêts à faire résonner localement notre campagne nationale et internationale pour une séparation stricte des banques et un système de crédit. C’est le cas de ces élus que Jacques Cheminade a rencontrés les 26 et 27 octobre et qui, pour la plupart, avaient eu assez de caractère et de courage pour lui accorder leur parrainage afin qu’il puisse être candidat aux présidentielles.

En tant que maires, ils sont responsables de communes très différentes, allant du village vigneron où les grands crus se vendent 300 euros la bouteille, au village isolé qui, faute d’intégration économique, voit sa population décliner d’année en année. Cependant, tous, par leur métier ou leur mandat, sont confrontés aux conséquences de la faillite du système financier, sous des formes variées : baisse des dotations de l’État, refus des banques d’accorder un crédit pour les travaux communaux comme l’entretien de la voirie, fermeture de classe ou de maternité... L’exemple le plus étonnant est celui du maire d’une commune prospère, qui a rencontré l’incarnation de la finance folle en un riche financier britannique travaillant à Singapour, qui a racheté pour 3 millions d’euros et sur un coup de coeur le château de son village, pour y séjourner trois semaines par an avec des amis et organiser des soirées alcoolisées où les verres de grands crus se boivent d’un trait !

En apposant leur signature à l’appel au Glass-Steagall, ces maires ont porté à 227 le nombre d’élus et d’économistes qui soutiennent la séparation stricte des banques. Certains nous ont également permis de faire connaissance avec d’autres élus ou personnalités politiques, comme cet ancien candidat socialiste aux législatives ou ce maire qui a fait signer l’appel à son ami conseiller général.

Finalement, la Côte-d’Or nous a dévoilé qu’il existe dans notre pays un ferment prêt à changer la règle du jeu. A vous de le révéler bien au-delà de cette accueillante région, nous répondrons présents !