L’ambassadeur d’Iran en Allemagne : Non à la propagation de l’instabilité

mercredi 19 décembre 2012

Voici un résumé du discours prononcé le 24 novembre Ali Reza Sheikh Attar, Ambassadeur de la République Islamique d’Iran en Allemagne, à la conférence internationale de l’Institut Schiller à Flörsheim, en Allemagne. Le texte intégral du discours (ainsi que la vidéo), est disponible ici.

Prenant la parole après Mme LaRouche, l’ambassadeur d’Iran évoqua une à une les causes des guerres qui secouent cette région, clé du point de vue géographique, pont entre trois continents, Asie, Afrique et Europe, mais aussi en raison de ses énormes ressources énergétiques.

Là se côtoient une multitude de religions et de civilisations qui ont vécu en paix pendant des siècles, au point que Jérusalem fut défendue contre les croisés par chrétiens, juifs et musulmans rassemblés. Autres exemples de tolérance, dans l’Iran actuelle cette fois, le fait que chrétiens, juifs et zoroastriens aient des élus au Parlement iranien, tandis que la communauté juive finance un hôpital de charité pour musulmans à Téhéran. D’ailleurs, au cours d’un récent voyage en Allemagne, le directeur de cet hôpital, un élu juif, s’est vu refuser un rendez-vous avec le responsable du Conseil juif d’Allemagne !

M. Attar attribua les dissensions religieuses dans la région aux politiques des puissances coloniales, consistant à « diviser pour régner », notamment à l’accord anglo-français Sykes/Picot qui, à la chute de l’Empire ottoman, après la Première Guerre mondiale, a divisé la région de façon totalement arbitraire. C’est ainsi que des minorités religieuses ou ethniques ont été délibérément fabriquées dans ces pays – kurdes et arabes, sunnites et chiites, wahhabites, etc.

Ces divisions artificielles ont aussi créé un problème d’eau. Les fleuves, qui autrefois irriguaient naturellement les pays, se sont trouvés divisés entre plusieurs pays. Quel est le vrai problème entre la Turquie et la Syrie ? Le Tigre et l’Euphrate !

La création de l’Etat d’Israël, par la déclaration de Balfour de 1917, créa les conditions des tensions qui n’ont fait que s’amplifier depuis près de cent ans. L’autre raison principale des tensions dans la région vient de la lutte des Occidentaux pour contrôler les matières premières, le pétrole en particulier. C’est ce qui explique la série de déstabilisations et de guerres qui débuta avec le coup d’Etat contre le gouvernement de Mossadegh en Iran, puis la guerre Iran/Irak, les deux guerres d’Irak et celle d’Afghanistan.

Dans ce contexte, M. Attar ne se gêna pas pour dire ses quatre vérités à son pays hôte, l’Allemagne. Notamment sur le fait que des compagnies allemandes avaient vendu à Saddam Hussein de la technologie pour fabriquer des armes chimiques, qu’il utilisa contre les Iraniens, et sur le fait que l’Allemagne héberge des dirigeants du PKK, le groupe séparatiste kurde actif en Turquie et en Iran.

En réponse à ce problème de l’eau soulevé par Mme LaRouche, M. Attar a conclu en évoquant l’énorme projet iranien en cours, visant à connecter la mer Caspienne au golfe Persique pour contrer l’avancée du désert, qui couvre 35 % du pays. On travaille aussi au transfert d’eau du Tadjikistan vers le nord-est iranien via l’Afghanistan, pour approvisionner Machhad, où affluent chaque année vingt millions de pèlerins. L’Iran a aussi transformé la région frontalière afghane du Herat, qui possède aujourd’hui des routes goudronnées, de l’électricité et de la petite industrie !