Dans le Washington Times, LaRouche présente ses solutions à la crise

jeudi 3 janvier 2013, par Lyndon LaRouche

Signe d’un intérêt grandissant pour les solutions prônées par l’économiste américain Lyndon LaRouche, dépassant les clivages politiques habituels à un moment de grave crise, le journal conservateur Washington Times, troisième quotidien de la capitale américaine en termes d’importance, vient de publier sur son site un entretien en deux parties avec lui sur des questions touchant à l’économie, l’immigration, la science et son engagement en politique.

En guise d’introduction, le journaliste Joseph F. Cotto fait remarquer que LaRouche joue, depuis quelques décennies, « un rôle actif dans la prévision de tendances financières, promouvant l’utilisation des technologies industrielles et privilégiant l’exploration spatiale, entre autres ».

En voici quelques extraits :

Lyndon LaRouche explique comment l’économie américaine peut redevenir gagnante

Joseph F. Cotto : Les Etats-Unis restent embourbés dans les sables mouvants de la Grande dépression. Comment pensez-vous que notre pays puisse recouvrer un jour sa vitalité économique ?

Lyndon LaRouche : Pour être à la fois bref et précis : j’ai proposé un ensemble spécifique de mesures qui feraient l’affaire et qui constitueraient pour l’essentiel les trois principaux points de la politique économique requise :

  1. Le retour immédiat à une politique de type Glass-Steagall [séparation des banques commerciales utiles (dépôts et crédits), des banques d’investissement spéculatives (activités de marché, dérivés, etc.) comme c’était le cas en France entre 1945 et 1984] mettrait fin à cette dynamique vers l’hyperinflation lancée de facto à la fin de la présidence Clinton, et doit être reconnu comme la seule plate-forme indispensable, comme ce fut le cas pour le président Franklin Roosevelt, capable d’éradiquer le tourbillon hyperinflationniste qui a pris le contrôle des économies de la région transatlantique depuis septembre 2007 aux Etats-Unis.
  2. Nous devons revenir aux politiques de « banque nationale » pratiquées avant l’arrivée au pouvoir du président Andrew Jackson, comprenant le précédent système de crédit fédéral en vigueur sous la présidence de John Quincy Adams, un système de crédit fédéral caractérisé par l’émission de crédit public pour réaliser des objectifs identifiés au préalable. C’est la seule manière de garantir une reprise de l’économie physique des Etats-Unis à l’heure actuelle.
  3. Il faut également des projets nationaux spécifiques comme ceux répondant aux objectifs du projet NAWAPA [grand projet d’aménagement hydrologique à l’échelle du continent nord-américain] des années 1960, mais avec des ajustements prenant en compte les avancées technologiques qui ont eu lieu depuis ; à compléter par un programme de développement de machines-outils dont nous avons urgemment besoin pour mettre fin aux dégâts de la culture soixante-huitarde dominante et revenir à une économique réelle.

Des économistes et politiques reconnus disent que le libre-échange ne bénéficiera aux Etats-Unis qu’à long terme. Qu’en pensez-vous ?

Ils répètent les mêmes arguments qui, depuis la folie furieuse des soixante-huitards et plus encore depuis 2007, ont enfoncé notre économie nationale. Toute économie en croissance doit pouvoir surmonter l’épuisement de ce qui existait jusque-là, grâce au progrès, en développant les éléments de substitution nécessaires à l’aide de meilleures méthodes et de technologies supérieures. Sinon, on tombe dans l’usure et la stagnation qui sévissent depuis la fin de la guerre d’Indochine. L’une des raisons pour lesquelles l’économie américaine n’a jamais réussi à sortir de la Grande dépression est qu’elle produit de moins en moins de biens matériels.

Que pourrait-on faire, selon vous, pour relancer le secteur manufacturier ? En fait, est-ce encore possible ?

Je suis certain que les cercles auxquels vous appartenez sont suffisamment conscients du fait que notre principal problème en matière économique a été le renversement du principe de progrès économique – à un rythme allant en s’accélérant depuis l’assassinat du président Kennedy. Si nous n’inversons pas cette tendance, la civilisation transatlantique est condamnée : nous sommes rendus au bout de nos récentes décennies de folie.

La perte de la majeure partie de nos capacités dans la production de machines-outils telle qu’elle a existé dans les domaines de l’automobile, de l’aéronautique et de l’aérospatial, depuis l’effondrement de Detroit, doit être maintenant remplacée par des programmes dans la conception de machines-outils pour raviver et améliorer nos capacités technologiques, des programmes dont nous avons absolument besoin pour rendre possible une reprise.

Les théoriciens de l’économie libérale tendent à croire que les déficits commerciaux sont d’une importance minime. Ces déficits ont-ils un grand impact sur l’économie américaine ?

Ce que l’on identifie parfois à tort comme des déficits commerciaux sont les effets d’un effondrement dans le progrès technologique. Nous avons besoin d’une politique « protectionniste », mais d’un type très particulier : le progrès scientifique et technologique, plutôt que la mort de l’ancien système de nations souveraines en Europe centrale et occidentale. Nous devons protéger le progrès scientifique et technologique sain. Et alors, nous n’aurons plus continuellement peur de la « compétition ». Les jeux financiers ne remplaceront jamais le progrès économique tiré par la science.
(...)

L’immigration illégale est une poudrière politique. Quelle serait selon vous la manière la plus prudente d’aborder le problème ?

Il faut revenir au système d’Etat-nation souverain, que représentent nos propres principes pour une égalité dans le traitement des familles et les normes habituellement en usage pour nos hôtes ! (…) Les principales menaces à notre sécurité nationale sont associées aux grandes catégories de crimes comme le trafic de drogue, ainsi qu’aux éléments terroristes opérant au sein d’un contingent grandissant de terroristes en Arabie saoudite et dans cette région. Ces éléments terroristes, incluant des fonctionnaires saoudiens, sont aujourd’hui « protégés » par des accords spéciaux passés avec le gouvernement américain, en particulier les gouvernements de George W. Bush et de Barack Obama.

L’administration Obama a maintenu la pratique officielle consistant à dissimuler l’identité des Saoudiens et autres ressortissants de nations affiliées, membres du groupe ayant participé à l’origine aux attentats du 11 septembre 2001, ainsi que d’autres groupes similaires qui s’en sont pris aux ressortissants des Etats-Unis autant que de pays comme la Libye et maintenant la Syrie.

Ce fléau, qui appelle des mesures de précaution particulières en matière de sécurité, a à voir non seulement avec le comportement fallacieux de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair dans le lancement de la seconde guerre contre l’Irak, mais également avec les errements du président Barack Obama et de sa représentante à l’ONU pour ce qui concerne l’assassinat de nos diplomates à Benghazi le 11 septembre 2012.

L’annulation de notre programme de navette spatiale a été l’objet d’une grande controverse. Croyez-vous que l’exploration spatiale soit d’une importance particulière pour notre pays ?

Absolument ! A part le danger de guerre thermonucléaire planant au-dessus de notre planète, le besoin de défendre la Terre contre les astéroïdes et les comètes, en raison de leur collision possible avec la Terre, est de la plus haute priorité.
Une défense contre ce type d’événements, d’une magnitude significative, et le besoin de renseignements précis concernant les astéroïdes évoluant dans l’espace situé entre les orbites de Mars et de Vénus, ainsi que le défi encore plus grand que représentent les comètes, est de la plus grande importance. Un système de défense efficace contre ces menaces représente un engagement dépassant une seule année ou même beaucoup plus... Nous ne connaissons présentement qu’une infime partie de ces objets, leur localisation et leur trajectoire dans le volume d’espace que nous venons de mentionner. Ce domaine en est un où mes associés et moi-même [de même que toute l’humanité] ont un intérêt pratique.

L’amputation par le président Obama des programmes spatiaux américains est quelque chose qui relève de la plus folle insouciance de sa part. Le développement de capacités à distance sur Mars est crucial, mais sans présence humaine pour la poursuite des opérations, nos installations sur Mars, et les opérations qui leur seront associées, tendront à être limitées à l’exploration et la collecte d’informations plutôt qu’à quelque chose ressemblant à un processus de « colonisation ».

En attendant, Curiosity marque le début d’un effort de développement accéléré pour installer des systèmes sur Mars..., ainsi que celui d’opérations dans l’espace situé entre la Terre et Mars pour ce qui concerne la détection des astéroïdes, à combiner aux efforts du Dr Edward Teller et de ses associés dans ce domaine, depuis la fin des années 1970.

Ainsi, l’Initiative de défense stratégique (IDS) a évolué pour devenir l’Initiative de défense de la Terre (IDT). Les retombées d’un tel programme pour la défense de la Terre seraient de la même nature que les avancées technologiques induites par notre programme spatial original au cours des années 1960. Les capacités productives du travail seraient accrues au-delà de l’imagination des économistes les plus alertes aujourd’hui.

Quelle a été la plus grande satisfaction de votre carrière ?

En termes de bénéfice net, je répondrais que c’est une vie qui a immensément valu la peine et l’expérience d’être vécue.

Maintenant que notre discussion tire à sa fin, beaucoup de lecteurs se demandent probablement comment vous en êtes venu à devenir une voix aussi forte sur les questions économiques et politiques. Dites-nous un peu ce qui a inspiré votre travail dans ce domaine.

Pour être aussi bref que possible, à la fin de mon service militaire, qui s’est terminé dans le théâtre de guerre sino-indien à la fin de la deuxième Guerre mondiale, j’ai eu l’occasion d’occuper le temps de ma convalescence d’une hépatite avec un travail comme consultant en gestion. Je suis ensuite devenu cadre dans une société de conseil plus importante. J’ai travaillé en indépendant par la suite et j’ai lancé mes propres opérations à la fin des années 60, en particulier ma participation dans la mise en place d’une importante fondation scientifique au cours des années 70 et une grande partie des années 80. La vidéo que j’ai fait produire en 1988, La femme sur Mars, est un exemple significatif de « provocation utile ».

Pour résumer, tôt dans ma vie d’adulte, je me suis distingué dans ce domaine restreint qu’est la prévision économique et les questions qui lui sont associées, économiques en tant que telles.

Même si je suis beaucoup plus que familier avec l’usage des méthodes de prévisions statistiques, je considère ces pratiques comme étant souvent futiles. Mon domaine est essentiellement celui qui consiste à prévoir le futur réel au-delà de ce que je crois être, à juste titre, de simples projections statistiques. La différence entre ces deux approches est que ma spécialité traite des différences qualitatives plutôt que statistiques. Puisque je reste activement engagé dans la prévision en termes d’économie physique et des questions qui lui sont reliées, même à un âge dépassant les 90 ans, j’ai accumulé une solide expérience professionnelle dans l’exercice de véritables prévisions, et non de simple projections statistiques, « en dessous de la ceinture ».

Ce fut un véritable plaisir pour moi que de répondre à vos questions.