Le quotidien grec Hellada publie une interview avec Helga Zepp-LaRouche

mardi 26 février 2013

Le quotidien grec Hellada a publié le 25 février un entretien avec Helga Zepp-LaRouche, la présidente de l’Institut Schiller et du Mouvement des droits civiques Solidarité.

L’un des plus importants commentateurs du quotidien grec, le Dr. Nicolas Laos, avait fait parvenir à Helga Zepp-LaRouche sept questions auxquelles elle devait répondre par écrit. Trois ont été traduites et publiées dans leur intégralité, les quatre autres sous forme résumée. Toutes portaient sur la crise financière et stratégique actuelle. Laos lui a demandé d’abord de commenter les causes de la crise financière et économique en Europe, en particulier dans la zone euro, « où de vastes programmes d’austérité publique » sont imposés par l’Etat, puis d’esquisser « une solide politique de développement socio-économique ».

En réponse, la dirigeante de l’Institut Schiller a dénoncé le changement de paradigme qui a eu lieu depuis l’abolition du système de Bretton Woods par le président américain Nixon en 1971, en particulier la transition « d’une économie productive fondée sur les progrès scientifique et technologique vers le monétarisme et l’idée que ‘l’argent fait l’argent’, avec la création des marchés offshore non régulés et l’adoption de taux de change flottants ». Depuis lors,a expliqué Zepp-LaRouche, « un marché de produits dérivés s’est développé sans aucune régulation », qui dépasse l’économie réelle mondiale de plusieurs ordres de grandeur.

Pour ce qui concerne l’Europe, elle a dénoncé « l’imposition du système de l’euro, ’le prix à payer pour la réunification allemande’, un système qui n’a jamais été fait dans l’intention de créer une économie européenne prospère mais plutôt de ramener l’Europe au stade d’Etat féodal et désindustrialisé soumis à une dictature supranationale ». Elle a rappelé les aveux de Giuliano Amato, Jacques Attali ou Jean-Claude Juncker à ce sujet.

« La crise actuelle au sein de la zone euro n’est pas un dérapage d’une politique par ailleurs bien intentionnée », poursuit-elle. « Elle est le fruit d’un ‘changement de régime’ intentionnel », transition d’un « système d’Etats-nations souverains à une dictature féodale, dans laquelle l’UE devient le partenaire junior d’un empire à domination anglo-américaine, qui n’est qu’une autre façon de dire ‘mondialisation’. Tous les peuples européens sont devenus les victimes de cette politique. Le peuple grec est évidemment celui qui a été le plus durement frappé, mais l’Allemagne aussi se laisse ruiner. »

Sur la politique économique à mettre en œuvre, Zepp-LaRouche a montré la nécessité de rétablir dès maintenant une séparation complète des métiers de banque de type Glass-Steagall, et de supprimer les actifs toxiques plutôt que de faire payer les contribuables. A cela doit suivre la création d’un système de crédit et « la restauration de l’économie réelle par de grands projets bien définis, comme le NAWAPA pour le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, ainsi que le Programme de développement du Sud de l’Europe, de la Méditerranée et de l’Afrique élaboré par l’Institut Schiller.

La deuxième question portait sur « l’expansion asymétrique du capitalisme financier vis-à-vis de l’économie réelle » et la nécessité de percées technologiques pour révolutionner l’économie. Zepp-LaRouche a montré que Ben Bernanke à la Réserve fédérale américaine aussi bien que Mario Draghi à la Banque centrale européenne ont opté pour une politique hyperinflationniste, afin de pouvoir régler les dettes spéculatives privées aux dépens de la population.

Quant aux percées technologiques, Zepp-LaRouche a fait référence à la récente pluie de météorites en Russie et au survol de l’astéroïde 2012 DA14, qui ont provoqué un choc salutaire en rappelant que de tels impacts pourraient éradiquer la population terrestre. « Les êtres humains, cependant, sont la seule espèce capable de créativité et de compréhension des principes physiques de l’univers. Par conséquent, nous pouvons en principe être à la hauteur de ces défis, si nous changeons de politique. L’exploration spatiale n’est pas optionnelle, elle est obligatoire pour pouvoir résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. L’atterrissage récent sur Mars du rover Curiosity nous donne toutes les raisons d’être optimistes et de croire que nous n’en sommes qu’au début de l’âge de la colonisation de l’espace. »

Un autre avenir pour la Grèce