Alors que le conseil municipal de Toulouse avait retoqué cette idée par une coalition PS-UMP, il y a neuf mois, le département n’a pas souhaité laisser plus de temps au gouvernement et à son simulacre de réforme bancaire. En juin, à la demande du conseiller écologiste Patrick Jimena, le département a affirmé à l’unanimité que « quelles que soient nos étiquettes politiques, nous demandons solennellement à tous les élus de la Nation et au Président de la République d’agir avec force pour une vraie séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires ».
Pourquoi estiment-ils la réforme bancaire de Moscovici inadmissible ?
- L’économie réelle ne serait toujours pas protégée d’un possible tsunami sur les marchés financiers (faut-il rappeler que, en Grande-Bretagne, la dette du secteur financier atteint 600 % du PIB ?)
- Les PME auront toujours autant de difficultés à se financer, alors qu’une vraie séparation obligerait les banques de dépôt à consacrer la totalité de leurs fonds au financement des PME et de l’artisanat.
- L’argent des contribuables continuera à servir d’assurance tout-risque pour quelques milliers de traders et autres cadres dirigeants.
La France compte désormais une région, trois départements et trente-huit communes qui exigent que l’on coupe les banques en deux.
Ce type d’initiative est à l’opposé même de la réforme territoriale en cours consistant à simplifier les institutions – comprenez faire des économies – en ramenant de 22 à 13 le nombre de régions, de 36 000 à 5000 celui des communes et en étouffant à petit feu les départements : imaginons que le département de Haute-Garonne ait été supprimé par cette réforme territoriale. Ce vœu n’aurait pas été voté et le débat politique qu’il a suscité n’aurait pas eu lieu. A contrario, on ne peut pas dire que le courage soit la caractéristique du débat politique national. [1]
Alors, des élus de terrain capables d’animer une telle vie politique est tout sauf un luxe dont on doit se séparer en temps de crise sous prétexte que ça coûte cher !
Oui, le gouvernement obéit aux banques et soumet le peuple à l’austérité. Mais à l’échelle du monde, cette prise d’otage économique est devenue minoritaire depuis la mi-juillet : dorénavant, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) disent non aux puissances de chantage du fascisme financier.
Rendez public ce débat et allez à la rencontre des élus qui n’ont pas encore pris position.