Réintégration complète dans l’OTAN : l’ultime trahison des socialistes

mercredi 13 avril 2016, par Christine Bierre

Base militaire américaine de Châteauroux dans le cadre de l’OTAN de 1951 à 1967.

C’est en catimini que le Parlement français a finalement ratifié, le 7 avril, le « protocole sur le statut des quartiers généraux internationaux », dit Protocole de Paris, qui autorise et règle les conditions du déploiement, dans notre pays, de forces militaires venant d’autres pays membres de l’OTAN.

Le gouvernement socialiste, qui adopte souvent le ton de la banalité pour faire passer des lois qui, loin d’être anodines, vont à l’encontre des fondements de notre République, a encore une fois réussi son coup. Sous prétexte de pouvoir accueillir convenablement en France « le personnel de l’Organisation » [de l’OTAN] alors que ses quartiers généraux ne bénéficient d’aucun statut international, il vient d’instaurer la possibilité d’aliéner une partie du territoire national pour y installer des bases militaires de l’OTAN.

Nous avions déjà dénoncé en janvier ce dernier cadeau empoisonné de Laurent Fabius et de François Hollande à la France.

Le motif avancé pour justifier la ratification :

En 2009 la France a décidé de réintégrer la structure de commandement de l’OTAN. En conséquence, elle a recommencé à accueillir du personnel de l’Organisation dans ses quartiers généraux militaires sans que ses QG ne bénéficient toutefois d’aucun statut international. Seuls des arrangements de circonstance ont permis jusqu’ici l’accueil de personnels de l’OTAN dans les QG situés sur le sol français. L’attractivité du territoire français s’en trouve affectée de même que l’influence française au sein des structures de commandement.

Et pourtant les mêmes socialistes...

Pourtant, les mêmes socialistes, François Hollande en tête, avaient défendu en 2008 une motion de censure contre la volonté de Nicolas Sarkozy d’opérer le retour de la France dans le Commandement intégré de l’OTAN ! Marianne s’est fait un plaisir de rappeler ce qu’ils avaient écrit alors pour justifier cette motion de censure ils souhaitaient :

Éclairer les Français sur la dangereuse rupture que sont en train d’opérer le président de la République et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays.

Parmi les signataires de cette motion de censure, outre François Hollande, tout ce qui compte de bien-pensants socialistes, dont Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault, Jean-Jacques Urvoas... Mais c’était le temps de l’opposition !

Heureusement, tout le monde n’a pas voté en faveur de la réintégration. Si les groupes PS, UDI, Radicaux de gauche et une minorité de Républicains (LR) ont dit oui, le Front de gauche et plusieurs élus de droite et du centre ont voté contre. Le député LR Bernard Debré, fils de l’ancien Premier ministre de De Gaulle, a été particulièrement clair : « La ratification de ce protocole n’est pas une simple formalité. » Cette ratification va permettre l’installation de bases militaires étrangères sur le territoire, a-t-il ajouté.

Sites de Strasbourg, Lille, Toulon et Lyon

Quatre sites en France pourraient être concernés par l’application du Protocole, selon un rapport de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale : les quartiers généraux des corps de réaction rapide de Strasbourg, Lille et Toulon, ainsi que le Centre d’analyse et de simulation pour la préparation aux opérations aériennes (CASPOA), installé à Lyon.

En quittant le Protocole de Paris en 1966, Charles de Gaulle avait précisé que la France se proposait :

De recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel.

Nous formulons le vœu, que nous défendrons sur le terrain, que le prochain président de la France annulera cette ratification et quittera une fois de plus une organisation dont le seul but est d’imposer un ordre mondial militaire et financier se substituant à celui de l’ONU.