L’Empire britannique vent debout contre toute entente américano-russe

vendredi 29 septembre 2017

Le 9 septembre, lors d’un séminaire organisé par le magazine fondé par Lyndon LaRouche, l’Executive Intelligence Review (EIR), deux anciens responsables des services secrets américains [1], Ray McGovern (CIA) et William Binney (NSA) ont taillé en pièces la thèse de « l’ingérence russe » dans l’élection de Donald Trump. (vidéo en anglais en bas de cette page)

Les données scientifiques et techniques de l’enquête démontrent que ce que la grande presse et le FBI présentent comme une vaste opération de « piratage informatique » (hacking) de la part des services russes n’est en fait qu’une « fuite » d’information opérée de l’intérieur du Parti démocrate.

Pour replacer cette affaire dans un contexte géopolitique plus vaste, William Wertz, rédacteur de l’EIR, est revenu sur une autre ingérence, cette fois-ci bien réelle, des services anglais !

Dennis Speed, militant du LPAC.

Dennis Speed (modérateur) : Bonjour, bienvenue à ce séminaire que nous avons intitulé « Le hacking russe, un ‘inside job’ : qui cherche à détruire la présidence américaine et à lancer une guerre mondiale contre la Russie ? ». Voici le sujet pour aujourd’hui : s’agit-il d’un hacking russe ou d’une fuite opérée de intérieur et imputée à la Russie par une autre puissance ?

Nous allons entendre trois intervenants, dont les présentations seront différentes, mais chacune apportera abordera une partie essentielle de l’affaire, une affaire qui pourrait avoir pour conséquence de nous laisser bêtement entraîner dans une guerre, y compris dans une guerre nucléaire. Nous comptons réfuter entièrement le scénario incriminant la Russie et au moins l’un des intervenants soutiendra qu’il y a une autre puissance étrangère sur laquelle l’enquête devrait s’étendre ; cette puissance pouvant être la source de la supercherie, en connivence avec des éléments opérant au sein des États-Unis.

Au sujet du magazine EIR. Notre publication a été fondée en 1974 par l’économiste, philosophe et militant politique Lyndon LaRouche, qui s’oppose depuis toujours à l’establishment financier anglo-américain. Hier, n’en déplaise à ses adversaires et ennemis, M. LaRouche a célébré son 95e anniversaire. EIR a été publié sans interruption depuis 43 ans et s’est caractérisé par l’emploi d’une méthode unique d’investigation qui, quoique non inventée par LaRouche, a été portée par lui à un niveau de raffinement extrêmement élevé en tant qu’outil scientifique.

Le regretté Paul Robeson Jr. m’a dit, après avoir rencontré M. LaRouche en 2008 dans un dîner de quatre heures : « Lyndon LaRouche est pour l’analyse économique ce que Einstein a été pour la physique. » Je devrais ajouter que M. LaRouche et M. Robeson étaient en désaccord sur plusieurs sujets politiques. Cette conférence sera peut-être également caractérisée par une série de différences d’opinions politiques et nous apprécions cela.

Les intervenants d’aujourd’hui se distinguent aussi par le fait qu’ils ont d’avoir été pris pour cibles de poursuites pénales par le « Justice Department américain » (Ministère de la Justice). Certains, comme William Binney, ont vu les poursuites frauduleuses contre eux, abandonnées.

D’autres, comme Will Wertz, ensemble avec Lyndon LaRouche, ont été incarcérés injustement. L’ancien ministre de la Justice Ramsey Clark, qui, je l’espère, rejoindra aujourd’hui notre public, avocat qui défendit Lyndon LaRouche, a dit :

l’affaire LaRouche représente le cas le plus patent de subterfuge conscient et d’abus de pouvoir systématique, se déroulant sur une longue période et s’appuyant sur des prérogatives du gouvernement fédéral, survenu dans l’exercice de mes responsabilités ou dont j’ai pu avoir connaissance.

Ceci a un intérêt particulier pour nous aujourd’hui, parce que ce type de moyens fut utilisé plus tard contre les orateurs ici présents. Nous, à la rédaction de l’EIR, nous avons affirmé depuis 30 ans que ce sont précisément ces tactiques d’abus de pouvoir employées en premier lieu contre nous, qui seraient employées contre un grand nombre d’Américains. Ceci annonçait la façon dont notre pays a été pris comme cible, en particulier depuis le 11 septembre 2001 jusqu’à aujourd’hui.

Enfin, permettez-moi de simplement vous dire au nom de nous tous, que nous pensons aux gens du Texas, tout spécialement à ceux de Houston, de l’Etat de Floride et des Caraïbes qui essaient de faire face aux forces de la nature dont le pouvoir de destruction fut amplifié par l’échec des gouvernements de prendre en compte les prévisions de personnes comme celles présentes dans le panel ici.

D’une part, le désastre que fut le 11 septembre et la guerre en Irak qui s’en est suivie, d’autre part, la catastrophe qui frappe Houston, en grande partie, faute de construction d’infrastructures projetées dès 1940, et la nouvelle vague imminente inavouée d’effondrement financier qui menace de frapper le système financier mondial avec une force comparable à celle qui se dirige maintenant vers nous de l’Atlantique, tout ceci est évitable, mais uniquement par ceux qui ont le courage de changer leurs axiomes.

Maintenant, la parole est à Will Wertz de l’EIR.

Will Wertz, rédacteur de l’Executive Intelligence Review (EIR)

Will Wertz : Merci, Dennis. D’abord je souhaite à Lyndon LaRouche un joyeux anniversaire pour ses 95 ans. Ensuite, au nom de l’EIR et du mouvement LaRouche, je tiens à féliciter les orateurs du VIPS ici présents pour leur combat courageux pour faire éclater la vérité.

Il y a plusieurs siècles, le poète allemand Friedrich Schiller, affirmait dans son écrit sur l’histoire universelle : « Quel cadeau plus grand que la vérité l’homme peut -il offrir à l’homme ? ».

Les résultats de l’enquête scientifique et technique qu’ils présenteront tout à l’heure ensuite, sont extrêmement importants parce qu’ils mettent à terre le mensonge qui a été fabriqué de toute pièce pour créer une psychose anti-russe, contre la Présidence des États-Unis et contre la possibilité d’un nouveau paradigme d’entente pacifique entre Etats souverains dans le monde.

Il y a très longtemps, pour être précis il y a 2500 ans, Platon mentionne dans deux de ses dialogues, le Timée et le Critias, qu’à un moment donné de l’histoire un déluge géant a anéanti la civilisation. Dans le Timée, un prêtre dit à Solon :

Vous les Hellènes, vous n’êtes que des enfants. Il n’y a pas un seul vieillard parmi vous. Des destructions de l’humanité il y en a eu et il y en aura de nouvelles nouveaux, issues de nombreuses causes. Les pires ont résulté de l’action du feu et de l’eau.

Socrate souligne que la raison pour laquelle ces civilisations étaient incapables de faire face à de telles catastrophes naturelles était le fait que « Le pardon divin commença à faiblir et ils commencèrent à avoir un comportement invraisemblable. Ils se faisaient contaminer par des bas plaisirs et par l’orgueil du pouvoir ». Heureusement nous avons aux États-Unis quelques vieillards – notamment Lyndon LaRouche, en réalité un homme plus jeune d’esprit que la majorité des gens.

Voici un bref aperçu de son combat contre ce que nous appelons « l’Empire britannique ». LaRouche, a vu directement la mise en œuvre de la politique coloniale sanguinaire des Anglais contre les Indiens lorsqu’il effectua, pendant la Deuxième Guerre mondiale, son service militaire en Inde et dans la région.

Lyndon LaRouche échangeant quelques paroles avec Ronald Reagan lors d’un débat électoral.
EIR

C’est de cette époque là que date son engagement profond contre toute forme d’impérialisme, une cause partagée avec Franklin Roosevelt. Ce dernier avait fait savoir sans ambages à Churchill sa ferme intention d’en finir, en particulier avec l’Empire britannique et sa volonté de reconstruire le monde avec les méthodes modernes du Système américain d’économie politique.

Tout ce que FDR tenta de faire, fut défait dès sa mort par Winston Churchill et par Harry S. Truman, un homme d’un esprit très étroit. Truman lança la première « guerre froide » contre la Russie et contre le type d’alliance que Roosevelt envisageait avec la Russie, la Chine et d’autres nations pour développer la planète.

En passant en revue la lutte de LaRouche depuis des décennies, on constate que c’est un penseur dans la tradition de Nicolas de Cues et de Gottfried Leibniz. En tant qu’économiste, il a su, à long terme, anticiper ce qui allait arriver. Il a su prévoir notamment, en analysant la crise des années 1968-71, l’abandon par Nixon, de la convertibilité du dollar avec l’or, un des engagements des accords de Bretton Woods. Cependant, il ne s’est pas limité à des commentaires savants car il a su formuler des politiques alternatives qui, si elles avaient été adoptées, auraient changé la face du monde :

  • En 1975, il lance un appel pour une Banque Internationale de Développement (BID) ;
  • En 1976, il propose également un programme nommé « Le Plan Oasis », pour le développement économique au Moyen-Orient qui aurait été le fondement pour la résolution de la crise israélo-palestinienne ;
  • En 1977, il appelle à la création d’une « troisième » Banque nationale des États-Unis ;
  • A la fin des années 1970 et au début de l’administration Reagan, il participe à l’élaboration du projet que Reagan dévoila en mars 1983 : « Initiative de défense stratégique » (IDS). Il ne s’agissait pas de lancer une « guerre des étoiles » contre la Russie mais au contraire, par une coopération rapprochée avec ce grand pays, de rendre les armes nucléaires obsolètes ;
  • En 1982, LaRouche, après avoir rencontré le Président mexicain présente une initiative majeure appelée « Opération Juarez » (du nom de l’ancien Président mexicain). La proposition, qui aurait pu devenir un modèle pour les relations Nord-Sud, comprend un moratoire sur la dette mexicaine et une aide américaine à l’industrialisation du Mexique en échange d’un accord avantageux sur les hydrocarbures. En clair, l’inverse des accords de libre-échange tels que l’ALENA (NAFTA) qui profitent à une oligarchie mais se font au détriment des intérêts des pays du Sud et des emplois des pays du Nord ;
  • En 1983, LaRouche a présenté, lors d’une conférence sur le canal de Kra à Bangkok, un programme pour le développement économique à long terme des bassins de l’océan Pacifique et de l’océan Indien ;
  • En 1990, ensemble avec sa femme, Helga Zepp-LaRouche, il propose une politique de « Triangle productif Paris-Berlin-Vienne », c’est-à-dire un grand projet d’investissement dans le cœur industriel de l’Europe en vue d’une reconstruction industrielle des pays de l’ex-URSS. Ensuite, perçu comme trop limitatif, le concept de « triangle productif » prend le nom de « Pont terrestre eurasiatique » ;
  • En 1997, il lança l’appel pour une nouvelle conférence de Bretton Woods pour établir « une nouvelle architecture financière », comme l’a qualifié Bill Clinton avant de se faire attaquer. Ceci aurait pu être le socle d’un décollage économique général ;
  • En 1997, les LaRouche font publier un rapport spécial intitulé « Le Pont terrestre eurasiatique ; Nouvelle Route de la soie, vecteur d’une relance mondiale ». C’était vingt ans avant que le développement de la politique « Une ceinture, une route » ne devienne la politique officielle de la Chine et récolte l’adhésion d’une grande partie de la population mondiale.

Le rôle des Britanniques

Nouvelle Solidarité N°2/2016 - S’abonner.

La question qui nous préoccupe est de savoir pourquoi il existe un tel niveau d’attaque contre la Russie et contre Trump ? Je soutiens que la principale raison c’est que l’Empire britannique – qui, avec la City et Wall Street, continue à exister sous une forme mutée – exerce son influence partout dans le monde et avant tout aux États-Unis.

Les Britanniques ont été impliqués dans l’attaque contre la Russie et contre le Président Trump dès le début. C’est ce qu’affirme un article du quotidien britannique The Guardian qui précise que le Government Communications Headquarters of Britain (GCHQ), c’est-à-dire les « grandes oreilles de sa Majesté » et l’équivalent anglais de la NSA, avait décidé de surveiller Trump dès le moment où il annonça sa candidature en 2015.

Il y a, ensuite, bien sûr le MI-6. C’est un « ancien agent » de ce service de renseignements britannique, Christopher Steele, qui compile les informations pour le dossier qui sert de feuille de route pour toute une nébuleuse d’agents de renseignement aux Etats-Unis, généralement associés avec l’administration Obama et Hillary Clinton, deux figures politiques sous l’emprise des néoconservateurs et en campagne perpétuelle contre la Russie et Trump.

Ce qu’ils veulent empêcher à tout prix, c’est une situation où quelqu’un comme Lyndon LaRouche puisse effectivement influencer la politique de la Maison Blanche comme ce fut le cas à l’époque de Reagan à propos de l’IDS ou lorsque Bill Clinton, avant d’être menacé de destitution, songea à mettre sur pied une « nouvelle architecture financière ».

Regardez le Président Trump . Quel est son « crime » ? Pendant la campagne, il a clairement énoncé plusieurs principes. Il veut travailler avec la Russie. Ce serait une bonne chose que de travailler avec la Russie pour combattre le terrorisme en particulier. Il s’oppose à la politique de changement de régime qui avait dominé les États-Unis à partir de l’administration Bush et qui aurait continué sous Hillary Clinton en passant par Obama.

En plus, l’une des actions de Trump a été d’envoyer, en mai 2017, une délégation à Beijing pour la conférence « Une ceinture, une route ». Ce n’est pas suffisant du tout, mais on peut penser que Trump peut faire bouger les États-Unis en direction de cette nouvelle géométrie d’ « Une ceinture, une route ».

Au niveau de la politique économique, il n’y a pas eu d’action, mais il a exprimé son engagement pour le Système américain d’économie politique comme aucun président ne l’a fait au moins depuis Franklin Roosevelt.

Le 26 octobre 2016, à Charlotte dans la Caroline du Nord, il a évoqué le besoin d’un « Glass-Steagall du XXIe siècle ».

Ensuite, une fois élu, le 15 mars dans un discours à Louisville, au Kentucky, et ensuite, le 21 mars, dans un discours devant le Comité national républicain du Congrès (Republican National Congressional Commitee) il a parlé du « Système américain d’économie politique » d’Alexander Hamilton, George Washington, Henry Clay et Abraham Lincoln.

Il a dit explicitement dans le dernier discours :

Notre premier Président républicain, Abraham Lincoln, mena sa première campagne électorale en 1832 quand il avait seulement 23 ans. Il commença par imaginer les bénéfices qu’une voie ferrée pouvait apporter dans cette partie de l’Illinois, sans avoir jamais vu de train à vapeur. Il n’en avait aucune idée et pourtant il savait ce que cela pouvait apporter. Trente années plus tard, étant élu Président, Lincoln ratifia la loi qui permit de construire le premier chemin de fer transcontinental, unifiant le pays d’un océan à l’autre.

Le chemin de fer transcontinental de Lincoln inspira le chemin de fer transsibérien en Russie. Il inspira également une grande stratégie beaucoup plus large dans les années 1890 qui précéda ce que nous voyons aujourd’hui avec la politique « Une ceinture, une route » des Chinois, également préconisée par les Russes.

Cela remonte à la vision du philosophe et scientifique allemand Gottfried Leibniz qui a écrit ceci :

Je considère qu’il s’agit là d’un phénomène singulier du destin : la culture et le raffinement humain se trouvent concentrés, en quelque sorte, entre les deux extrêmes de notre continent. (...) La Providence a-t-elle commandé un tel ordonnancement afin que les peuples les plus cultivés et distants étendent leurs bras l’un vers l’autre, pour que ceux qui se trouvent entre les deux puissent graduellement être amenés à une meilleure vie ? Je pense que ce n’est pas par chance que les Russes, qui à travers leur immense empire connectent la Chine à l’Europe (…) suivront, avec l’aide et l’engagement de leur dirigeant actuel [Pierre le Grand], les pas de nos découvertes.

Donc, ce que Leibniz amenait là, c’est une idée remontant aux années 1600, d’un « pont » reliant l’humanité, à partir de l’Europe, à travers la Russie, jusqu’à la Chine. C’est précisément ce potentiel que nous voyons apparaître aujourd’hui, que les Britanniques veulent flinguer.

Notre ennemi à nous, patriotes américains,
a été depuis toujours l’Empire britannique.

Nous avons fait une révolution contre l’Empire britannique ; ils ont mis le feu à la Maison blanche en 1812 et ils ont soutenu les États confédérés d’Amérique dans la Guerre de Sécession.

Ce sont les Russes qui ont apporté leur soutien crucial à notre révolution à travers la Ligue de neutralité armée ; et ce sont les Russes, en particulier le Tzar Alexandre II, qui sont intervenus dans la Guerre de Sécession contre l’Empire britannique en envoyant leur flotte à San Francisco et à New York pour éviter tout soutien britannique aux États confédérés.

Dans les années 1890 il s’est développe une alliance basée sur le Système américain d’économie politique. Elle impliquait en particulier les Français, les Allemands et les Russes.

Quant aux principes fondateurs, prenons le cas du Japon. Henry C. Carey, qui était un conseiller d’Abraham Lincoln, envoie un de ses collègues, Erasmus Peshine Smith, au Japon où il introduit la politique économique du Système américain qui contribuera à la restauration Meiji.

Construction des wagons du Transsibérien, à Paris, en 1900.

Dans les années 1890, le ministre des Affaires étrangères français, Gabriel Hanotaux, propose un vaste couloir ferroviaire, l’Asiatic Grand Central. En voici la description : « En commençant par Orenbourg sur le fleuve Oural, ce chemin de fer serait allé aussi loin que Peshawar sur la frontière indienne, reliant au long de l’Asie centrale le réseau ferré russe à celui anglo-indien. Il aurait fait la jonction entre, d’un coté le Transsibérien, et de l’autre le chemin de fer reliant Berlin à Bagdad »- qui était en cours de construction par L’Allemagne – « L’objet c’était de relier les chemins de fer européens aux chemins de fer anglo-indiens et au delà, aux futurs chemins de fer chinois ».

A la même époque, en 1882, en Russie, le Comte Witte devient ministre du Transport et plus tard dans la même année, ministre des Finances. Son ambition se résume à « Une nouvelle voie et de nouveaux horizons, non seulement pour la Russie mais aussi pour le commerce mondial. »

Il s’agit du Transsibérien qui « figurera parmi les événements mondiaux qui inaugureront de nouvelles époques de l’histoire des nations et, ce qui n’est pas rare, engendreront des bouleversements radicaux des relations économiques établies entre les Etats ».

Et il créera les conditions, permettant aux pays asiatiques d’identifier leurs intérêts mutuels et tangibles dans le domaine économique à l’échelle mondiale. C’est en effet le concept qu’a fait ré-émerger le Président chinois Xi Jingping avec l’approche « gagnant-gagnant » ; par ailleurs John Quincy Adams défendit la même idée d’une communauté d’intérêts entre les membres d’une famille d’Etats-nation souverains.

Relier Paris à Pékin, c’est ce que propose cette carte du Transsibérien de 1904.

Historiquement, cette politique signifie la mort de la vision géopolitique britannique. Ces derniers sont donc intervenus tout au long de l’histoire pour empêcher que cette vision devienne dominante.

Ce fut notamment le cas en Allemagne où ils ont manœuvré pour faire limoger Bismarck en 1890. En France également, Jules Ferry, qui fut le mentor de Hanotaux, n’a pas survécu à l’impact de deux tentatives d’assassinat. Aux Etats-Unis, le Président McKinley est à son tour assassiné en 1901 et en Russie, le comte Witte est révoqué en 1903.

C’est exactement le même type de changement de régime, si l’on peut dire, que les Britanniques et leurs agents tentent aujourd’hui contre la présidence américaine. Car ce qu’on appela à l’époque d’Hanotaux l’ Asiatic Grand Central, s’appelle aujourd’hui le « Pont terrestre mondial ».

Avant le tournant du XXè siècle, il y eut d’autres manigances de la part des Britanniques. Par exemple, le 16 juillet 1894 fut signé le traité de commerce et de navigation anglo-japonais, sensé entrer en vigueur le 17 juillet 1899, cinq années plus tard.

Cependant, deux semaines après la signature du traité, le 1er août 1894, fut lancée la guerre sino-japonaise, autour de la péninsule coréenne. Un grand nombre des problèmes que nous connaissons aujourd’hui dans la péninsule coréenne, remontent à cette opération des Britanniques.

En 1895 les Japonais occupèrent Taïwan. Ensuite, ce traité de navigation et de commerce fut intensifié en 1902 par l’alliance anglo-japonaise conclue le 30 janvier. De même, les Britanniques créèrent les conditions pour réaliser en 1903-04, après la révocation de Hanotaux, l’Entente cordiale entre la Grande Bretagne et la France.

Ensuite arriva en 1905 la première Révolution russe et en 1907 la « Triple Entente » impliquant la Russie, la Grande Bretagne et la France. Et, bien sûr, suite à l’assassinat de McKinley, Teddy Roosevelt arriva au pouvoir aux États-Unis et les rapports étroits entre les États-Unis, l’Allemagne et la Russie qui avaient existé sous McKinley furent complètement renversés. Teddy Roosevelt amorce alors la « relation spéciale » entre les Etats-Unis et la Grande Bretagne, notre ennemi !

Il n’est probablement pas anodin que l’oncle de Teddy Roosevelt, James Bullock, se soit exilé en Grande Bretagne. Après tout, il avait opéré, aux côtés des Confédérés, comme agent au service d’une puissance étrangère, les Britanniques. C’était la source de la politique pro-britannique de Teddy Roosevelt.

Là où je veux en venir, c’est qu’il existe à cette époque-là un exemple du modus operandi de l’Empire britannique. Cette politique fut développée encore plus en 1928. La carte dessinée par le géo-politicien britannique Harold Mackinder nous apprend beaucoup de choses. L’idée de fond c’était qu’on y voyait l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’île mondiale. La politique britannique c’était d’encercler par un croissant, ce qu’ils nommaient la zone-pivot ou le « heartland » qu’est la Russie.

Pour Mackinder,

celui qui domine l’Europe de l’Est, dirige le ‘heartland’. Et celui qui domine le ‘heartland’, dirige l’île mondiale. Ainsi, celui qui domine le ‘heartland’, dirige le monde.

Le géopoliticien anglais Halford Mackinder (1861-1947).

C’était leur stratégie géopolitique ; c’est la stratégie qui fut développée par Haushofer sous Hitler, débouchant sur l’attaque des nazis contre la Russie, qui fut soutenue par les Britanniques jusqu’à ce que Hitler se tourne vers l’Ouest également. Mais en regardant cette carte, pensez également à l’élargissement de l’OTAN en Europe vers l’Est vers les frontières avec la Russie.

Pensez à la crise actuelle de la péninsule coréenne ; pensez à l’Afghanistan, au passé et aussi au présent ; pensez au Printemps arabe et à la politique de changement de régime menée par Bush et Obama en Irak, en Libye etc. ; et les tentatives de faire pareil en Syrie, en Égypte, etc. Cette géopolitique reste au cœur de la politique occidentale envers l’ex-URSS. Et c’est cette politique qu’il faut vaincre. Le potentiel existe pour que le Président Trump aille à son encontre et qu’il travaille réellement avec la Russie et la Chine pour la renaissance de cette idée de Pont terrestre eurasiatique.

Je crois qu’il est très important que les gens comprennent la vision grandiose de Lyndon LaRouche et pour laquelle sa femme ne cesse de combattre. C’est une grande stratégie pour l’humanité, opposée au principe oligarchique de l’Empire britannique, le développement économique mutuel étant le fondement de la paix, pour la coopération entre nations très différentes partout dans le monde.

C’est l’idée de John Quincy Adams d’une communauté de principe dans une famille d’états-nation, où l’être humain peut réellement réaliser sa mission, qui ne consiste pas seulement dans le développement de la planète pour l’homme, mais aussi dans l’exploration de l’inconnu que représente l’espace.

Revenant au Critias et au Timée évoqués au début ; l’homme s’y trouve confronté aux inondations et au feu. Dans le cas présent de l’ouragan, il y a des indices montrant que l’activité solaire – le feu - serait en fait impliquée dans les ouragans et les inondations. Mais au cœur de l’argument de Platon, l’idée est qu’il s’agit des conséquences d’actes d’omission et de commission qui provoquent la destruction de l’humanité.

Les actes d’omission incluent, comme l’orateur précédent l’a indiqué tout-à l’heure, le fait de ne pas avoir construit l’infrastructure qui, en fait, aurait pu atténuer l’impact de l’ouragan, etc. Il s’agit d’un acte d’omission si vous ne travaillez pas avec la Russie et la Chine pour une stratégie commune capable de désarmer détourner les astéroïdes.

Ensuite il y a aussi les actes de commission qui incluent les guerres injustifiées, ce qui correspond au feu, le feu thermonucléaire. Les actes de commission incluent également les politiques financières, conçues avec l’idée de soutenir la croissance zéro et la réduction de la population qui a été la politique de l’Empire britannique.

Pour conclure je dirai avec Lyndon LaRouche que la victoire est à portée de main, si nous agissons maintenant, parce que la situation est différente de celle des années 1890 et du début du XXe siècle. A l’époque, la conséquence fut plus d’un siècle de guerres, deux guerres mondiales et ensuite la guerre perpétuelle, avec des courtes pauses après la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui nous avons la possibilité de réellement l’emporter et le plus important est de nous dépasser nous-mêmes et de saisir l’occasion pour, comme l’exige LaRouche, forger une alliance entre les quatre puissances, les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde, afin de vaincre l’Empire britannique. Et ceci signifierait une libération du peuple anglais.

On n’est pas contre la population britannique. Et aux États-Unis nous devons imposer ce que LaRouche a appelé « les quatre lois » (principes), qui représentent le Système américain : une politique pour le Glass-Steagall, une banque nationale, dans le sens de la Reconstruction Finance Corp. (RFC) de Roosevelt, et de la Banque nationale de Hamilton, pour émettre du crédit pour le développement.

Chassons de nos têtes la conception misérable de « nous ne pouvons pas dépenser de l’argent pour sauver les gens ». Nous avons dépensé des milliers de milliards pour sauver les banques en faillite ! Nous dépensons des milliers de milliards pour mener des guerres injustes pour obtenir des changements de régime.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’investir dans les hommes. Et pour les sauver, débarrassons-nous du système britannique !


[1Membres du Veteran Intelligence Professionnels for Sanity (VIPS), un collectif d’ancien analystes des services en désaccord avec les thèses néoconservatrices depuis l’invasion, sur la base de mensonges, de l’Irak en 2003.