Etat des routes : les poids lourds seuls responsables ?

vendredi 24 août 2018, par Yves Paumier

Bien des gens accusent les poids lourds d’user les routes et d’être un peu responsable de l’effondrement du pont de Morandi (43 morts et une économie régionale paralysée).

Les politiques et journalistes en profitent et tirent l’alarme sur la situation en France. La Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) précise même que les camions usent énormément plus : « l’usure de la route varie comme la puissance 4 de la charge à l’essieu ».

Mais l’Organisation des Transporteurs Routiers Européens (OTRE), le lobby des poids lourds, s’insurge avec quelques bonnes raisons et rappelle que

tous les usagers de la route s’acquittent déjà de 39 milliards d’euros (hors TVA et péages autoroutiers) de taxes, redevances ou prélèvements divers (dont 7 milliards pour les seuls poids lourds) pour l’entretien des infrastructures routières non concédées. (...) Or ce sont seulement 13,3 milliards qui sont investis dans l’entretien des routes. (...) Où sont passés les 26 milliards de différentes recettes normalement affectées aux infrastructures routières, notamment les ponts et les ouvrages d’art ?.

Très bonne question ! Serait-ce que ces recettes ont été allouées à un autre poste budgétaire pour satisfaire les critères de déficit de l’Union Européenne ?

Le gros poids lourd qui casse les ponts n’est-il pas la finance spéculative qui nous oblige à la renflouer avec l’argent public et à imposer des politiques d’austérité partout en Europe ?

La solution c’est de s’affranchir des marchés financiers avec une politique de crédit à l’économie physique adossée à une banque nationale et un Commissariat au Plan, pour assurer un entretien préventif et un remplacement des infrastructures avant les catastrophes.

NOTRE PROJET :
UN CRÉDIT NATIONAL POUR L’ÉQUIPEMENT DE L’HOMME ET DE LA NATURE

L’autre part de la solution est évidement de réduire le nombre de camions sur les routes, et pour le cas d’aujourd’hui, une solution évidente est d’ouvrir rapidement le tunnel Lyon-Turin aux TGV et aux marchandises. Tout ce qui passera par le rail pour franchir les Alpes ne passera pas par l’autoroute au-dessus de Gênes.

La FNAUT l’avait bien précisé et Solidarité & progrès le défend depuis longtemps, en dépit d’une opposition écologiste pas très cohérente.

LYON-TURIN :
UN TUNNEL POUR SAUVER L’EUROPE

Et si l’Italie veut en profiter pour faire un bond en avant technologique, elle peut faire le pari d’un nouveau mode de transport de marchandises par Maglev comme les coréens et les chinois l’envisagent, ou par Aérotrain comme Jacques Cheminade le défend depuis au moins 2012 et comme la start-up française Spacetrain essaie de le développer aujourd’hui.

NOTRE PROPOSITION
POUR LA TECHNOLOGIE AÉROTRAIN