Communiqué

Pourquoi Solidarité et Progrès ne cautionne pas les élections européennes

jeudi 18 avril 2019

Communiqué de presse de Solidarité et Progrès :

Clichy, le 16 avril 2019 — Solidarité et Progrès ne participera pas aux élections européennes. Nous considérons en effet que ce scrutin se déroule au sein d’une institution, l’Union européenne, dont nous contestons la légitimité et le caractère démocratique. Non seulement, à travers un euro dévoyé, elle s’est soumise aux forces de la mondialisation financière, mais elle est devenue une arme contre les Etats-nations qui la composent. Participer à une élection, organisée en son sein, alors qu’on ne la considère pas légitime, nous paraît politiquement malhonnête et inopportun.

L’objet de cette élection, de surcroît, est d’élire des membres de ce qu’il faut bien appeler un Parlement croupion, qui n’exerce de pouvoirs démocratiques qu’en apparence. Ceux qui proclament leur souverainisme, en tentant de faire élire des candidats en son sein, ne peuvent qu’être soupçonnés de rechercher une manne financière en vue d’autres usages, comme l’expérience récente semble bien le confirmer.

Enfin, comme l’a montré le débat organisé par France 2, les questions fondamentales déterminant notre avenir ne peuvent y être abordées : causes de l’austérité sociale et de la stagnation financière, crise de la représentativité et des institutions politiques manifestée par le mouvement des Gilets jaunes, avenir du travail et de la protection sociale, transition numérique, rôle des nations européennes pour assurer la paix mondiale, nécessité d’un nouvel ordre économique et monétaire international. La censure qui pèse sur les questions fondamentales concernant notre avenir ne peut être levée dans le cadre d’élections contrôlées par les censeurs.

Il nous paraît donc illusoire, dans ce contexte (même si certains ont le mérite de tenter de le faire), de rompre le débat faussé d’avance entre le parti de la soumission financière, maquillé en progressiste, et celui d’un repli chauvin déguisé en patriote.

Une souveraineté nationale aux couleurs du XXIe siècle mérite mieux. C’est pourquoi nous saisirons l’occasion de présenter, hors de l’Union européenne telle qu’elle est et qui devrait être dissoute, un projet conforme à l’intérêt des peuples européens qui la composent. Ce projet est celui d’une entente entre nations souveraines contre la mondialisation financière et pour la paix dans le monde, une entente constructive depuis la Mer de Chine jusqu’à l’Atlantique, passant bien entendu par l’Oural. Face à la réalité du monde, les choses étant ce qu’elles sont et la division internationale du travail ce qu’elle est, se borner à sortir de l’Union européenne et de l’OTAN ne suffit pas. La France ne peut se retirer seule, elle doit devenir inspiratrice, au nom de sa souveraineté, pour changer le cap du monde.

Ayant été les premiers en France à dénoncer l’Acte unique et le Traité de Maastricht, nous nous prononçons au nom de cette « espèce de crédit latent » qui est ouvert à la France « quand il s’agit d’universel », évoquée par le général de Gaulle. Au fondement même de notre pays, là où doit se forger un terrain d’entente et d’unité, nous vouerons nos efforts aux élections municipales. Il faut reconstruire notre pays à sa base, inspiré par son aspiration légitime aux sommets, sans jamais céder à la tentation d’une abdication nationale.