Great-Reset des restaurateurs

samedi 20 février 2021, par Tribune Libre

En France et au Royaume-Uni, plusieurs voix de l’industrie estiment que jusqu’à 75 % des restaurants indépendants pourraient ne pas survivre au confinement et aux mesures de distanciation sociale consécutives. Cela ne concernera pas les grandes chaînes et les géants de la restauration rapide. Cela laisse supposer que les grandes entreprises deviendront plus grandes tandis que les plus petites diminueront ou disparaîtront.

Voilà ce qu’ont écrit en juin 2020 dans Covid19 : la grande réinitialisation, Thierry Malleret et Klaus Schwab, le président du forum économique de Davos où tous les chefs d’Etats interviennent. Nous ne sommes donc malheureusement pas dans la théorie du complot mais bien dans un monde où les dirigeants ont parfaitement la connaissance des événements.

Contrairement à l’Italie, le gouvernement français est venu partiellement au secours des restaurateurs, mais pour combien de temps encore ? Les assurances refusent de dédommager les restaurateurs qui ont pourtant souscrits une assurance perte d’exploitation, et en dignes représentants de l’oligarchie financière, jouent la montre auprès des tribunaux de commerce.

Rien qu’en Ile-de-France, plusieurs milliers de procédures sont intentées contre AXA, Alliance, etc. Ces dernières refusent les conciliations, demandent dans la plupart des cas une expertise financière et vont carrément jusqu’à avancer que le tribunal serait géographiquement incompétent... Sur le premier point, l’agacement des tribunaux est tel qu’ils demandent formellement aux assurances (pas à leur représentants mais directement à leurs dirigeants) un document stipulant le refus de conciliation, du jamais vu !

Du point de vue des assurances, l’Etat a décidé de confiner, c’est donc à lui de payer. Qu’il est loin le temps de 2007 où l’Etat est venu à la rescousse du système financier en le renflouant avec les deniers publics ! Ne serait-il pas plus juste que les assurances indemnisent puis se retournent contre l’Etat ? En accablant les restaurateurs de la sorte, tout en laissant à l’Etat endosser toutes les responsabilités, les assurances — aujourd’hui courroies de transmission de l’oligarchie financière et de la mondialisation — font coup double : éradiquer les petits restaurateurs tout en accablant l’Etat censé nous protéger.

L’Etat stratège doit donc reprendre les rênes de la finance en séparant strictement les banques d’affaires, les banques commerciales et les assurances (comme c’était le cas avant 1984 en France) pour que ces dernières reprennent leur rôle de protection légitime de leurs assurés sans autres considérations.

Grandgousier