Klaus Schwab et la métrique du fascisme vert

jeudi 14 octobre 2021

Chronique stratégique du 14 octobre 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

La même oligarchie financière qui spécule sur les marchés spot, provoquant des hausses artificielles des prix de l’énergie, des matières premières et des denrées alimentaires, propage partout la « bonne morale » écolo sur la nécessité de changer nos comportements afin de nous adapter à « l’économie de la pénurie » et de sauver la planète. Pour Klaus Schwab et les milliardaires du Forum de Davos, qui veulent imposer la « métrique » verte au monde entier, il s’agit explicitement de stopper le développement humain, jugé intrinsèquement destructeur pour Mère Gaïa.
« L’économie de la pénurie », à la une de The Economist du 4 octobre.

Au-delà de la hausse inquiétante des prix, l’hyperinflation qui se manifeste aujourd’hui dans le monde correspond à ce dont l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche avait mis en garde lorsque le Club de Rome avait commencé, à la fin des années 1960, à promouvoir son slogan anti-humain des « limites à la croissance ».

Comme LaRouche l’avait dénoncé à l’époque, l’oligarchie financière cherche, en exploitant la soi-disant crise de pénurie énergétique, à imposer une politique « schachtienne » — en référence au ministre des finances d’Hitler, Hjalmar Schacht, qui, pour donner un semblant de valeur à du « capital fictif » avait imposé une déflation mortifère grâce à des méthodes d’austérité et de réduction des coûts drastiques dont la logique a abouti aux camps de concentration et aux chambres à gaz.

Notre dossier choc : « Le New Deal vert : Sortir du piège de la finance verte » (Cliquer sur l’image pour en savoir plus et le commander)

Aujourd’hui comme alors, les milliardaires qui s’enrichissent sur le dos des populations, en spéculant sans vergogne sur les prix de l’énergie, des matières premières et des denrées alimentaires, provoquant des hausses sans rapport avec l’économie réelle, sont les mêmes qui nous sermonnent sur l’idée que les ressources sont limitées et qu’il va falloir s’habituer à se serrer la ceinture. A l’image du magazine The Economist, porte-voix de l’oligarchie de la City de Londres, qui consacre sa une du 4 octobre à « L’économie de la pénurie », avec un dossier expliquant que « l’ère de l’abondance des combustibles fossiles est révolue » — alors que ces derniers fournissent 70 % de l’énergie mondiale.

L’objectif est, en prenant pour prétexte la lutte contre le « dérèglement climatique », de forcer les gouvernements à adopter des politiques malthusiennes de basse densité énergétique, tout en assurant le transfert massif des actifs financiers vers la nouvelle bulle de la finance verte (voir notre dossier ci-contre).

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Klaus Schwab et la métrique verte de Davos

Klaus Schwab, en bon porte-parole du réseau de milliardaires de Davos, de la famille royale britannique, d’une faction du Vatican et des grands cartels bancaires et financiers, est lui-même mobilisé pour pousser les fameuses métriques ESG (Environnementales, Sociales et Gouvernementales) – un ensemble de 21 métriques concoctées en septembre 2020 par le World Economic Forum et son International Business Council, et soutenues par tout le gratin de la finance, dont BlackRock, Fidelity International, UBS, Allianz, BBVA, Bank of America, Credit Suisse, HSBC Holdings et Banco Santander.

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En déterminant quelles activités économiques sont « viables » ou pas, du point de vue de la « décarbonisation » du monde, les métriques ESG visent à induire un changement de comportement global des entreprises et des citoyens, afin de stopper tout ce qui contribue à développer les peuples – source d’émission de CO2 et donc de dérèglement climatique.

Vous trouvez cela exagéré ? Klaus Schwab est pourtant explicite : selon lui, le développement humain serait un « conundrum » (casse-tête chinois) pour la Terre, c’est-à-dire que le bien-être humain ferait souffrir la planète. A la page 154 de son récent livre Stakeholder Capitalism – A Global Economy That Works For Progress, People and the Planet (traduisible en français par « Le capitalisme des parties prenants, une économie mondiale travaillant pour le progrès, les gens et la planète »), il prend pour exemple le développement économique de l’Ethiopie, avec les infrastructures de bases qui y ont été construites – le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, le barrage de la Renaissance, etc –, pour affirmer qu’il faut arrêter tout cela, car ce genre de développement « révèle le conundrum central du combat contre le changement climatique ».

La force qui aide les gens à se libérer de la pauvreté et à avoir une vie décente est la même qui détruit la viabilité de notre planète pour les générations futures, écrit-il. Les émissions qui causent le changement climatique ne sont pas seulement le résultat d’une génération d’industriels égoïstes ou de baby-boomers occidentaux. Elles sont la conséquence du désir de créer un meilleur futur pour soi.

Autrement dit, le cœur du problème serait la capacité propre à l’espèce humaine, grâce à la découverte créative de nouveaux principes physiques et de nouvelles conceptions scientifiques, d’accroître la productivité du processus de production et de permettre à plus de gens de vivre une vie meilleure. Comme l’affirme Greta Thunberg à longueur de passages médiatiques, le problème remonterait à la révolution industrielle lancée il y a près de trois siècles.

Malheureusement, la confusion et le pessimisme culturel en Occident sont tels que bien des gens avalent cette couleuvre ! Car on leur a fait oublier combien la révolution industrielle a libéré l’homme des besoins immédiats, du travail musculaire, des hivers misérables…

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Pour Helga Zepp-LaRouche, la présidente internationale de l’Institut Schiller, il s’agit d’une écologie dévoyée et même d’un « fascisme à visage vert » — et il faut le désigner tel quel.

Dans son émission hebdomadaire, elle rappelle que l’offensive lancée dans les années 1960-1970 par le Club de Rome visait à casser la dynamique d’émancipation et de progrès des pays du Sud, et en particulier de l’Afrique. A l’époque, l’encyclique du pape Paul VI, Populorum Progressio (1967) affirmait que « Le développement est le nouveau nom de la paix », et défendait le droit au développement de tous les êtres humains de la planète ; et l’ONU définissait pour chaque décade de nouveaux objectifs de développement afin de vaincre la pauvreté et le sous-développement dans les pays en développement.

« Lorsque le Club de Rome a publié ce livre absolument frauduleux sur ‘Les limites à la croissance’, écrit par les deux professeurs du MIT, Dennis Meadows et Jay Forrester, nous avons immédiatement démontré qu’il s’agissait d’une escroquerie, explique Mme Zepp-LaRouche. Lorsqu’ils affirment que les ressources sont limitées, ils passent délibérément sous silence le fait que c’est le progrès technologique qui définit ce qu’est une ressource ! Vous savez, ce que nous utilisons comme ressources a considérablement changé au cours des siècles, et il n’y a pas de limite à ce que les ressources deviendront à l’avenir, car elles sont le produit des niveaux technologiques avec lesquels vous travaillez. Par exemple, à l’avenir, lorsque nous maîtriserons la technologie de la fusion thermonucléaire [utilisant l’hydrogène présent dans l’eau], nous pourrons fabriquer nos propres matières premières, par la séparation des isotopes ».

En réponse au livre de Meadows et Forrester, Lyndon LaRouche avait publié le livre Il n’y pas de limites à la croissance, démontrant que leur thèse était une fraude parce qu’elle était basée sur un modèle informatique, dont les critères choisis définissaient d’emblée le résultat qu’on avait décidé d’obtenir. Exactement de la même manière que les modèles informatiques du GIEC écartent dès le début tous les facteurs ne permettant pas d’accréditer la thèse des origines anthropiques du réchauffement climatique.

C’est du fascisme ; et je pense que nous devons être absolument clairs, conclut la fondatrice de l’Institut Schiller. Parce que cela vise à imposer une économie schachtienne. (…) Il s’agit d’une attaque brutale contre les niveaux de vie, et contre les valeurs de liberté et de démocratie, dont ils prétendent être les défenseurs. Et le problème est qu’il n’y a pas suffisamment de gens qui se dressent contre cela. C’est du fascisme, similaire au nazisme en Allemagne et aux autres formes de fascismes mis en place en Europe dans les années 20 et 30. Il faut donc que les gens se réveillent, car il s’agit d’un phénomène grave qui menace la vie de nombreuses personnes.

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