Ça ira mieux après

mardi 21 décembre 2021, par Jacques Cheminade

Un vent de « c’était mieux avant » souffle sur cette campagne présidentielle. Ceux qui occupent le pouvoir ont oublié que « gouverner, c’est prévoir » et naviguent comme avant sur le Titanic de la finance mondialisée. Ceux qui les contestent tracent des lignes Maginot derrière lesquelles ils caressent les illusions d’une volonté de puissance. Aucun pour l’instant n’a compris qu’il n’est pas d’issue qui ramène au passé.

Sortons de la caverne et mouillons la chemise, pour que ce soit mieux après. Que voyons-nous ? Voici un candidat-président pour qui l’exploitation médiatique de sa fonction, sa présidence de l’Union européenne et sa gestion de la Covid constituent, croit-il, un brelan d’as, son autre atout étant la médiocrité de ses adversaires. Pour l’avenir, il propose un plan d’investissement de 30 milliards d’euros sur cinq ans qui n’est qu’un saupoudrage, sans stratégie directrice et sans organiser les indispensables formations humaines correspondantes. Résultat : une nation startup qui laisse vendre ses industries à la découpe. Voilà une candidate de la « droite de gouvernement » qui se définit comme une femme 2/3 Merkel, 1/3 Thatcher et fait appel à l’homme qui avait si bien organisé la campagne de François Fillon pour l’abandonner aux premiers coups de roulis. La gauche, elle, se décompose à vue d’œil et, au mieux, récite des catéchismes éculés. Un candidat d’extrême-droite aide à dédiaboliser l’autre en occupant son créneau patriotard. Mentionner les noms des uns et des autres serait une perte de temps.

D’abord nous libérer de l’occupation financière.

Car ils sont comme des fantômes de la pensée qui ne relèvent aucun des défis de l’époque : d’abord nous libérer de l’occupation financière, en rétablissant une vraie Banque nationale, à participation citoyenne, et un vrai système de crédit public, deux piliers nécessaires pour garantir la justice sociale et notre souveraineté nationale. C’est-à-dire que l’argent aille au bien commun, au travail humain, à l’école, à l’hôpital et au laboratoire, au service public de tous. Ensuite, abolir le secret dans lequel opèrent les pouvoirs, que ce soit concernant le nom des créanciers de notre dette publique ou les mesures prises par le Conseil de défense sanitaire. Il ne peut y avoir de République dans le secret des bureaux et des banques.

Car ce qui nous tombe dessus est très grave. Une inflation de pénurie balaye tout : ce n’est pas la course entre les prix des patrons et le salaire des travailleurs, c’est la dictature financière d’un système qui gave une oligarchie sans produire. A une hausse moyenne de la circulation monétaire de plus de 15 % correspond en effet une production moyenne de biens physiques de 2 %, en comptant large. Qui trinque ? Les salariés, les classes moyennes et les épargnants. Un système de rente de l’argent enrichit des rentiers parieurs devenant de plus en plus parasites de l’économie réelle. Un tel système a toujours mené à la guerre contre ceux qui résistent, qu’ils soient russes, chinois ou vous et moi. Le danger est là, imminent, et une campagne comme celle qui se déroule sous nos yeux fait de nous des somnambules.

Faut-il désespérer ? Oui, si cela peut inspirer une mobilisation générale contre le danger. Nous proposons de mettre en place, chez nous, en France, et partout dans le monde, un système de santé digne de ce nom, soustrait au culte du profit « à flux tendus ». Car c’est par là, par la préoccupation de sa santé et de celles des autres, que peuvent s’amorcer une prise de conscience et un engagement pour la paix avec un projet de développement mutuel. Et qu’on débatte enfin sérieusement, et pas de mesures qui seraient au mieux des sparadraps posés par des oppresseurs portant le masque de modernisateurs, ni de nostalgie pour des temps où les enfants d’ouvriers n’entraient pas en classe de sixième et où la soumission des femmes était la règle.

Alors, soyons résolus de ne plus servir et nous voilà libres, à condition de vouloir faire de notre liberté une création partagée dans le commun combat.

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