Echec de la « Révolution de couleur » au Kazakhstan, un camouflet pour « Global Britain »

mercredi 6 avril 2022, par Tribune Libre

Voici une analyse de la situation au Kazakhstan, tirée du dernier document publié par The LaRouche Organization (TLO), Stop Global Britain’s Green War Drive.

Echec de la « Révolution de couleur » au Kazakhstan, un camouflet pour « Global Britain »

Par sa superficie, le Kazakhstan est le neuvième pays du monde. Il partage une frontière de 7650 km avec la Russie et une autre de 1750 km avec la Chine. Il possède de vastes réserves de pétrole et de matières premières, et, atout particulièrement important pour le présent et l’avenir de l’énergie nucléaire, il détient les plus grandes réserves d’uranium au monde. En 2020, grâce à ses mines, le Kazakhstan en fut le plus grand producteur, atteignant 41 % de la production mondiale (environ 20 000 tonnes !). Historiquement maillon central de la Route de la soie entre la Chine et l’Europe, il continue aujourd’hui à jouer un rôle de premier plan dans l’initiative chinoise Une ceinture, une route. C’est pourquoi, du point de vue géopolitique du Grand Jeu britannique, le Kazakhstan est donc une cible de choix à déstabiliser.

Comparons les évènements du Maidan en Ukraine avec ce qui s’est passé au Kazakhstan au début de cette année. Le 2 janvier, des manifestations ont commencé au Kazakhstan pour demander le maintien du contrôle des prix du gaz. Parmi les revendications de certains groupes contestataires, on vit naître des appels à « rompre toutes les alliances avec la Russie » et à « quitter l’Union économique eurasiatique ».

Le 5 janvier 2022, bien que le président Kassym-Jomart Tokaïev ait rétabli le contrôle des prix et limogé l’ex-président Nazarbaïev (1990-2019) de son poste actuel de chef du Conseil de sécurité, des explosions de violence sont apparues soudainement. Tokaïev mit en place l’état d’urgence pendant deux semaines dans Almaty, la plus grande ville du pays et d’Asie centrale, ainsi que dans la province de Mangistau. Etrangement, bien que le gouvernement ait répondu à la plupart des revendications économiques et politiques, au lieu de se calmer, les manifestations reprirent de plus belle.

Tokaïev s’adressa alors au président russe Poutine et demanda aux forces de maintien de la paix de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) de venir en aide au Kazakhstan. Il s’adressa à la nation, annonçant que désormais, les forces de sécurité et de police ne se retiendraient plus de faire usage d’armes létales.

Le 10 janvier, il déclara :

Déguisées en manifestations spontanées, une vague d’émeutes de masse a déferlé lorsque des extrémistes religieux, des éléments criminels, des bandits notoires, des pilleurs et des petits délinquants entrèrent en scène ensemble, comme obéissant à un même ordre. Les revendications socio-économiques, publiques et politiques s’évanouirent aussitôt et furent oubliées... S’ensuivit alors une phase chaude où des gangs armés, qui attendaient leur moment, passèrent à l’action. L’objectif principal devint évident : détruire l’ordre constitutionnel, faire chuter les institutions gouvernementales et s’emparer du pouvoir. C’était un coup d’Etat...
« Ayant une vue complète de l’ensemble des évènements depuis le début de l’année, je peux raisonnablement dire qu’ils sont liés entre eux par une même chaîne, ils sont animés par un même scénario destructeur en préparation déjà depuis longtemps. Une enquête révélera depuis combien de temps : un, deux ou trois ans... Ce furent des attaques organisées par des professionnels bien entraînés, par exemple des tireurs d’élite armés de fusils spéciaux. Les terroristes utilisaient leurs propres moyens de communication et s’étaient déguisés avec les uniformes de personnels militaires et de maintien de l’ordre... Cinq fois supérieurs en nombre, les bandits ont attaqué policiers et pompiers, les battant avec une détestable cruauté. Ils ont décapité deux pompiers... De véritables batailles se sont engagées à Almaty et dans d’autres villes. À Almaty, la bataille pour le Ministère de l’Intérieur dura deux jours. La police était entièrement mobilisée pour repousser les attaques terroristes. Rien qu’à Almaty, sept magasins d’armes ont été pris d’assaut.

Après le coup d’Etat de 2014 en Ukraine, le stratagème pour provoquer un changement de régime à la frontière russe, au Kazakhstan, n’a pas pris la Russie au dépourvu. Dans son discours, le président russe Vladimir Poutine expliqua que l’OTSC avait réussi à « empêcher la destruction des fondations de l’Etat (...) et la dégradation totale de la situation intérieure au Kazakhstan », et réussi à arrêter « les terroristes, assassins, pilleurs et autres éléments criminels ».

La Russie n’autorisera aucune « révolution de couleur », poursuivit-il. « Des groupes de militants bien organisés et bien contrôlés ont été mis à contribution, dont certains avaient apparemment été entraînés dans des camps terroristes à l’étranger. » Décrivant « les technologies du Maidan », utilisées pour soutenir les manifestants et échanger des informations, Poutine souligna aussi la différence entre ceux qui manifestent pour changer les conditions économiques et ceux qui piratent ces revendications pour faire chuter un pays.

L’OTSC déploya avec succès ses forces de maintien de la paix au Kazakhstan, afin de détruire cette opération terroriste avant qu’elle ne se renforce. Elles protégèrent non seulement le fuel, l’énergie nucléaire, les installations militaires et aérospatiales, mais « empêchèrent aussi la formation au Kazakhstan d’un pseudo-Etat terroriste proche de l’Etat Islamique ».

Selon l’expert militaire russe Viktor Murakhovsky, s’exprimant dans Izvestia, « bon nombre de terroristes islamistes au Kazakhstan ont acquis leur expérience en Irak, en Syrie et en Afghanistan ».

Sans surprise, le 7 janvier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avança que le Kazakhstan aurait des difficultés à atténuer l’influence de la Russie, après avoir appelé ses troupes à la rescousse. Sournoisement, il osa même déclarer : « Une leçon dans l’histoire récente : une fois que les Russes sont dans votre maison, il est parfois très difficile de les faire partir. »

En fait, après avoir réussi à préserver la souveraineté du Kazakhstan, les forces de l’OTSC se retirèrent entièrement du pays le 19 janvier, 14 jours seulement après avoir été appelées à l’aide par le président Tokaïev.

Nous vous encourageons, chers lecteurs, à signer et à faire circuler l’appel de l’Institut Schiller à convoquer une conférence internationale afin d’établir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations.